Je fais de l'urbex ça tourne mal

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Je suis claustrophobe. Beaucoup. Beaucoup beaucoup beaucoup. Bien plus que je n'aurais jamais pu l'imaginer.
À peine la porte s'était-elle fermée que j'avais eu le sentiment de manquer d'air. Nous avons tous trois sorti les lampes de poches que nous avions embarqué dans nos sacs respectifs. Il n'y avait qu'un seul couloir en face de nous ce qui facilitait, pour l'instant, notre itinéraire. Nous marchions dans un silence pesant et j'essayais tant bien que mal de me creuser la tête pour trouver un sujet de discussion assez intéressant pour que ça ne tourne pas au malaise mais assez inintéressant pour qu'on puisse entendre les éventuels monstres qui seraient sur notre route. Après une quinzaine de minutes de marche silencieuse, nous arrivâmes à un embranchement. Nous n'avions aucun indice sur quel chemin choisir alors nous avons fait confiance à l'instinct d'Hadrien et nous sommes engouffrés dans le tunnel de droite. Après seulement quelques mètres, le tunnel s'est rétrécit. Si nous voulions poursuivre sur notre lancée nous devions ramper sur un flanc. Ce genre de passages exigües m'horripilait.

- On peut faire demi tour et voir où nous mène l'autre chemin.....proposa Hadrien.

J'ai soupiré de soulagement. Nous avons donc rebroussé chemin mais nous nous sommes retrouvés face à seulement deux embranchements. Un souffle, un murmure, presque inaudible, mais que j'avais déjà entendu venait du tunnel de gauche. J'ai dégainé mon épée et m'y suis élancé en jurant. Le tunnel menait lui aussi à deux autres embranchements qui nous étaient inconnus. Nous étions définitivement perdus dans cette saloperie. Mes amis ont commencé à m'appeler mais les sons de leurs voix faisaient des échos et se propageaient dans toutes les directions. J'ai réussi à m'orienter et les ai rejoint, de moins en moins maître de mes nerfs.

- Ne pars plus jamais comme ça s'il te plaît, me demanda Émilie.

J'hochai la tête tout en observant ce qui nous entourait. Les murs étaient recouverts de briques rouges. Certaines briques etaient taguées mais les inscriptions disparaissaient toujours avant que je n'ai le temps de les déchiffrer.
Le Labyrinthe me faisait tourner la tête. Tous mes sens étaient confus. Je n'avais plus qu'une envie: attaquer les murs à l'épée pour pouvoir sortir. Mes yeux me brûlaient. Mon corps tout entier tremblait. Je me suis mordu la joue et me suis forcé à me reconcentrer. Hadrien et Émilie parlaient du meilleur des quatre chemins à prendre. L'un était tapissé de mosaïques, le second était en ciment, le troisième en terre battue tandis que le dernier était vaseux et son sol tapissé de planches de bois recouvertes d'un liquide ressemblant étrangement à du sang disposées de manière à former un chemin au sec.

Le troisième tunnel se mit a gronder. Nous le fixâmes, attendant la suite des évènements, quand le premier se mit lui aussi à gronder, rapidement suivis par le second. Le bruit semblait se rapprocher venant des trois tunnels à la fois. Et plus il se rapprochait plus le grondement se faisait distinct. Au grondement se mêlaient des cris et des rugissements dont j'espérais ne jamais découvrir la provenance.
Sans même prononcer un mot, Émilie, Hadrien et moi nous précipitâmes dans le quatrième tunnel.

Après quelques minutes de course à prendre des embranchement hasardeux, nous nous arretâmes dans ce qui ressemblait étrangement à une arène. L'endroit semblait abandonné. Une structure poussiéreuse faite de crânes trônait sombrement dans un coin, le sable fin était maculé en quelques endroits de sang, rendu marron par le temps, et d'ichor. Les gradins étaient en partie détruits et des chaînes pendaient du dôme, s'entrechoquant à chaque léger courant d'air. Des courants d'air sous terre. Nous étions sûrement près d'une sortie. Les dieux soient loués. Enfin non.
C'est de leur faute si nous étions dans cette merde.
Hadrien c'est laissé tomber sur le sable fin tandis qu'Émilie inspectait l'arène.
Nous estimâmes qu'il était environ midi et décidâmes de manger quelques sandwich préparés avec amour par les perdants du dernier Capture l'Étendard. L'ambiance était pesante et les sandwich pas fameux. Nous étions dans les tréfonds. Il ne nous restait plus qu'à y trouver mort et désolations.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 29, 2020 ⏰

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Le fils du ciel - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant