Personne °NoRen°

24

Il était tout ému et chamboulé en retournant dans la voiture de Jeno. Ce moment était tellement fort en émotions... Ils avaient passé une petite heure à se retrouver, c'était bien pour débuter.

- Je suis désolé, tu as attendu longtemps. S'excusa Renjun.

- Ne t'en fais pas. Alors comment c'était ? Demande-t-il.

- Je... C'est indescriptible... On a tous souffert de notre côté. Je me sens tellement stupide d'avoir été aveuglé par une colère débile...

- Ce n'est pas débile ou stupide, quand le moment est vécu il est perçu d'une certaine manière, et ce n'est pas toujours en positif.

- Tu as raison...

- Dis-toi que maintenant tout ne peut qu'aller de mieux en mieux. Je suis heureux que tout se soit bien passé, tu vas pouvoir continuer ta vie en étant bien mieux que ces dernières années.

- Et tu seras à mes côtés. Murmure Renjun en souriant timidement.

Jeno était heureux d'entendre son amant dire cela, à ses côtés il ne pourra qu'aller bien. Après tout, si Renjun s'en était sorti c'est bien grâce à lui.

- Au début j'ai eu peur, elle ne m'avait pas reconnu, une fois qu'elle a su que c'était moi elle a fondu en larmes. Son traitement n'a débuté que ces dernières années, elle a énormément souffert alors que de mon côté je pensais qu'elle ne m'aimait tout simplement pas.

- C'est ce que je disais, le moment n'est pas vécu de la même manière.

- Oui... Je pense que j'irai bientôt les revoir.

- Tu voudrais que je t'y emmène ?

- Ils aimeraient te rencontrer, je leur ai parlé de toi puisque tu m'a aidé.

- Pas de soucis alors.

Renjun regardait le paysage défilé, il se sentait tellement bien. Tout se reconstruisait, la vie lui souriait enfin.

- J'aimerais t'amener à un endroit maintenant. Dit Jeno avec un léger sourire.

Le plus jeune le regardait avec un regard interrogateur, où voulait-il bien l'amener? Il était seize heure passées, peut-être dans un parc?

- Allons-y alors. Répond Renjun simplement.

Au fur et à mesure, il ne reconnût pas la route. Après plusieurs dizaines de minutes, ils arrivèrent, entre-temps Jeno avait acheté un bouquet de fleurs. Il fut surpris, ils s'étaient rendu à un grand cimetière. Avant de franchir le grand portail en fer noir, Jeno prit la main de son amant. C'était une manière de se rassurer lui-même.

- Je connais une partie de ta douleur, je pense que c'est à ton tour.

C'est à ce moment-là que Renjun comprenait pourquoi il avait acheté des fleurs. Il lui avait parlé une fois de la perte subite de sa sœur. Jeno l'avait amené pour partager un moment intime.

- Demain ça fera une année de plus qu'elle n'est plus à nos côtés. Dit-il avec un sourire mélancolique.

Renjun ne disait rien mais il écoutait attentivement et serrait la main de Jeno pour lui montrer qu'il le soutenait.

Ils arrivèrent finalement devant une tombe, c'était celle de la sœur du plus âgé. Il y déposa d'ailleurs les fleurs avec un petit sourire.
Ils restèrent silencieux, alors que Renjun regardait la tombe, il fut interpellé par des reniflements. Jeno pleurait silencieusement.

- Ne te retiens pas, tu peux pleurer. Murmure Renjun tout doucement.

Le plus âgé le prit dans ses bras, pleurant à chaudes larmes.
Jeno l'avait tant de fois réconforté dans les moments durs, maintenant c'était à Renjun de montrer qu'il était là et qu'il pouvait lui faire confiance.
Les sanglots se calmèrent peu à peu, chaque année étaient les mêmes. Il extériorisait une peine qui ne pourra jamais être oubliée.
Le plus âgé releva la tête, il arborait un léger sourire. Comment pouvait-il sourire ? Ses yeux étaient rouges et encore humides, montrant qu'il avait pleuré quelques minutes plus tôt.

- Rentrons. Dit Jeno simplement en prenant de nouveau sa main.

Renjun se contenta d'acquiescer avec un sourire pour approuver.

Jeno avait prévu de s'y arrêter quand il a su que les parents de son petit ami habitaient pas très loin de là où et était enterrée sa sœur. Il serait bien aller voir ses parents mais ils avaient déménagé, c'était difficile pour eux à chaque fois qu'ils passaient devant le cimetière de la commune.
Cette journée était riche en émotions autant l'un pour l'autre, à présent ils allaient devoir se concentrer sur leur bonheur en tournant le dos au passé douloureux. À deux, ils étaient plus forts.