Red apple. (En pause)

1~.Tu ne devais pas exister.

Alors j'avais finalement réussi à m'en convaincre. Moi, Min Yoongi ne tomberait jamais amoureux. Et après 25 années sur cette terre personne ne pourrait faire vibrer le muscle cardiaque engourdi dans ma cage thoracique.

J'avais d'abord était déçu de me dire que jamais je ne connaîtrais ce bonheur frivole de rencontrer un corps endormi contre moi chaque nuit, les petits-déjeuners partagés, les plaisirs de la vie de couple. Et je m'y étais fait. J'avais mis un terme à ces espoirs pour plutôt laisser mon corps pulser au rythme de la musique des bars que je fréquente. Enchaînant les multiples conquêtes au désespoir de mon meilleur ami Nam-Joon. Alors oui, lui avait eu de la chance. Il avait rencontré Seokjin au lycée et depuis qu'ils s'étaient mis l'un et l'autre le grappin dessus, ils ne s'étaient plus jamais lâché.

Nam me fait l'éloge de celui qu'il appelait et appel encore son âme sœur tous les jours, récitant des heures durant ce qui ressemble presque à des vers, en déversant un amour dégoulinant partout sur son passage. Ils étaient comme deux arbres qui auraient enroulés leurs racines ensemble, inséparable et plus fort que rien ni personne.

Et ce que je pouvais les envier. Moi aussi, j'avais déjà eu cette utopie de trouver mon alter ego. Celui qui saurait m'aimer et qui me ferait enfin vibrer. Mais ce n'était pas arrivé, alors maintenant j'abandonnais. Je m'étais trop attaché à cette idée d'enfin rencontrer celui ou celle qui aimerait qui je suis pour ce que je suis.

Donc j'étais seul. Et je le serais aussi pour le mariage. Celui où j'avais juré amener quelqu'un et j'entends même encore Nam dire "N'importe qui même si cela fait quelques jours, cela rapproche les mariages !".

Malheureusement à deux semaines de cette date que mes deux tourtereaux préférés attendaient tellement, et bien, j'étais toujours aussi flasque et sans aucune attache.

~

Je ris de bon cœur, et oui cela, je sais le faire. Mon côté distant refroidis plus d'une personne souhaitant lancer une conversation amicale avec moi, mais une fois qu'on m'a enlevé ma coquille, je peux être bien plus disposé à être sympathique. Alors oui, rire comme je peux le faire là peux demander un peu plus de temps... Quelque chose comme 5 ou 6 mo... Oui nan plutôt ans. En effet, Nam-Joon me colle les baskets depuis bientôt 15 ans, mais bon, je n'essaie plus de le repousser, ce petit con est trop bien attaché.

« Encore dans ta bulle Yoon, dit moi que tu penses à une nana avec un bon p'tit cul ou mieux un beau mec comme ça, on pourra enfin tester cette orgie !» Seokjin après sa tirade rit avec Nam alors que je m'enfonce un peu plus loin dans le fauteuil qui décore le grand salon de leur maison.

« Cessez de rire là dessus, ce n'est pas parce que vous vous êtes trouvé aussi facilement que c'est pareil pour les autres. Et oubliez cette idée de partouze, les plans culs, c'est très bien.

- Ne dis pas ça Min-min, tu trouveras quelqu'un sans même t'y attendre tu v...»

Mon ami d'enfance se fait alors sauvagement interrompre par l'homme qui le tient sur ses genoux et qui me pointe de son index avec son air accusateur.

« Facilement ?! Ce p'tit con attirait les gens comme un foutu pot de miel. Tu n'imagines pas comment cela a été dur ! Mais maintenant il est à moi nah !»

Le grand brun pose sa tête sur celle de son fiancé en faisant glisser sa main gauche sur la sienne pour ainsi entrelacer leurs mains, leurs alliances scintillent dans la lumière du plafonnier, le soleil déjà couché me rappelant qu'il est pour moi l'heure de partir. Je me redresse en lançant un regard à la ronde, regrettant assez amèrement de ne pas moi aussi avoir ce genre de cocon douillet avec l'être aimé.

Après avoir tourné cours à notre conversation, je salue mes amis pour plutôt prendre la voiture qui m'attend devant cette maison que je qualifierais de ''maison clichée'', me dites pas qu'une maison bleue ciel avec un toit noir, une petite barrière blanche, une balancelle et cette foutue arche où des plantes grimpantes poussent c'est pas foutrement cliché ! Manque plus qu'un labrador et là, on sera parfait. Pour ma part, je retourne plutôt à mon petit appartement bien cosy... Oh nan pardon ce n'est pas le bon terme. Vide.