Chapitre 10 : Réveil à l'hôpital

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Le froid perçant de l'automne, les vrombissements des moteurs. Le bruit de la pluie, tombant sur mon visage, le ciel gris de Londres assombrit la scène, allongé sur le bitume humide du trottoir et cette tâche rouge sur mon torse, indélébile, grossissant de plus en plus. Puis l'obscurité me laissant seul, dans mon palais mental vide et sombre, flottant dans le vide infini.

Est ce la fin ?

Non, John va être triste sans moi et Molly, on ne s'est pas encore réconciliés.
Je refuse de partir maintenant, je ne veux pas.

Des voix apparaissent au loin, m'appelant malgré mon état inconscient quand un point blanc apparait dans l'obscurité et s'agrandit de plus en plus.
Les voix continuent à me parler jusqu'à ce que tout le vide soit rempli de cette lumière aveuglante.
Le silence est de nouveau revenu tandis que la lumière est toujours présente et des bruitages de machines médicales se font entendre, coupant le calme infini.
La lumière aveuglante devient peu à peu naturelle pendant que je ressent un léger froid venant du monde réel.

J'entends les "bips" du moniteur cardiaque ainsi que le ronflement d'un appareil respiratoire.
Étrangement, je ressent la sensation d'une main sur la mienne me frôlant à peine, comme si on touchait un objet fragile et précieux, appartenant sans doute à quelqu'un que je connais et dont je suis proche.

J'ouvre doucement les yeux, regardant les alentours sans bouger la tête et décris la pièce. C'est une chambre d'hôpital aux murs blancs, dont quelques chaises sont collés au mur opposé au lit ainsi qu'une télévision murale, à la porte et au mur opposés à la fenêtre transparent dont on peut voir facilement le couloir où passent les infirmiers faisant leur garde quotidienne. Je regarde la fenêtre laissant découvrir malgré les nuages le soleil étincelant dans le ciel et regarde la main, me tenant toujours avec précautions qui appartient en fait à une jeune femme endormie, le visage caché avec son autre bras posé juste à côté de ma jambe gauche, assise sur la chaise d'hôpital. Un gros pansement récemment changé est posé sur mon torse nu à mon côté gauche, une perfusion à mon bras droit me donnant sans doute de la morphine ou autre anti-douleurs, une pince à mon index de la main droite relevant chaques battements cardiaques affichés sur le moniteur ainsi qu'un appareil respiratoire en dessous de mon nez et, étrangement un bandage sur ma jambe droite et quelques blessures légères dont, j'imagine, ne sont pas causées par ma blessure par balle.
Je regarde de nouveau la femme au visage caché endormie à mes côtés, ses vêtements me font penser à ceux de Molly quand elle se réveille de sa sieste alors je peux aussitôt voir son visage, elle est là auprès de moi.

-Sherlock ? Tu es réveillé ? me demande t'elle en voyant mes yeux presque clos par la fatigue.

-Je suis désolé Molly, dis-je d'une voix faible, j'ai été méchant avec toi pendant trop longtemps mais j'ai changé maintenant, pardonnes moi, s'il te plaît.

Alors elle me regarde avec un air bienveillant, me prenant doucement la main en me déclarant, son magnifique sourire sur son visage :

-Bien sûr que je te pardonne, je t'ai pardonné depuis le début !

Face à sa réponse, je lui souris à mon tour, heureux. Elle rajoute ensuite :

-Il faut que tu te reposes Sherlock avec tout ce qu'il s'est passé...

Je lui demande :

-Est ce qu'on a arrêté le tueur ?

-Oui, me répond t'elle, Greg est venu pour l'arrestation, mais...

Aussitôt, des larmes coulent sur ses joues, alors, attristé par son beau visage ravagé par des larmes, j'ouvre alors mes bras et l'invite à venir auprès de moi afin de lui faire un bon câlin réconfortant en prenant soin de ne pas me faire de mal avec ma blessure, sa tête posée au niveau de mon cœur lui laissant ressentir ses chaques battements. Elle réussit à calmer sa respiration et ses pleurs puis ajoute, la voix encore un peu tremblante :

-J'ai vraiment eu peur pour toi Sherlock, j'avais cru que tu allais mourir mais John est arrivé à l'appartement très peu de temps après. Si jamais je te perdais, je ne sais pas si je supporterais de vivre sans toi.

Après un long silence, toujours en train de serrer Molly contre moi en refermant les yeux, la porte s'ouvre puis des bruits de pas familiers se déplacent dans la salle puis une voix apparaît :

-Sherlock ? Tu es réveillé ?

J'ouvre alors de nouveau les yeux après avoir découvert que John me rend visite. Il s'approche de nouveau vers le lit en regardant Molly et déclare en m'adressant un sourire :

-Tu t'es réconcilié avec Molly à ce que je vois.

Je la regarde alors en me rendant compte qu'elle s'est endormie dans mes bras. Elle est si belle quand elle dort, blottie contre moi, l'air heureuse et soulagée. Puis elle se réveille, se lève en faisant attention à ma blessure et se rassoit sur sa chaise en me tennant toujours ma main. John prend alors une des chaises posées au fond de la salle et s'assoit à son tour auprès du lit afin d'être au plus proche de moi :

-Qu'est ce qu'il s'est passé John ? lui demande alors.

Alors mon ami prend la parole :

-Quand je suis arrivé à Baker Street, j'avais entendu un coup de feu alors je me suis précipité en montant à l'étage et rentré dans l'appartement en trouvant Molly ligotée sur une chaise et le meurtier, dit-il doucement, j'ai commencé à paniquer et réussit à le métriser, tu... tu as été jeté par la fenêtre du premier étage Sherlock, je ne voulais pas te perdre, tu es mon meilleur ami. J'ai aussitôt appelé une ambulance, libéré Molly puis téléphoné Lestrade, disant qu'un tueur est dans l'appartement et que tu as été blessé très sérieusement. Lestrade est arrivé puis a arrêté le tueur et on t'a emmené à l'hôpital. Heureusement les dommages causés par ta chute n'a pas eu de grands dégâts mais la balle a endommagé ton poumon gauche ce qui agrandit ton séjour ici.

Après son explication, je lui déclare :

-Et vu ta barbe naissante je dirais que mon état inconscient à duré bien plus d'une semaine.

-Oui, me dit-il, environ deux semaines. Mais maintenant il faut que tu te repose Sherlock, si il y a un problème, on sera là auprès de toi.

Alors après avoir remercié mon ami de ses informations, je ferme donc les yeux puis me rendors heureux d'avoir revu John, mon meilleur ami et Molly, la femme dont je suis tombé amoureux.

Et là, cette fois ci, je n'ai pas eu de cauchemar.

Sherlock partie 1 : Une nouvelle chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant