La routine

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Je me levai, pris ma douche et sortis déjeuner. Dareios me rejoins et nous nous mîmes à parler. Ensuite, je pris la direction de l'arène où devait se tenir ma séance d'entraînement.

Sachant qu'Annabeth et Percy étaient rentrés chez eux pour poursuivre leur études et sans parler du fait que Jason et Piper étaient eux aussi partis à la Nouvelle Rome. J'étais donc seul avec Dareios et Hadrien (oui on l'avait récupéré) pour une durée indéterminée.

Après l'entraînement avec Hadrien et les Athéna restants, je rejoins Dareios qui était comme toujours fourré dans la forge des Héphaïstos. Il y restait des heures penché sur des dizaines de petites pièces de métal alors que je m'asseyais à ses côtés, en lui tendant certains outils de temps en temps.

Après ce qui m'a semblé des heures,  je me suis levé et ai gravi la colline et me suis assis juste à côté du pin de Thalia. La Colonie avait l'air si paisible vu d'ici. Une légère bise vint ébouriffer mes cheveux. Mon esprit était vide.

Des bruits de pas attirèrent mon attention. Je me retournai et découvrit un garçon brun à la peau pâle d'environ mon âge. Il pointa du doigt un carré d'herbe à côté de moi.

   - Je peux ?

J'hochai la tête. Il s'assit. Il portait un pantalon noir, une bague en forme de crâne, un T-shirt Ramones et une épée à la lame noire pendait à son côté. Nous restâmes côte à côte sans parler pendant un moment. Il s'éclaircit la voix:

   - Alors...euh tu es le fils d'Ouranos ?

   - Oui.

J'avais répondu sèchement mais il n'avait pas l'air de l'avoir remarqué. Ou alors ça ne le dérangeait pas. Il me tendit sa main.

   - Nico Di Angelo, fils d'Hadès.

Je la serrai.

   - Thomas James, fils de personne.

Un bref sourire apparut sur son visage.

   - Tu es permanent ?

   - Oui. Et toi ?

   - Aussi.

   - On m'a interdit de sortir.

   - Dur.

   - Ouep. Et toi, pourquoi restes-tu ?

   - Mon copain.

Il a eu un sourire que je n'ai ou m'empêcher de retourner.
Un léger silence s'installa. Léger silence que je brisai après quelques secondes.

- Mais...si on va aux Enfers, est ce qu'on peut récupérer les personnes mortes ? avançai-je. Orphée l'a fait, non ?

- Ne te mets pas ce genre d'idées en tête. Oublie. C'est tout ce que tu dois faire. N'essaye pas. Les morts sont morts pour une raison.

Il posa un regard sévère sur moi. Je fixai le paysage. Son ton était sec. Trop sec pour que ce ne soit qu'un avertissement. Il avait essayé. Et son échec l'avait changé. Mais nous n'étions pas pareils.

- Ne t'inquiètes pas. C'était juste une hypothèse.

Après ça, nous nous étions levés et avions vaqué à nos occupations respectives. Il avait beau me dire que ça ne marcherait pas, je n'arrêtais pas de penser au fait de revoir ma mère en chair et en os. De pouvoir lui parler, lui raconter tout ce que j'avais vécu, lui dire que je pensais tout le temps à elle, qu'elle me réconforte...avoir une mère quoi. J'avais tellement envie d'annuler tout ce qui s'était passé. Je m'efforçai de chasser ses pensées de mon esprit et retournai auprès de Dareios.

Comme toujours, après la veillée, je me suis couché. Mon sommeil fut rempli d'images de ma mère qui souriait avant de disparaître dans un nuage de cendres. Et comme toujours je me réveillai en sueur.

La journée qui suivit ne fut pas très différente. On aurait pu dire qu'elles étaient pareilles, exception faite de la conversation avec Nico. Nous nous croisions quelques fois dans la Colonie et échangions des hochements de tête. Mais sans plus.
La nuit aussi fut la même. Enfin...les images changeaient. Je me réveillait toujours en sueur et essayait de chasser mon envie d'aller chercher ma mère aux Enfers.

Les jours se ressemblaient tous. Seul changeaient l'ordre des chansons chantées pendant la veillée.
Mes rêves étaient toujours aussi joyeux.
Les jours s'enchaînèrent, chacun plus ennuyant et long que le précédent. Mon envie de retrouver ma mère se transformait, chaque jour un peu plus, en obsession. Il fallait que je la retrouve. À tous prix.

Une après midi, je me tenais à côté du pin de Thalia, je regardais la Colonie, je regardais les pensionnaires s'affairer, une pensée me vint à l'esprit. Ils étaient tous heureux, ils avaient trouvé une deuxième famille, ils avaient trouvé leur place. Mais moi...j'étais le mouton noir. Celui qui n'avait pas trouvé sa place. Celui qui était tout seul. Une partie de moi essayait de me convaincre que je n'étais pas seul, que j'avais deux super amis. Oui, ils étaient très gentils. Et Émilie était bien plus qu'une amie pour moi. Mais...elle avait des frères et sœurs, était heureuse et avait une famille mortelle (et son père n'était pas une divinité maléfique qui désirait détruire le monde entier). Dareios aussi était heureux, il était entouré par d'autres satyres et beaucoup d'esprits de la nature. J'avais beau les adorer, ils avaient trouvé leur place, et moi, j'étais seul. La conversation avec Nico m'est revenue en tête et... Comment dire ? Je... je voulais la retrouver. J'en avais besoin.
Alors, j'ai préparé un sac, je l'ai caché dans la forêt, au Poing de Zeus plus précisément et j'ai attendu le soir. Je savais qu'il y avait un accès pour aller aux Enfers à Central Park. La Porte d'Orphée. Grover m'en avait parlé, un jour où il avait décidé de me conter le courage dont il avait fait preuve face aux nombreux dangers qu'il avait dû affronter aux côtés de Percy et d'Annabeth. Il m'avait dit que la musique était requise pour rentrer. Le téléphone qu'Émilie m'avait offert s'en chargerait magnifiquement bien.

Une fois la veillée terminée, j'ai fait mine d'aller me coucher. Je suis monté dans ma chambre, ai éteint la lumière et ai attendu que tous le monde aille se coucher. Lorsque je n'ai plus entendu un bruit dehors, j'ai ouvert ma fenêtre et me suis laissé glisser jusqu'au sol (je vous rappelle que je sais voler). J'ai couru aussi rapidement que possible en évitant toute fois de me faire repérer par les harpies. Je suis arrivé sans encombres au Poing de Zeus, ai récupéré mon sac et ai pris la direction du Pin de Thalia. J'ai gravi la colline, ai jeté un dernier regard en arrière et ai quitté la Colonie des Sangs mêlés. Encore un rappel: les dieux avaient eux mêmes décidé que je ne devrai jamais quitter la Colonie. En gros, si je me faisais prendre, je risquais gros (comme un foudroiement immédiat sans deuxième procès). Je sortis mon portable de ma poche, mît mes écouteurs et lançai Good Riddance de Green Day.

Le fils du ciel - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant