Chapitre 5: Les filles ne m'intéressent pas

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J'ai des entrainements de baseball trois jours par semaine, soit le lundi, le mercredi et le vendredi. Au début, je trouvais que c'était trop, mais j'ai vite compris que l'équipe tient à gagner au moins une partie cette année puisque la plupart des joueurs partent l'an prochain.

Notre entraineur est un grand blond bien musclé qui doit aller à l'université. Avec des sourcils proéminents, c'est un homme sympathique, mais très sévère. Il s'appelle Erwin et tous les joueurs lui témoignent un immense respect, excepté Mike. Au désespoir de tous, il ne cesse pas de flirter avec le plus âgé de manière beaucoup trop directe. Ça en est gênant.

Alors que nous nous entrainons à frapper des balles rapides, c'est le tour de Mike d'aller sur le marbre. Sa batte bien brandie, il manque les deux premiers lancers que lui envoie Jean. L'entraineur s'approche de lui avec son air sévère :

-Tu positionnes mal tes mains sur le manche. Tu devrais les descendre un peu.

-Vous savez, ce soir je suis disponible si vous voulez me montrer comment tenir mon manche.

Erwin ouvre la bouche, choqué et embarrassé par la réplique déplacée du blond. Les autres joueurs rigolent comme des otaries sur le blanc, surtout Jean et Eren. Depuis que je fais partie de l'équipe, j'ai eu l'occasion de remarquer que la maturité n'est pas leur point fort. Qu'est-ce qui est si drôle?

Quant à moi, j'ai découvert que je suis très doué pour attraper les balles qui me sont destinées et c'est pourquoi on m'a mis dans le champ droit. Bien que j'éprouve toujours une profonde difficulté à trouver des sujets de conversation, je commence lentement à parler aux autres joueurs. Eren me surnomme: "Berthy le muet", ce qui ne plait pas. Comme ma timidité m'empêche de me défendre, Reiner a remarqué mon malaise et a dit au brun d'arrêter.

Ce dernier fait de gros efforts pour continuellement entretenir la conversation avec moi. Bien que j'ignore pourquoi il y tient, cela est loin de me déplaire. Reiner est le seul avec qui j'arrive un minimum à être moi-même. Chaque soir, il me reconduit chez moi et il essaie d'apprendre à me connaitre. Toute cette attention me donne chaud au cœur.

Pour moi qui croyais auparavant impossible de lui adresser la parole, voilà que ce blond devient un très bon ami. Dans mon cœur, je me permets d'espérer devenir plus un jour, car Reiner est encore plus beau de l'intérieur que dans mes rêves les plus fous. Ce garçon est tout ce que je veux.

Tous assis dans le salon du chalet après l'entrainement, nous mangeons de la malbouffe qu'a été nous chercher Eren. Même si ce n'est pas bon pour la santé, il m'est impossible de dire non à un succulent hamburger et des frites.

-Demain, on a notre première partie, affirme avec angoisse Armin.

-Si on perd avec au moins deux points, je vais être satisfait, réplique Auruo entre deux frites.

-Tu vois, c'est ce genre d'attitude qui nous fait perdre! Grogne Jean, soit un peu positif et vise au moins cinq!

Nous rions tous, même moi. La discussion se prolonge alors que j'écoute sans interagir. Pour moi, ça, c'est une soirée parfaite.

-J'espère que Hansi n'aura pas l'idée de porter ce foutu costume de mascotte, soupire Livai.

-C'est ce que ça fait avoir une copine, mon cher, rigole Eren, moi je suis bien avec mon célibat. Des filles par moments, je suis un véritable Don Juan.

-Eren... Ta main ne compte pas pour une fille, se moque Jean.

-Parce que toi tu as une copine, je suppose? Tout ce que tu fais, c'est essayer d'attirer l'attention de ma sœur. Tu sais qu'elle n'est pas zoophile, pourtant. Un cheval comme toi n'a aucune chance.

Histoire d'équipe: L'artisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant