[1] Elpis

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« Les soleils couchants revêtent les champs, les canaux, la ville entière, d'hyacinthe et d'or ; le monde s'endort dans une chaude lumière. »
Charles Baudelaire

Elpis était resplendissante de nuit. À chaque fenêtre, on pouvait apercevoir de petites lueurs qui réfléchissaient dans toute la ville.
Au centre de la ville se trouvait une place, une immense place, habituellement le lieu des rendez-vous et des fêtes semblait complètement vide ce soir là.

Enfin, vide, il y avait bien ce type au sol, sur la place, qui gueulait en on ne sait quelle langue des mots que vous ne pouvez comprendre, sa peau était bleue et seule une gigantesque bouche recouvrait son visage (une espèce particulièrement répugnante si vous voulez mon avis). Ce gars là avait surement trop abusé de la boisson.
Mais ce n'est pas lui qui nous intéresse, le voyageur se trouvait là, lui aussi ; il se reposait, assis sur le rebord de l'immense fontaine qui marquait le centre de la grande place.

À la surface de la fontaine, on pouvait observer le reflet des étoiles, des milliers d'étoiles, particulièrement présentes cette nuit. Les étoiles semblaient danser sur l'eau.

Continuons notre histoire ; sur la place du marché, c'est ainsi qu'on la nomme, se trouvait donc le voyageur, celui de toutes les rumeurs. Il contemplait simplement les étoiles en fredonnant un petit air.

La créature qui gueulait ne tarda à gêner l'homme, qui se leva, s'approcha d'elle, lui pris violemment le bras et regarda droit en direction de son visage difforme.
Il prononça quelques paroles dans la langue de l'être bleu, ce qui, à priori, le calma, car plus un bruit ne sortit de sa géante bouche.

Le jour se levait, le voyageur n'avait pas bougé, pas fermé l'oeil de la nuit.
Dès les premières lueurs de l'aube, il repris sa route dans la cité. Passant dans les ruelles sinueuses sans jamais s'arrêter, le voilà qui continue son voyage ; tout voyage a néanmoins une destination, n'est-ce pas? Où allait-t-il ?

L'homme, (si on peut l'appeler ainsi) se rendait dans les souterrains de la cité. En vérité le voyageur était à la recherche de quelque chose ; un objet, une relique, une relique très ancienne appartenant à un vieil ermite, un très vieil ermite.

Il se guidait dans la ville sans adresser un mot aux passants. Entendant des bribes de conversations, des rumeurs sur les souterrains d'Elpis et le vieux. C'est ainsi qu'il nommait tous le vieux sorcier que cherchait Reisen ;  « On dit que le vieux fait d'étranges expériences sous Elpis »

Tout était parti d'un petit gars à qui on avait lancé le défi d'entrer dans les souterrains ; le pauvre petit détestait l'obscurité. Ses « amis » avaient trouvé intéressant pareille stupidité.
Le garçon n'est jamais revenu.

Le vieux, quant à lui, avait seulement était aperçu par de nombreux Elpiens ( on les nommera ainsi ) non loin de l'entrée des sous-sols de la ville. Il portait une longue cape à capuche noire qui recouvrait tout son corps, seule une petite dame avait entrevue son visage ; des dizaines d'yeux jaunes, voilà ce qu'elle avait vue.

Cette rumeur avait fais le tour des villages alentours, le voyageur étant de passage dans l'un d'eux, il s'était rendu à Elpis. Cette chose aux yeux jaunes, cela faisait un moment qu'il la cherchait.

Les bâtiments semblaient se dégrader au fur et à mesure que Reisen avançait, les ruelles devenaient de plus en plus sombres et les soleils ne tardèrent à se coucher. Elpis était immense, la traversée de la ville pouvait prendre plusieurs jours. Le voyageur arriva à destination, devant le trou qui menait à l'entrée des souterrains, c'était une pente. Une descente vers les Enfers.

L'homme n'hésita pas un instant et descendit dans le couloir sans fond.

Le voyageurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant