7- Tu

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     Je compte les seconde en laissant les gens passer, avant de fermer les yeux. Ce n'est pas juste. Je n'ai pas le droit de penser ainsi ? Peut-être... beaucoup ont vécu pire que moi, mais j'admets que l'injustice me brise, me détruit. J'étouffe. Je meurs en silence.

    Lorsque je te vois, mon cœur verse une larme, et mes yeux panique alors que mes lèvres t'offrent un sourire. Je ne t'en veux pas. Je ne te reproche plus mes souffrance qui me hantent encore. Mais je ne dors plus normalement. J'étais déjà blessée, et toi, tu m'as achevée. En le sachant.

6 mois.

     Je ne saurai te dire à quel point j'étais mal. Je ne comprenais rien. Et toi, tu étais heureuse de ton côté. Est-ce que tu as pensé une seconde à moi ? As-tu su la douleur dans mon cœur ?

    Certaines personnes étaient là, mais j'admets m'être sentie seule, très seule dans l'incompréhension. J'avais pas grand chose, une promesse déchue dans la tête, quelques idées de futur et deux ou trois amies dans ma classe. Et il y a eu toi. Toi en qui j'avais confiance. Toi, cette amie pour qui j'aurai tout fait. Mais tu as juste du m'achever.

    Aujourd'hui les rôles se sont inversés, mais contrairement à moi, tu es entourée. Tu n'es pas seule. Et c'est pas juste. Tu l'as cherché toi ! Et moi ? Moi j'étais encore gamine, je le suis encore, mais je ne comprenais meme pas ce qu'il m'arrivait. Tu étais sûrement trop parfaite.

    Je voudrais que tu me dises que tu regrettes vraiment. Que jamais je n'aurai à me méfier de toi. Que tu feras attention au fait que je sois humaine. Que jamais, tu ne m'oublieras. Et j'aimerai surtout que tous ces mots soient vrais.

    Les jours passent, et je suis assise au sol, à regarder les groupes qui défilent. Je me souviens que nous le faisions avant aussi, qu'on riait. Qu'on se racontait nos problèmes. Mais plus rien. Fin. Tu ne ressembles même pas à une inconnue, tellement tu m'as fait mal. Mais une partie de moi tiendra toujours à toi. Tu fréquentes le groupe de personnes que j'apprécie, et je ne sais pas si je dois te pardonner ou bien continuer à faire semblant d'aller bien, que tu n'as rien fait. Car t'en vouloir n'est pas difficile, mais tenir le coup seule, sans appuis, sans amis, sans celle que j'aurai jamais laissé, m'est impossible. Et je te hais autant que je tiens à toi.

Jeudi 29 Novembre 2018

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