LES FILS D'ODIN

LES FILS D'ODIN chap 31 : L'histoire retient les guerriers

Assis sur une banquette sur la terrasse de sa chambre, Loki était perdu dans un livre dont la lecture semblait l'absorber totalement. Depuis l'attaque dont il avait fait l'objet, huit mois étaient passés, huit mois pendant lesquels le jeune dieu avait mis tout en œuvre pour démasquer la personne qui avait manqué de peu de le tuer. Mais huit mois au cours desquels il n'avait pas pu remonter la piste de son agresseur. Cela le frustrait parce qu'il n'y avait pas tant de suspects possibles. Son agresseur était un sorcier... puissant et déterminé à lui nuire, mais pourquoi. Cela n'avait aucun sens pour le moment. D'accord, Loki sentait bien que ses pouvoirs étaient en plein développement et qu'il abritait une force en lui, ce que personne ne pouvait soupçonner, à part Frigga peut-être... Frigga qui était plus que jamais à ses côtés. Comme il aimait sa mère. Comme il appréciait de la sentir près de lui, toujours là pour le soutenir. Elle était aussi sa complice... Celle qui lui avait permis de s'éclipser plus tôt que prévu de la fête organisée la veille. Pourtant, elle était pour lui cette fête... pour ses 22 ans, mais Loki n'avait pas envie de faire la fête. Il n'avait pas envie de boire jusqu'à tomber ivre mort comme les amis de son frère. Frigga avait compris en quelques regards la lassitude de son jeune fils et quand le vin avait commencé à couler un peu trop, elle lui avait demandé de l'aide, l'attirant hors de la pièce. Le petit sourire de remerciement de son jeune fils valait tous les mots. Ils s'étaient éclipsés sans un bruit, passant une partie de la nuit à discuter avant que Loki ne s'écroule de fatigue, s'endormant contre l'épaule de sa mère qui était assise à ses côtés.

Frigga l'avait doucement laissé tomber dans son lit, le recouvrant d'une couverture avant de lui déposer un baiser sur le front et de s'en aller sans faire de bruit. Loki ne s'était pas réveillé avant que les rayons du soleil viennent balayer sa peau. Le jeune homme s'était étiré doucement. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas dormi aussi profondément. Il se sentait bien, reposé et il avait repris sa lecture, cherchant les réponses qui lui échappaient depuis trop longtemps.

Il était donc toujours absorbé par sa lecture quand un coin de son regard fut attiré par un éclat brillant... L'éclat d'une barge argentée, non asgardienne qui venait de se poser sur la place.

Loki sursauta, se souvenant subitement de l'ambassade des peuples du Nord qui venait à la rencontre d'Odin. Officiellement, ils venaient réaffirmer leur allégeance au Père-de-Toutes-Choses, mais Loki sentit un étrange picotement remonter le long de son échine ; quelque chose n'allait pas. Le jeune dieu était moins dupe que les gens autour de lui. Il savait que depuis les attaques des Elfes noirs, la toute puissance de son père était remise en cause. Malekith et les siens étaient parvenus à pénétrer deux fois dans le Royaume, semant mort et destruction. Odin et Thor ne voulaient rien entendre, mais Loki savait que depuis ce moment-là, les amis d'hier pouvaient être les ennemis de demain.

Alors, il ferma son livre, décidant de s'inviter à la discussion qui allait se jouer. Quelque chose n'allait pas... Il le savait... Comme il savait qu'il ne pouvait pas s'inviter seul.

...

Loki toqua à la porte de la chambre de son frère. Bien évidemment, il ne fut pas étonné de ne recevoir aucune réponse. Il soupira et posa la main sur la poignée de la porte qui tourna sans aucun problème. Son frère n'était pas du genre à verrouiller quoi que ce soit.

Loki pénétra dans la chambre et fut accueilli par une forte odeur de vin et d'hydromel puis, par un ronflement à soulever une montagne. Le jeune homme soupira et s'approcha de son frère étalé en travers de son lit, tout habillé, les bras en croix. Il secoua la tête. Jamais il ne comprendrait pourquoi son aîné ressentait le besoin de se mettre dans un tel état. Etre ivre faisait perdre le contrôle et Loki trouvait cela stupide... Perdre le contrôle pouvait entraîner des problèmes dont il aurait pu se passer.