Plusieurs semaines après la bataille d'oreillers.
J'étais assis au bord du lac et fredonnais une musique lorsqu'un abruti sortit de nulle part en criant "Bouuuuuuu". J'ai évidemment sursauté avant de gratifier l'inconnu d'un regard de haine pure. Il a souri avant de me lancer:- Ça vaaaaaaaa, décompresse mec.
Un autre abruti de blond aux yeux bleus avec un sourire digne des meilleures pubs de dentifrice et un qi de poule morte.
- Ayron fils d'Apollon.
- Évidemment.
Devant mon air exaspéré, il se prosterna en une courbette ridicule qui me donna envie de le noyer. Il éclata de rire encore une fois avant de s'asseoir sur mon rocher.
- Dis moi c'était plutôt beau ce que tu chantais... Ça te dirait de recommencer ?
- Plutôt lécher les sabots de Chiron.
- Rooooooooooh t'es pas drôle. Tu joues d'un instrument ?
Tout en parlant il a avancé sa main et l'a posée sur la mienne. J'ai retiré ma main pour la poser sur ma cuisse mais sa main a suivi.
-mouaiseuhnonenfinsimaisyalongtempsdoncpastropfinnnnn...
- C'est à dire ?
- Guitare...y a longtemps... Tu peux me foutre la paix maintenant ?
- Non ! On va faire un marché.
- Non.
- Si. Je te prête une guitare, tu joues devant moi et si je suis content je te laisse tranquille. T'en dis quoi ?
- Que je suis à une minute près de te noyer.
- On fait comme ça alors !
Il s'est levé est m'a laissé. Je suis resté quelques secondes étonné avant de fuir dans l'arène pour retrouver Clarisse.
Le soir même nous étions tous assis dans l'amphithéâtre pour la veillée. Les Apollons animaient la soirée et Ayron me jetait quelques clins d'oeil de temps en temps. J'étais assis à côté d'Hadrien, Émilie, enfin de retour, et Dareios. Tout se passait pour le mieux. Ce que je trouvais très suspect. Et mes suspicions se révélèrent vraies.
Comme la première fois, notre Oracle, j'ai nommé Rachel Elisabeth Dare, décida d'interrompre notre bonheur et se leva. Elle se tourna vers nous avec des yeux verts fluos. Tout le monde s'arrêta et nous regarda. Dareios était au bord de l'évanouissement, tout comme Hadrien qui me regardait avec des yeux écarquillés. L'Oracle ouvrit la bouche et l'habituelle fumée verte en sortit. Mais cette fois, je n'entendis rien. Je regardai Émilie, stupéfait mais elle me fit « Non » de la tête avant de pointer Hadrien du doigt. Celui-ci ne bougeait pas, paralysé par la peur et regardait l'Oracle. Il ne cillait pas mais tremblait légèrement. L'Oracle ferma la bouche et Rachel s'évanouit. Deux pensionnaires accoururent et la rattrapèrent de justesse. Les demi-dieux commencèrent à murmurer entre eux. Chiron leur ordonna à tous de retourner à leurs bungalows. Hadrien fixait ses pieds. Je mis ma main sur son épaule.
- Viens.
Il se leva et me suivi, les yeux toujours rivés sur le sol. Nous entrâmes dans la Grande Maison et Hadrien se laissa tomber sur une chaise. Chiron entra à son tour et s'assit dans son fauteuil roulant magique. Il regarda Hadrien quelques secondes avant de demander :
- Alors ? Qu'as tu entendu ?
Hadrien le regarda droit dans les yeux et récita:
- Trois se dirigeront vers les tréfonds.
Ils y trouveront mort et désolations.
À leurs peurs les plus intimes confrontés ils seront.
Le guerrier tombé retournera.
Le dieu mutilé reviendra.
Et ne laissera derrière lui que ruines et souvenirs.Chiron prit son habituel air grave et déclara :
- Allez dormir. Nous parlerons de ça demain.
- Mais... commença Émilie.
Chiron lui adressa un regard dont elle compris immédiatement le sens. Émilie et Dareios nous saluèrent avant de sortir. Hadrien et moi montâmes les escaliers qui nous séparaient de notre chambre. Hadrien n'avait pas l'air d'avoir envie de parler de ce qui venait de se passer. Nous nous couchâmes en silence.
Alors que j'allais m'endormir, Hadrien m'interpella:- Thomas ?
- Hmm ?
- J'ai peur.
- Je suis là. On te protégera.
- Merci... chuchota-t-il doucement.
- Bonne nuit.
- À toi aussi Tonton.
- Merci Crevette.
Le respect. Il n'y a que ça de vrai.
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Le fils du ciel - Tome 2
AcciónVoilà. C'est moi. Thomas. De retour. Pour ceux qui ne me connaissent pas, allez voir le premier tome. Les autres, restez. Donc, après la grande bataille, qui s'est soldée par ma mort, je suis retourné avec mes amis à la Colo. Après tout ce qu'on ava...