Vous les appelez des malades, des désaxés, des tarés, des cinglés, des fous.
Je les appelle des victimes, des éclopés, des survivants, des battants.
Cette histoire ne m'appartient pas, c'est une réécriture de la fiction de don't get too close sur s...
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/!\ Lemon.
Newt n'arrivait pas à se laisser aimer. Plus les jours passaient plus Thomas s'en rendait compte. Le blond avait érigé des remparts si hauts, et si indestructibles que Thomas ne savait plus comment s'y prendre. Il avait la sensation d'avoir tout essayé. Il se heurtait toujours à cette surface dure et froide. Ce Newt qu'il ne connaissait pas encore très bien, vide de toute estime, vide de tout intérêt. Vide de tout.
Il avait tenté d'abattre cette forteresse de haine qui maintenait tous les autres bien à l'écart. Mais elle n'avait pas bougé d'un millimètre, elle n'avait même pas tremblée. Alors il avait tenté de gravir ce mur, mais il était retombé avant d'en atteindre le haut. Glissant inexorablement, s'écorchant les ongles et la pulpe des doigts. Il ne savait plus comment montrer à Newt qu'il tenait à lui. Il ne savait plus comment convaincre Newt qu'il était une personne que l'on pouvait aimer. Il ne savait plus quoi faire. Alors il s'enfermait dans le silence, regardant son blond lui sourire, alors qu'il savait qu'à l'intérieur il n'était qu'un désert glacé.
Il guettait ces repas qui recommençaient à sauter de plus en plus fréquemment. Il comptait ces cicatrices de plus en plus nombreuses. Ce corps qui subissait, qui refusait de se laisser chérir. Inutilité.
Thomas était inutile. Thomas avait mal. Il s'étouffait avec son amour. Son amour qui glissait sur Newt sans jamais l'atteindre. Son amour qui lui revenait à la figure avec plus de force encore. Il savait que Newt ne le pas faisait exprès, et c'était sans doute le pire. Le blond ne le croyait pas, même s'il essayait, de toutes ses forces. Ses je t'aime le touchaient, mais l'instant d'après il les oubliait. Il avait bien trop conscience de l'inconstance des mots, des sentiments.
Comment pouvait-on aimer un être si brisé ? Comment pouvait-on l'aimer lui ? Il ne doutait pas de la sincérité de Thomas. Évidemment qu'il le pensait. Il se croyait capable de le sauver. Mais Thomas se lasserait. Thomas partirait. Thomas n'était qu'un homme après tout. Thomas ne supporterait pas infiniment les blessures de Newt.
Lorsqu'il tentait de le forcer à manger Newt ne trouvait plus ça amusant, ni attendrissant. Il se sentait contraint, parfois il avait envie de hurler. Ne me force pas à changer. Aime-moi comme je suis. Pas comme celui que tu voudrais que je devienne. Il sentait la tension s'accumuler, il sentait la patience de Thomas s'élimer. Alors il se taisait. Et il se pliait.
Newt se rendait compte qu'il faisait du mal à Thomas. Le brun semblait vouloir une vie plus posée, plus tranquille. Newt était effrayé. Il ne pensait pas que les choses s'arrangeraient si vite pour lui. Si tôt. Thomas semblait aller bien. Pourquoi lui n'y arrivait-il pas ? Il se sentait tellement abandonné. En marge. Il recommençait à prétendre. Il recommençait à se laisser glisser.
Les faux-semblants s'instauraient peu à peu. Une vie d'illusion. Tout ce qu'il fallait pour les détruire un peu plus.
Newt se trompait quand il pensait préserver Thomas . Plus il se taisait, plus il trichait, plus Thomas se sentait inutile. Plus il avait envie de fuir. Thomas haïssait ce Newt qui se profilait. Ce fantôme qui n'était pas son copain. Thomas détestait le voir mentir.
