[Reiner lui fit un sourire et ses yeux se fermèrent.]
Il était inconscient, sans doute la bagarre avec son père l'avait beaucoup fatigué. Bertholdt fit un effort surhumain qui lui coûta une bonne partie de son énergie pour charger son ami sur ses épaules. Reiner était incroyablement lourd, et il marchait en titubant, manquant de le laisser tomber plusieurs fois. Au bout de quelques minutes il s'arrêta pour se reposer, et déposit doucement son ami dans l'herbe qui longeait le sentier. Il était en sueur et reprenait son souffle.
-Dit donc, toi, a dit Bertholdt en regardant le corps qui semblait dormir comme un bébé. Tu te la coules douce, hein ?
Mais comme pour lui répondre, le blond se mit à remuer légèrement. Plein d'espoir, le brun s'agenouilla à côté de lui.
Quand les yeux de Reiner s'ouvrirent, on aurait dit une renaissance. En voyant Bertholdt, ils se mirent à briller dans la nuit, brillants comme des lucioles.
-Comment tu te sens ? a aussitôt demandé le brun.
Le blond prit quelques secondes pour humecter ses lèvres, son visage était toujours couvert de sang, maintenant séché.
-Je...Ça va, je crois. Je me suis assoupi quelques minutes, on dirait...
Il parlait comme s'il venait de faire une promenade de santé.
-Tu as frôlé la mort, lui dit le brun en caressant les cheveux de l'autre. J'ai eu très peur et...j'ai cru que tu allais mourir.
Reiner l'écoutait attentivement, comme si ce n'était pas lui qui avait vécu ça.
-J'espère que ton père saura revoir ses opinions et...
-Bertholdt.
Il se tut alors, la mine étonnée.
-Ce que tu as fais tout à l'heure, c'est la chose la plus courageuse que j'ai pu voir de toute ma vie. Tu as risqué ma vie pour moi et je te le devrais toujours.
Le brun ne répondait rien, même après quelques longues secondes. Reiner se dégagea doucement de son étreinte.
-Aller, a-t-il dit. Aide-moi à me relever. Il faut que je trouve un endroit où passer la nuit.
-Ça me paraît évident, voyons.Ils passèrent donc plusieurs jours dans la petite maison de campagne. Bertholdt avait présenté Reiner comme étant son ami, et que pour quelques temps ils devraient cohabiter un peu, car le blond avait des difficultés avec ses parents et devait se remettre de ses blessures. Ce qui n'était pas tout à fait faux, en soi.
-...ta soeur et moi, on ira donc vivre chez ta Tante Berthe le temps que la situation s'améliore pour ton ami.
Bertholdt écoutait sa mère qui débarrassait le petit déjeuner. Elle avait pris une résolution pour que les deux jeunes hommes puissent bénéficier de tout l'espace de la maison, qui était de toute évidence trop petite pour quatre personnes.
-Où est ton ami ? a demandé la femme en se recoiffant.
-Il dort encore, a répondu Ymir à la place de son frère. Je suis passée tout à l'heure pour le prévenir qu'on prenait le déjeuner, mais il semblait si bien que je n'ai pas voulu le réveiller.
-Tu es allée voir Reiner ? a dit Bertholdt plus fort qu'il l'aurait voulu en serrant les poings. Il a besoin de repos, tu n'as pas à...
-Ta soeur voulait simplement être polie, alors tais-toi, maintenant. Tu vas réveiller tout le voisinage, à piailler comme ça.
Il ne répondit rien à sa mère mais lança un regard noir à Ymir qui lui tira la langue. Il se reconcentra sur son morceau de pain qu'il grignota sans réelle envie.Sa mère et sa sœur quittèrent donc la maisonnée en emportant quelques affaires.
-Nous serons de retour dans une semaine. Ymir, la Tante Berthe est là avec la chariote, va t'installer, s'il te plaît.
Après avoir salué sa sœur, Bertholdt fut désormais seul avec sa mère, sur le pas de la porte.
-Qui est ce Reiner ? a-t-elle demandé.
-C'est le fils de...
-Arrête, ce n'est pas ce que je veux dire, et tu le sais bien.
Le brun baissa la tête, fixant ses pieds. Décidément, les mères devinaient tout et on ne pouvait rien leur cacher.
-C'est...un bon ami. Il m'a aidé par le passé.
Sa mère, pour la première fois depuis longtemps, l'étreignit quelques instants, puis prit sa tête dans ses mains. Ses pouces barraient les joues plates et fermes de son fils.
-Je n'ai rien contre ça, Bertholdt. Mais fais attention à toi. Cette relation est dangereuse. Tu le sais, n'est-ce pas ?
Ses lèvres tremblaient.
-Tu es mon seul fils, toi et ta soeur êtes tout ce que j'ai. Je t'en prie, prends soin de toi.
Bertholdt ne répondit rien. Il ne savait pas pourquoi sa mère lui parlait ainsi.
-Et quel que soit tes choix, je serais toujours fière de toi.
Elle l'embrassa sur la joue, au même moment où Reiner apparut dans la cuisine. Elle fit alors semblant de ne pas l'avoir vu et monta à son tour dans la chariote, adressant à son fils un petit signe de la main ainsi qu'un clin d'œil.Voilà trois jours que le blond se remettait de ses blessures, qui s'avéraient plus grave qu'il ne l'aurait cru. En effet, une large entaille lui barrait désormais la poitrine, sans doute causée par le petit poignard que le Comte Braun portait toujours dans sa manche. Un large bandage entourait donc le torse saillant.
Ils étaient attablés face à face, et dégustait de la viande achetée le matin même au marché, que bien évidement Reiner avait payée.
-C'est délicieux, a souligné Bertholdt entre deux bouchées.
Pour lui, la viande était un aliment de fête, qu'il ne goûtait que rarement. Reiner semblait indifférent, et piquait son repas sans grande conviction.
-Pourquoi est-ce que nous ne sommes pas allés nous chez ta tante ? Pourquoi elles ?
-Ma tante ne m'apprécie pas, et je ne l'aime pas non plus.
Reiner sembla étonné. Il y avait vraiment des gens qui pouvaient ne pas aimer son ami ?
-Pourquoi donc ? demanda-t-il, avide de savoir.
Bertholdt prit le temps d'avaler ce qu'il avait en bouche avant de lui répondre.
-Quand j'étais petit, nous allions souvent dans son immense baraque. C'est la soeur de ma mère. Tu t'en doutes, elle n'ont pas eu la même chance. Mon père est mort quand j'étais enfant, alors que la tante Berthe s'est mariée avec un riche marchand qui la couvre de présents. Mais elle ne nous a jamais aidés en quoi que ce soit. Alors je lui en veux, je suppose...
-Je vois. En tout cas, j'espère pouvoir remercier chaleureusement ta mère, quand elle rentrera.
-Elles ne reviendront pas.[Et voilà ! Désolée, le chapitre a mis du temps à sortir, mais j'ai manqué de temps hier ! J'espère que ça vous plaît !
Ce chapitre est un peu vide mais nécessaire pour la suite de l'histoire, et puis on en apprend un peu plus sur le passé de Bertholdt !
Je tenais à vous remercier pour toutes vos lectures/votes/commentaires qui me font très plaisir !
Bonne journée/soirée/nuit !]
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[REIBERT] Comme un éclat d'or... [TERMINE]
FanficBertholdt Hoover, simple fils de paysans, est le souffre-douleur des garçons de son âge. Une rencontre va pourtant changer sa vie... Bonjour à tous ! Voici un travail qui me tient à cœur, un Reiner X Bertholdt ! Le concept a déjà beaucoup été repri...