Red apple. (En pause)

6~. Coups de tonnerre.

Je sens mon corps se tendre, ma vision s'assombrir sur les bords et mes ongles se planter dans mes paumes. Étrangement je n'avais encore jamais ressenti ça, l'envie brûlante de protéger quelqu'un, de lui faire échapper à n'importe quels problèmes.

Je me sentais comme vivre différemment depuis son arrivée dans ma vie, auparavant, je ne vivais que pour moi désormais, j'avais cette sensation d'avoir un but, quelque chose qui me rattachait et en l'occurrence, j'étais inexorablement attaché à ce petit être blond. À ce moment précis, en voyant le corps dévêtu de Jimin, ses larmes sur ses joues et ses deux mots absolument horribles à entendre, je n'ais qu'une envie. Non, ce n'était pas réduire en charpie Jungkook, même s'il est vrai cela ne serait pas pour me déranger, nan nan, je voulais le voir à nouveau sourire. Je voulais lui rendre sa joie et effacer la brume étrange dans ses yeux.

En de grands pas, je m'approche du lit d'où Jimin me tend ses bras, Jungkook essaie de le retenir en s'agrippant à lui, mais ma voix résonne dans la pièce, d'un timbre bien autoritaire et peu amène.

«Ose reposer tes mains sur lui et je jure que je vais t'enculer tellement fort que quand tu bâilleras, on verra le jour.»

J'entends le petit blond rire un peu avant de fondre nerveusement en larmes, je l'attire contre moi en le couvrant d'une t-shirt que je ramasse dans son armoire et d'un caleçon puis de ma veste que je retire, enfin j'atrappe son sac de cours et le garni de multiples vêtement avant de le passer sur mon dos. Je sors de la pièce en de grandes enjambées, ne cherchant même plus à me retourner pour aller encastrer dans un mur le brun même si ce n'est absolument pas l'envie qui me manque.

Une fois dehors, je sens Jimin grelotter contre moi, je l'attire dans mon étreinte et fonce vers l'hôtel dont j'ai réservé déjà une chambre et demandé un repas servis en chambre.

À l'entrée la suspicion et totale quant à mon arrivée avec Jimin dans les bras. Je prends la clé que me tend le réceptionniste sans répondre à sa question sur l'état de mon ami.

Une fois dans la chambre, je referme la porte et je m'arrête vraiment sur l'état de Jimin. Le plus jeune pleure en de grosses larmes, tremblant de part en part en agrippant vigoureusement mon manteau qu'il inonde d'eau salée. Je le regarde tristement en allant me mettre assis sur le lit dans cette grande pièce décoré de manière rudimentaire.

Je me laisse tomber sur l'oreiller, ma tête contre celui-ci, Jimin tremblant contre ma hanche. La fin de soirée ce fait en silence, sans un bruit. Nous mangeons par un accord tacite lorsque mon estomac ce décide à exprimer son mécontentement à l'idée de ne pas recevoir de nourriture. Nous nous réinstallons ensuite, dans la même position sans jamais échanger un mot.

Je caresse fébrilement son dos, mais les frissons qui couvrent son corps me font vite comprendre que le contacte n'est pas aux goûts du jour.

Après un moment, je toussote légèrement, les paroles d'une chanson me revenant soudainement en mémoire puisque j'avais rangé l'album dans un rayon juste avant de partir pour Séoul.

Ma voix résonne dans la grande pièce au plafond haut, nos regards vissés sur le ciel nocturne qui nous es offert par la baie vitrée.

«Je voulais toujours être le meilleur donc j'étais tout le temps impatient et anxieux. Me comparer aux autres était mon quotidien, mon orgueil étant autrefois mon arme et devenu ma laisse qui m'étouffe.