Chapitre 18: Excuse-moi

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Je lis plusieurs fois le message afin d'être certain d'avoir bien compris. Reiner m'a écrit... Il veut me voir. D'un bond, je me lève du lit sous le regard curieux de Marco.

-Il veut me voir, soufflai-je, maintenant.

-C'est génial! Je savais que vos problèmes se régleraient. Quand deux personnes s'aiment, personne ne peut les séparer. Pas même Thomas.

Mon cœur bat rapidement sous l'angoisse. Malgré la joie que ce message me procure, la crainte qu'il souhaite simplement me voir pour mettre un terme à notre relation se répand dans mon corps. Il est trop gentil pour me laisser avec un simple texto. Je mordille ma lèvre avec angoisse, fixant l'écran à la recherche d'indices sur ses intentions. S'il souhaitait me jeter, il ne le ferait pas à notre banc? À moins qu'il espère que ce lieu me calme?

-Tu es pâle, remarque avec inquiétude Marco, tu n'es pas heureux?

-Oui... J'ai seulement peur que ce soit un prétexte pour me laisser.

-Ne t'inquiète pas. Jean m'a envoyé un message pour me dire qu'il avait dit sa façon de penser à Reiner... Je n'osais pas te le dire, mais j'imagine que ça a fonctionné s'il veut te voir?

J'ouvre grands les yeux, choqué par son aveu. Comment a-t-il pu me cacher un détail si important? Traitre. Comme le temps presse, j'omets de le bombarder de questions et je pars rapidement vers la cuisine. Voir Reiner est tout ce qui compte en ce moment. Même si Marco s'arrête pour discuter avec ma famille, je ne l'attends pas, puis je quitte la maison avec mon petit manteau sur les épaules. Sans avertir mes parents, j'embarque derrière le volant de la Dodge Caravane familiale pour me rendre au lieu de rendez-vous.

J'arrête le véhicule dans le grand stationnement près de la piste cyclable, puis je dois me retenir pour ne pas courir jusqu'à notre banc. Grâce à mes longes jambes, j'arrive à garder un rythme rapide, dépassant sans honte les gens trop lents. Être très grand, c'est parfois utile.

J'arrête de marcher uniquement lorsque j'aperçois ma destination, un peu essoufflé. Il est là. Assis, le beau blond regarde partout autour de lui sans me remarquer. Il semble inquiet, un sac mystérieux dans les mains. C'est le moment.

Je prends une grande inspiration, puis j'avance doucement vers lui :

-Reiner?

Le blond se retourne à la prononciation de son prénom. En souriant tristement, il se lève, puis il avance vers moi. C'est avec surprise que je sens ses bras musclés m'entourer affectueusement et avec force. Sa tête se dépose sur mon épaule d'un geste tendre. Après hésitation, je lui rends l'étreinte. J'aime tellement le toucher.

-Je suis tellement désolé, Bertholdt. J'ai réalisé que je t'ai mal traité. Je n'aurais jamais dû t'ignorer... Je n'aurais pas dû écouter les conseils de couple de Thomas alors que je sais pertinemment qu'il n'y connait rien en amour.

Reiner Braun qui s'excuse? Figé, je le regarde dans les yeux quand il s'éloigne un peu. La sincérité est lisible dans ses petits yeux que j'aime tant, ce qui me fait sourire.

-C'est moi qui n'aurais pas dû être jaloux sans raison, soufflai-je, tu ne m'appartiens pas et tu as le droit de passer du temps avec qui tu veux.

-En fait, je l'aurais été aussi si la situation avait été inversée... Mon rôle aurait dû être de te réconforter et de te prouver que tu n'avais pas raison de douter. Thomas n'est qu'un ami. J'ai déjà eu des sentiments pour lui et ça m'a conduit à faire des choses que je regrette, comme cette histoire d'accident où je l'ai aidé à accuser Mike qui n'avait rien fait de mal. Tout ça, c'est du passé, car je suis tombé amoureux d'un garçon spécial de qui je ne veux plus me passer.

Histoire d'équipe: L'artisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant