Chapitre 6

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chapitre 6:

Les yeux rivés sur la poignée de la porte d'un bronze usé et froid, il se demandait pourquoi Suzanna avait banalisé ce passage. Le couloir était sombre, seule une petite fenêtre un peu sale laissait filtrer une lumière opaque.

Quand il avait franchi la première porte dont Corey lui avait parlé, il avait quelque peu hésité. Ce qui l'attendait derrière cet accès interdit aux mignons l'intriguait. Que Suzanna cachait-elle ? Quand il l'avait ouverte, il avait relâché son souffle, longtemps retenu sur le seuil. Devant lui se trouvait un long couloir très peu éclairé.

Il était facile de comprendre pourquoi ce chemin était interdit, c'était tout de même assez oppressant et l'odeur du vieux parquet usé lui montait aux narines, sans oublier le papier peint usé qui donnait à tout ça un aspect vieillot, et ce petit courant d'air qui le fit frémir immédiatement. Il lui parut évident que cette pièce était la moins entretenue de la maison. Puis il suivit d'un pas hésitant le chemin que Corey lui avait indiqué. Devant lui se trouvait cette fameuse porte. Sans attendre, il saisit la poignée. Fermée, évidemment. Mais il sourit. Après tout, il avait la clé.

Non sans un peu d'appréhension, il mit la clé dans la grosse serrure puis colla son oreille contre la porte, espérant entendre le moindre bruit l'avertissant d'une présence. Rien que le silence. Il frissonna.

Par toutes les saintes ! Il devait avoir confiance en Suzanna, elle avait toujours pris soin de lui, pourquoi cela changerait-il subitement ?

Non, ça ne collait pas à la Suzanna que Stiles connaissait si bien. Il recula, puis décida qu'il était temps de mettre fin à ce suspens.

[...]

Quand il franchit enfin le seuil de cette pièce mystérieuse, il fut soulagé de la voir lumineuse, contrairement au couloir, et chaleureuse. Fermant silencieusement la porte, il avança et resta bouche bée. Ce qu'il trouva ne lui avait jamais traversé l'esprit.

Cette pièce ressemblait à un petit dispensaire. Il y avait trois petits lits drapés de blanc et d'une simple couverture blanc cassé en laine. Trois paravents séparaient les lits, les cachant à sa vue. Il fit un tour sur lui-même et s'attarda à scruter chaque recoin. Il s'attendait à trouver quelqu'un, mais il n'y avait personne.

Il était tellement concentré sur ce qu'il pouvait bien trouver, qu'il n'entendit pas la porte s'ouvrir derrière lui. Une main tiède se posa sur lui, le faisant sursauter. Il lâcha un cri camouflé rapidement par sa main et se retourna.

- Mon garçon, excuse-moi de t'avoir fait peur, s'excusa Suzanna tout en s'approchant de lui en souriant d'un air rassurant. Tout va bien, ce n'est que moi.

- Je... Je..., bégaya Stiles en baissant sa main et tentant de reprendre son souffle. Pardon, vous m'avez fait peur.

- Et pas qu'un peu à ce que je vois ! s'amusa Suzanna avant de déclarer doucement : allons ... Viens.

Sans lui laisser le temps de reprendre correctement son souffle, elle l'entraina vers une autre pièce attenante, plus petite encore. Décidément, cette baraque était pire qu'un labyrinthe.

- Suzanna, pourquoi tout ce mystère ? demanda Stiles d'une petite voix inquiète.

- Ne te pose pas tant de question Stiles, répondit la femme sans se retourner.

Stiles prit une inspiration saccadée. Son cœur battait la chamade et il avait les mains moites. La peur ? À cause des secrets de Suzanna, de l'adrénaline ? Pour ce qu'il s'apprêtait à découvrir ? Il était tellement nerveux qu'un verre d'alcool bien fort lui aurait assurément fait du bien.

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