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Mon sang ne fit qu'un tour quand je compris qu'il s'agissait bien de Louise. Elle ne m'avait heureusement pas repéré. Mon ami revint vers moi et vit ma mine décomposée.

<< Qu'est ce qu'il se passe?

- Elle était censée être avec une amie. Pas un ami. >>

Robin se tourna et chercha quelques instants ma petite amie avant de la trouver et de poser son regard sur elle.

<< Oh... Tu veux partir ?

- Non, c'est bon. Ne dis rien et ne fais rien, je ne veux pas qu'elle me voie. >>

Mon regard ne la lâchait presque pas et quand il le faisait, c'était pour analyser tous les traits du gars en face d'elle. Qui c'était au fait? À part Johan, son pote gay, Louise ne m'avait parler d'aucun ami à elle. Ami de la gente masculine je veux dire. Nous mangeâmes sans aucun mot, Robin sur son téléphone et moi le regard rivé sur ma copine. Trois quarts d'heures plus tard, quand nos assiettes furent vidées, le serveur s'approcha:

<< Je vous apporte la carte des desserts ?

- Non merci. >> Répondis-je.

<< - Euh, si, je vais la prendre moi! >>

Robin me regarda bizarrement, ce n'était pas dans mon habitude de ne pas prendre de dessert. Nous quittâmes le restaurant une fois que mon ami eût fini le sien et il me raccompagna chez moi.

<< Tu me payes une bière?

-Non désolé, j'ai du travail. >> En réalité je n'avais pas le cœur à travailler, et encore moins à boire une dernière bière avec mon ami. J'allais attendre Louise, et lui demander des explications. C'était la meilleure chose à faire de toute façon, non ? Alors je me suis assis, et j'ai attendu.

Celle-ci arriva le soir, aux alentours de dix neuf heures.

<<  Salut mon amour ! >> Son regard d'ange faillit me faire oublier les doutes qui me rongeaient depuis le midi, elle était si belle... Mais un pendentif autour de son cou attira mon attention et les renforça.

<< C'est quoi ce collier ?

- Oh, je me suis faite plaisir, je le trouvait mignon !

- Ça coûte une blinde ce genre de bijou.

- Ça va, c'est juste une fois !

- Tu as bien mangé avec Madison ?

- Oui super. T'as bougé toi ou tu es resté tranquille ?

- Je suis allé manger au resto avec Robin. Et je t'ai croisé.

- Comment ça ? Où ?

- Bah au resto.

- Et t'es pas venu me voir ? 

Je pouvais sentir dans sa phrase une once de malaise.

<< Je ne voulais pas te déranger. Tu semblais occupée avec Madison. D'ailleurs, c'est dingue ce qu'elle à changée ta pote, tu m'avais pas dis.

- Thomas, je...

- C'était qui ? Pourquoi tu m'as menti ? Tu sais bien que je suis pas du genre à être jaloux d'amis donc si tu ne m'as rien dis je suppose que c'est parce que c'était pas un ami. C'est lui qui t'as offert le collier ?

- Oui mais...

- Ça fait combien de temps ? Combien de temps que tu me prends pour un con? Tu pensais que je m'en rendrais jamais compte ? Hurlais-je presque.

- Arrête de crier ! T'es trop collant, tout le temps ! Tu me lâches jamais et pourtant, j'arrive même pas à savoir si tu m'aimes... J'ai l'impression que ça fait cinquante ans qu'on est ensemble tellement tout est vide et plat. Et puis le seul truc que tu m'aie offert c'est un ticket resto, comment veux-tu que je ne me lasse pas ? >>

Je n'en croyais pas mes oreilles. Chacun de ses mots avaient l'effet de poignards, ce n'était pas Louise qui parlait. Elle n'était pas comme ça, je ne comprenais rien. Je l'aimais, je faisais tout pour la rendre heureuse alors que je n'en étais pas responsable mais tout s'effondrait.

<<  Mais Louise, tu sais très bien que je gagne le salaire minimum. J'ai à peine les moyens de payer le loyer et la bouffe ! Puis à quoi ça te sers de me tromper ?

- Tu sais quoi ? Ton amour ne me suffit pas. C'est ça, tu me fais pitié, t'es tellement amoureux là, à toujours ramper à mes pieds, c'est minable. C'est pour ça que j'ai pas osé te larguer. Puis tu n'es qu'un beau parleur, mais tu n'agis pas. >>

La porte claqua sur ces mots, et je me retrouvai seul, avec en tête, une image de ma bien-aimée envolée.

Deuxième chapitre terminé! Le troisième et l'épilogue vont être un peu différents. J'ai essayer d'appuyer plus sur les "sentiments" de Thomas, mais j'espère que ça vous plaira quand même!   A mercredi! 

Chapitre corrigé.

DéchéanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant