5- Ton sourire

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    Je me souviens de mon enfance, entre le grand bac à sable, les vélos pour petits et la petite cabane dans la cours. Tu étais là, ton visage est un peu flou, nous étions jeunes, mais étrangement, tu es encore là dans mes derniers souvenirs, tristes ou heureux, tu as toujours été là enfaite, et je ne te remercierai jamais assez pour ça. Tous les petits écoliers du monde ne suffiraient pas pour te faire comprendre à quel point je t'en suis reconnaissante.

    Mais aujourd'hui, c'est moi qui m'inquiète pour toi, tu le sais j'imagine, mais c'est difficile de te voir te fermer, te taire. Je ne comprends pas, je ne peux pas comprendre ce qui te fait mal si tu ne me parles pas. Alors je te regarde souffrir en silence, j'ai mal aussi d'une certaine façon. Je tente de te faire sourire quand tu es là et que tu parles si faiblement que je ne comprends même pas tous tes mots, tu le sais et tu en profites. J'aimerai réussir à te faire sourire, te faire comprendre que tu n'es pas seul et que ça ira. Je voudrai juste que tu comprennes que je suis là et que te souffrance me touche également, même si sa cause m'est inconnue.

J'ai cru t'avoir vu pleurer aujourd'hui, j'ai serré les dents, me suis fait violence pour ne pas te prendre dans mes bras et te dire mille fois que tu n'es pas seul. Car je sais que si tu ne veux pas parler, te forcer ne servira à rien, tu es plus têtu que moi. Puis de quoi aurais-je l'air si je m'effondrai en sanglots dans tes bras avec comme seule raison que j'ai peur pour toi ? Que je m'inquiète.

Alors je me suis tue, sans rien dire, j'ai regarder devant moi, à côté de toi pendant que tu décrochais à l'appel de te mere. Lorsqu'on était petits, tu souriais toujours, j'imagine que j'étais un peu pareil. Mais je te vois avoir mal, et j'ignore ce qui te retiens de parler.

J'ai peur de te perdre.

Et les murs de ma chambre semblent se révérer sur moi, pourtant celle-ci est grande malgré le hasard continue à l'intérieur. J'aimerai casser tous ces murs, ceux entre nos maisons, ceux qu'on a battu avec le temps, tous sans exception jusqu'à finir par te retrouver.

Mais est-ce possible ?
Me laisseras-tu une chance ?

Mercredi 12 Septembre 2018

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