Chapitre 11: Comme dans Titanic...

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Depuis près de deux heures, j'essaie de préparer quelque chose à manger pour le souper. Après avoir fait brûler du macaroni, j'ai décidé d'opter pour une pizza trouée dans le congélateur. Je lis les instructions avec attention, souhaitant réussir ce plat pourtant terriblement simple. Tout le monde est censé pouvoir faire cuire une pizza surgelée! Tout comme tout le monde est censé pouvoir faire des nouilles...

Je soupire en tournant les yeux vers l'horloge en forme de coq qui trône au-dessus de la machine à eau. Dans quinze minutes, Reiner arrivera chez moi et je n'ai rien de préparé! Comment est-ce possible d'être si nul? Lorsque mes parents sont partis tout à l'heure chez ma tante, ma mère m'a offert de me préparer à manger. Pour paraitre débrouillard, j'ai osé refuser et maintenant, je le regrette amèrement.

Ils ne savent pas qu'un ami me rend visite. Pour eux, c'est normal que je ne vienne pas chez mon horrible tante puisque mon cousin est la réincarnation de Dudley Dursley dans Harry Potter. Ayant le même âge que moi, il s'est toujours donné comme défi de me rabaisser. Pour lui, rien ne compte plus que d'être le chouchou de la famille et comme il voit plus souvent mes grands-parents, il a même réussi à les monter contre moi. Ça me rend triste d'être le mouton noir pour la famille de mon père, mais je m'y suis habitué. Un jour, le karma va surement lui rendre la pareille.

J'enfourne la pizza avec appréhension, tournant le bouton au maximum. Il faut une haute température pour faire cuire du pain, non? Pendant que le repas cuit, j'essaie de laver les nouilles carbonisées collées au fond de la casserole, mais en vain.

Quelqu'un cogne à la porte.

Mon cœur se serre sous le stress et je pose la casseroles sur le comptoir pour aller vers la porte d'entrée. Après avoir passé une main dans mes cheveux pour m'assurer qu'ils sont présentables, j'ouvre à Reiner. Le beau blond se tient devant moi avec un large sourire, une boite de beignets dans les mains.

-J'ai pensé apporter une petite gâterie, déclare Reiner, rassure-moi, tu aimes les beignets?

-Qui n'aime pas les beignets?

-Je t'apprécie de plus en plus, Bertholdt Hoover! Donc tu me laisses entrer où l'on passe la soirée sur ton balcon? C'est vrai que la lune peut être romantique.

Mes joues rougissent à son commentaire, puis je le laisse entrer dans la maison avant de refermer la porte. Après m'avoir donné sa boite de desserts, il retire son manteau et ses bottes pour me suivre jusqu'à la cuisine.

-Ça sent le brûlé, remarque-t-il, tu as fait brûler quelque chose?

-Des nouilles... Je ne suis pas vraiment un cordon bleu.

-Tu viens juste de les faire cramer? Car ça sent vraiment fort.

Je fronce les sourcils. Non, c'était il y a plus d'une demi-heure... Oh, merde! Je cours vers le four que j'ouvre en chassant la fumée d'un geste de main. J'agrippe une mitaine de four pour retirer la pizza noircie que je fixe avec déception. Ça, c'est le talent.

-C'est peut-être uniquement brûlé de surface? Essaie Reiner en s'approchant.

-Peut-être.

Je sors des assiettes, puis j'essaie de couper la pizza qui est dure comme la pierre. Reiner se moque de moi avant de me retirer le couteau des mains pour le faire à ma place. Il force, mais il finit par couper deux pointes qu'il pose sur la vaisselle. Après une bouchée, nous recrachons les deux. C'est carbonisé.

-Tu veux qu'on mange des beignets? Propose Reiner, il y en a dix, donc je pense qu'on va en avoir assez pour deux.

-Je suis désolé de n'avoir rien de meilleur à t'offrir.

Histoire d'équipe: L'artisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant