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Max n'est pas revenu.
J'ai essayé de dormir durant de longues heures. Mais la douleur, l'inconfort du sol et la peur m'empêchaient formellement de fermer les yeux.
La respiration de Victor était irrégulière mais calme.
Je commençais à me demamder si mon bébé n'était pas malade.
Il n'avait pas de parents,mon Victor.
Sa maman était morte. Son père était cinglé.
Il n'était pas né qu'il était déjà orphelin.
Je me suis surprise à me demander si ce n'était pas moins cruel de le laisser là, tout seul.
Mourir de faim.
Et de soif.
Je me suis tournée sur le dos en serrant les dents et j'ai posé mon petit bout d'homme endormi sur mon ventre. Il dormait à poings fermés, emmitoufflé dans le T-shirt trop grand de sa mère.
Calme.
Il ne se doutait de rien.
J'ai souri.
Si Annie était là, elle lui aurait donné le sein.
Il aurait mangé, au moins.
Mais je n'étais pas Annie.
J'étais Esther.
Esther la nulle à chier.
La pourrie jusqu'à la moelle.
La lâche. L'égoïste.
La suicidée.
J'ai fait une promesse à Victor.
J'ai juré de nous sortir de là et de lui faire  vivre une vie heureuse.

BrouillardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant