Textes

8- Les Arbres

    Chaque arbre est unique, bien qu'il entre dans une de ces cases où on lui donne le même nom que celui d'à côté, il est unique dans sa façon d'être, dans la taille de ses feuilles, dans sa posture. Droit face à ce monde, il accepter de perdre tout son habit vert apres qu'il est viré au rouge en passant par le jaune et le orange, et il reste droit.

     Je les envie ces arbres, pour cette force d'être toujours là, ils ont des racines, celles qui les aident à tenir droit chaque jour, peut importe le temps, ils ont cette base si solide avec les années qu'ils peuvent se tenir bien droit. Parfois meme, le monde entier semble pouvoir changer autour d'eux, et ils ne font que grandir, évoluer et devenir plus beau que la veille. C'est beau lorsque le vent fait bouger leurs branches mais que leur corps reste de marbre et semble nous dominer. Ils sont si grands que je me sens petite à côté d'eux. Leur force apparente me rappelle que je ne suis qu'une enfant. Ils pourraient m'intimider si j'avais peur de la concurrence, mais ils ne m'effraient pas.

    Parfois, j'ai l'impression d'être leur opposé. Pendant qu'ils s'endurcissent, je pers de la force, basse là tete, j'ai plus de mal à tenir le coup et je déconne, mes conneries ne se comptent plus sur les doigt d'une main et je me sens vaciller.

   Petits, ils ont besoin de protection, où ils meurent à cause des aléas, peut-être que je suis comme un arbre que l'on n'a pas protégé assez tôt. Peut-être suis-je simplement un arbre qui n'a pas été assez protégé petit. Je tombe doucement, au ralenti et pourtant je dois rester droite, aussi droite que possible. J'aurai bien aimé lancer des SOS, mais qui les écouterait ? Je sens que je vais tomber, et comme un arbre, je risque de faire des dégâts, l'invisibilité aura été le plus beau pouvoir qu'on m'est offert, mais je n'arrive plus à la maintenir. Mes plaies s'ouvrent toutes, et je suis seule face à ca. Oui. J'en ai besoin de cette aide, celle qu'on offre aux autres, cette épaule que je donne aux gens. Mais j'ouvre les yeux, et je ne suis plus qu'un arbre parmi tant d'autres, celui sur lequel tous les autres se sont effondrés et repoussent dans une forêt. Le maintien qui donne une certaine ambiance, un peu secrète.

J'aimerai vivre. Juste vivre.