Le couvercle du cercueil est ouvert.
C'est la première chose que je vois lorsque mes pieds passent l'embrasure de la grande et lourde porte de l'église.La seconde, ce sont les dizaines de personnes assises sur les bancs, pleurant et reniflant, s'essuyant le nez et les yeux à l'aide de somptueux mouchoirs en lin blanc, déjà mouillés par les larmes.
La troisième, c'est sa mère, avachie au dessus du cercueil, effondrée.
Son corps entier secoué de sanglots, ses cheveux tombant devant son visage, déformé par la tristesse.
Je n'ai pas assez de force pour oser la regarder plus longtemps.J'avance lentement.
Chaque pas me paraît impossible, plus dur que le précédent.
Des dizaines de regard se posent sur moi alors que je traverse l'allée centrale.
Tout cela me semble irréel.
Je dois être en train de rêver.
Ce n'est qu'un cauchemar.Une main s'appuyant sur mon épaule me prouve que ce n'est pas le cas.
La sensation est bien réel.
Tout est réel.Ivy. La jeune infirmière.
Je ne savais pas qu'elle viendrait.
Elle s'occupait de ses soins parfois, mais je ne pense pas qu'elle était devenue son amie.
Elle me lance un regard compatissant, rempli de tristesse.« Je l'aimais vraiment beaucoup.. » murmure t'elle avant de s'éloigner et de rejoindre un membre de sa famille sur le banc.
J'avance encore plus doucement, chaque pas m'arrachant petit à petit du monde idéaliste dans lequelle tout cela n'est qu'illusoire, et me projette dans cette affreuse réalité que je ne veux pas accepter.
Je ne veux pas, et je ne peux pas.Mes pieds résonnent sur le marbre froid de l'allée centrale, brisant le silence de mort qui règne au sein de l'église.
Tout allait encore si bien il y a quelques jours.
C'est ce que je croyais. Ou du moins, c'est ce que je voulais croire.Tout s'est déroulé avant-hier.
Une énième crise.
La dernière.
Le coeur s'est arrêté de battre.
Plus aucun battement, aucun signe de vie.
Les machines ont émis un bruit strident, un bip régulier, pendant de longues minutes jusqu'à ce qu'une infirmière arrive dans la chambre, affolée.
Mais il était trop tard.
C'était fini.C'est fini.
Les larmes coulent le long de mes joues au fur et à mesure que j'approche du cercueil.
Puis je le vois.Le corps.
Revêtu d'une tenue cérémonieuse, les yeux clos, le visage pâle, tentant tant bien que mal d'être camouflé par une couche de maquillage.
Mais cela ne suffit pas à lui redonner l'éclat de vie que son visage possédait.Les mains croisés sur sa poitrine, le corps raide.
Je laisse glisser mes doigts le long de sa joue, en un effleurement à peine distinct, dans l'espoir suppliant de sentir une quelconque chaleur.
Mais sa peau est aussi froide que le marbre du sol.Je ne peux plus arrêter mes larmes.
L'une d'entre elles s'écrasent sur sa pommette.
Je l'essuie, délicatement, tentant de ne pas ruiner le travail de la maquilleuse.
Mais c'est peine perdue.
Une petite partie de poudre disparaît sous la goutte d'eau, laissant apparaître la nuance bleutée de sa peau.Je m'éloigne du cercueil, en ayant assez vu.
La vision de son corps allongé, sans vie, m'est insupportable.
Je détourne le regard mais celui ci se pose automatiquement sur le cadre où son portrait est affiché.Je m'en approche.
Je crois qu'ils n'auraient pas pu choisir de meilleure photographie.
Son visage est souriant, rayonnant de jeunesse, éclatant de vie, vie inachevée.
Son sourire, si sincère, si vrai, éclaire la photo.
Je donnerais tout ce que j'ai pour revoir ce sourire une dernière fois.
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Le temps d'un hiver / Finn Wolfhard •TERMINÉ•
Fanfic« Leucémie : maladie caractérisée par l'augmentation considérable des globules blancs dans le sang. (Cancer du sang) Amour : sentiment indescriptible éprouvé pour son meilleur ami d'enfance, Finn Wolfhard. » Elena Stanfield & Finn Wolfhard. N. @sl...