LES FILS D'ODIN

LES FILS D'ODIN chap 5 : Perdre le contrôle

Chapitre 5 : Perdre le contrôle

Frigga ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain nombre de sentiments contradictoires pendant qu'elle observait son jeune fils. Loki se tenait debout au centre du temple. Le jeune homme se trouvait devant la vasque de flammes, créant des monstres et des paysages magnifiques en les sculptant. Comme il était doué. Loki avait 18 ans. Cela faisait 10 ans maintenant que sa mère avait décidé de lui apprendre la magie. Elle avait fait ce choix parce que les arts magiques étaient quelque chose d'important dans le royaume d'où elle venait et qu'elle voulait le transmettre à l'un de ses enfants. Elle avait essayé avec Thor, mais le jeune garçon était trop fougueux et indiscipliné alors que Loki... Loki était passionné par les livres et fasciné par la magie. Cela tombait bien parce que sa constitution longiligne ne le prédestinait par à devenir un guerrier aussi puissant que son frère. Oh bien sûr, Loki n'était pas faible. Il avait une endurance et une force qu'aucun autre n'avait dans ce royaume, mais il n'était pas attiré par la guerre. La magie était bien plus attrayante. Frigga aimait l'idée d'un fils guerrier et d'un fils mage, combattant ensemble pour la paix. La chaud et le froid, le Soleil et la Lune. Elle avait été aussi émerveillée par les prouesses de Loki, ce dernier progressant de plus en plus vite. Oui, elle était tellement fière de lui.

Elle était fière, mais paradoxalement, elle était aussi effrayée. Effrayée par les dispositions pour la magie de son jeune fils. Il était si doué, tant de puissance semblait capable de passer en lui. Jamais elle n'avait vu un tel don pour la magie. Oh bien sûr, la magie était courante sur Vanaheim et s'il avait été son fils de sang, cela l'aurait sans doute moins effrayé, mais Loki n'était pas un Vane, pas même un Ase. Loki était un géant des glaces, une créature qui n'était pas censé pratiquer la magie, à ce niveau-là tout du moins. D'ailleurs, quand elle avait commencé à lui enseigner, elle s'était demandé comment il réagirait s'il ne parvenait pas à l'invoquer. Toutefois, le jeune garçon s'était rapidement trouvé très doué. N'avait-il pas changé lui-même son apparence dès que le Père-De-Toutes-Choses l'avait pris dans ses bras ? Il avait des prédispositions, un flux magique coulait naturellement en lui et la reine avait pu l'utiliser pour lui apprendre la magie. Frigga avait aimé ce moment, parce qu'elle pouvait enfin partager quelque chose d'unique avec son plus jeune fils. Mais maintenant, en le voyant devenir de plus en plus puissant, elle en était presque effrayée.

Loki manipulait toujours les flammes avec une dextérité et une facilité presque déconcertante. Il les faisait venir de plus en plus grandes, les sculptant comme on taille la pierre. Frigga se rapprocha en lui souriant, heureuse de le voir s'enhardir de plus en plus. Elle admirait ses prouesses et Loki se sentit transporter de joie devant le large sourire de sa mère. Comme il était heureux de la voir aussi fière de lui. Le jeune homme décida donc de pousser un peu plus loin ses manipulations. Les flammes devinrent plus grandes, plus impressionnantes. Elles s'enroulèrent et se déroulèrent comme des langues de feu crachées par un antique dragon de Muspellheim.

Entièrement concentré sur la puissance qu'il voulait donner à sa magie, Loki frémit lorsqu'une violente douleur irradia dans son crâne, le faisant chanceler. Le jeune homme chancela, il avait déjà ressenti cette douleur. A Vanaheim, juste avant que... Loki ne termina pas ses pensées, des images violentes, arrivant en flash furent projetées dans son esprit. Des images de souffrance et de mort. La mort des gens qu'il aimait, son père, sa mère, son frère. Il y avait du sang et des larmes. Il y avait de la douleur et Loki vacilla. Il ne parvenait plus à respirer et il dut lutter pour tenter de rester debout. Le voyant pâlir subitement, Frigga se rapprocha de lui avec un air inquiet. Quelque chose n'allait pas. Lorsque le jeune homme frissonna avant de se mettre à gémir, elle comprit qu'elle avait raison et poussa un cri.