Chapitre 4

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On s'en va un peu à l'écart, pour que personne n'entende ce dont je veux lui parler.

- Et alors Ryan, c'est quoi ton coup ?
- Relax frère. Elle t'aime bien. Tu dois oublier et lui donner sa chance.
- Savais-tu que c'était la fille de Monsieur Johnson?
- C'est pas comme si je l'ai connue hier.

Je lui lance un regard noir parce que je sens que c'est moi qu'il vise à ces mots. Apparemment je suis le dernier à tout savoir.

- Tu lui as parlé ?
- Non.
- Comment expliquer que tu sais ce qu'elle veut de moi ?
- C'est l'amie à Ariane frère. Elle m'a tout dit.
- Je ne sais pas si je pourrais... Je lui dis en soupirant.
- Pourquoi pas ? Tu ne vas quand même pas continuer à te faire souffrir. La vie c'est ainsi, des hauts et des bas, mais ça passe au final.
- Mais...
- N'y a pas de mais Kelly. C'est ainsi la vie.
- J'ai toujours ce sentiment de ne pas être aimé, de me sentir seul.
- Voilà, bah Loïse te fera oublier tout ça, surtout pour ta mère.

Je sourie un peu à cause de ce que je venais d'entendre. Puis quelque part il n'a pas tord. Je n'aurai pas à m'embrouiller la tête seulement pour ma mère.

- Eh! Doucement, elles risquent de t'entendre... En fait, elle connait après maman ?
- Non mais quand même. Ça viendra avec le temps.
- Avec le temps...

Je répète cette phrase encore et encore.

- Et pourquoi tu n'arrêtes pas de répéter cette phrase ?
- Bah tu l'as toi-même dit. Ça viendra avec le temps. Pour le moment tu me laisses respirer, et on verra la suite.
- On verra bien. Allez viens, elles doivent bien se demander de quoi on parle jusqu'à présent.

Il me traine alors avec sa main, et nous retrouvons les filles à la même place qu'avant.

- Désolé pour cette absence. Dit Ryan.
- C'était quoi le problème ?  Demande Ariane.
- Euh, rien de grave j'avais juste des soucis. Je m'empresse de répondre en regardant Loïse.
- Bon, la pause sera finie dans quelques minutes, commence Loïse, autant aller déjà se mettre, de peur d'être en retard comme...

Elle ne dit plus rien ensuite et se met à rire. Je trouve encore du plaisir à la voir rire. Je la fixe sans réagir, et je reste songeur pendant un temps...

- Allô, ici la terre... Est-ce que ça va ?
- Vraiment depuis toute à l'heure tu n'arrêtes pas de me chercher.
- Maintenant c'est à toi de me chercher.

Elle me donne un coup aux côtes et se met à courir. Elle m'a vraiment frappé, sérieusement. Je me mets alors à sa poursuite. Ryan et Ariane se mettent à rire de plus belle, comme c'est amusant pour eux.

Arrivée dans la salle, elle se trouve une table vide rapidement. Je la rejoins à sa place, et l'attrape par son bras gauche.

- Alors comme ça tu veux jouer?
- Lâches-moi s'il te plait. Me dit-elle en riant.
- Et pourquoi je t'obéirai?
- Parce que je te ferai plus mal que ça.
- On verra bien.

Elle me pince alors avec sa main droite, et se met à rire.

- Je crois que c'est bon pour aujourd'hui. On s'est pas mal amusé. Me dit-elle.
- C'est vrai.
- Chut, parles pas.
- Et pourquoi?
- J'ai dit parles pas. C'est tout.
- Quel mignon couple vous faites vous deux.

Je regarde Ryan qui est déjà arrivé à notre niveau. Je ne l'ai pas vu arriver avec Ariane. Ils se mettent juste à la table qui est devant la notre. C'est parti pour un dérangement à quatre. Nous étions les premiers à arriver, mais la salle s'est rapidement remplie suivie du prof d'anglais.

C'est difficile de ne pas répondre aux provocations de Loïse. Je cèdes parfois mais c'est juste pour un temps. Je veux plutôt être sur la défensive, d'où je préfère me concentrer sur mon cours. Je connais déjà l'anglais mais je ne préfère pas être distrait. Je pourrais rater un truc intéressant.

***

Le cours se termine, et nous évacuons la salle. C'est la fin de la journée, et je crois avoir passé une belle journée depuis un certain temps. Nous sommes devant le lycée, c'est le moment de se séparer d'avec elles. C'est clair qu'on ne fera pas route ensemble.

- Alors mon petit lapin, à demain ?
- Non, je ne pense pas.
- Tu ne penses pas ? qu'est-ce qu'il y a ?
- Je pense que je t'aurai déjà tuée demain.

Elle se met à rire et me lance avec un clin d'oeil:

- J'ai hâte de voir ça.

Je lui fais un bisou, et je repars avec Ryan qui tout comme moi venait de dire au revoir à Ariane. Je fais aussi signe à Ariane pour lui dire au revoir, et nous quittons la place.

- T'as vu que ça s'est pas mal passé ?
- T'as plutôt pas vu comment on arrêtait pas de se disputer ?
- Ça c'est rien, c'est juste pour mettre l'ambiance. C'est pas de querelles ça.
- Hum, si tu le dis. On verra bien. Puis c'est la fille du principal, faudrait faire gaffe.
- Et alors ? Il va pas l'épouser frère.

Je me mets à rire aussitôt. On attrape le bus qui nous dépose rapidement à notre arrêt. On se sépare enfin avec Ryan après cette journée loin d'être oubliée. Mais prête à être oubliée parce que des ennuis, j'en aurai encore ce soir comme d'habitude.

J'arrive à la maison et je rentre. Mes parents sont déjà là, Wendy de même.

- Bonsoir bonsoir.
- Bonsoir. Répondent-ils tous.
- Alors comme ça Monsieur est de bonne humeur aujourd'hui ?
- Maman ne commence pas s'il te plait.
-  Je n'ai plus le droit de parler chez moi ? 
- T'étais pourtant de bonne humeur aujourd'hui toi.
- Ne discute pas avec moi. Tant que t'es ici, c'est comme ça.
- Ça veut dire quoi ?
- Que tu es encore sous mes ordres.
- Non, le "tant que je suis ici"... Donc tu me chasses déjà de la maison?
- Tu comptes te marier ici alors?
- Non mais...
- Voilà, c'est comme ça. Tant que t'es là, c'est sous mes ordres, en attendant que tu sois je ne sais où.
- Je comprends.

Je monte dans ma chambre déposer mes affaires. Après quelques minutes, je resors sans que personne ne s'en aperçoive. Ni même mon père auquel je n'ai pas adressé la parole depuis hier soir. Question de se changer un peu les idées. Je prends la voiture et je démarre sans trop savoir où je vais précisément.

Soudain, je m'arrête dans un quartier se situant non loin de la mer. Je décide de sortir et donc de marcher un peu. Heureusement pour moi qu'il y a encore de la vie à cette heure. Un peu plus loin, je me mets sur un tronc d'arbre que j'ai découvert très vite. Beau et intéressant à voir en même temps le paysage qui s'offrait à moi, je me perds dans mes pensées, lorsque soudain j'ai de la compagnie.

Je sens une main tenir mon épaule. Je sursaute, et sens un mouvement de recul en même temps. Je ne l'ai pas vu arriver, donc je me retourne, c'est alors que je croise son regard.

HORIZONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant