Stop, pitié arrêtez de me demander comment s'est passé ma journée. Vous remuez un couteau si fin et long dans ma poitrine que la douleur est à peine supportable. Je réponds toujours la même chose "Chiante quoi !" ou encore "Comme d'hab quoi !" mais mon coeur hurle qu'il étouffe.
Je ne peux pas me permettre de dire "Mal, j'en peux plus", pourquoi ? Parce que ce serait tellement égoïste...
Des fois, j'aimerai que quelqu'un me prenne par la main, m'emmène loin d'ici, du moins, assez pour oublier mon quotidien quelques heures.Des fois, je ferme les yeux si forts que je revis quelques souvenirs d'enfance, il m'arrive même de ressentir la pluie sur mes épaules, ou le goût des tablettes de crunch dans ma bouche. Des fois, je pense aussi au nombre de clémentines que j'ai pu manger en marchant, sans compter les petits rires et taquineries lorsque je demandais à ce qu'on me fasse le début, puisque mes ongles rongés étaient et sont toujours incapables de les ouvrir seuls.
J'en ai assez, que vous, parents, n'êtes même pas capables de comprendre que non, je ne suis pas encore adulte, et que je me sens terriblement seule. C'est tellement difficile d'accepter que vous ne comprenez pas que je suis sensible, que je ne sens mon coeur seulement lorsque je pleure parce que vous m'avez fait mal, sans jamais vous soucier que je n'allais pas bien. Je ne suis pas la plus à plaindre, ou la priorité, donc je me tais, mais qu'est-ce que j'aimerai parler, me sentir importante pour vous, ne serait-ce que quelques secondes. Mais bon, on fait avec ce que l'on a, hein ?
Mardi 19 Juin 2018
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PoesíaChacun à ses jours, ses souvenirs, ses marques, ses manques... En quelques lignes, en quelques textes, je vous raconte les miens...