De tous les regards qui s'écoulent sur sa peau, Aramis n'en respire aucun.
Ils ont des grandeurs infinies et des hivers où les flocons se brisent, ils ont des montagnes ouvertes à vif, des chutes vers l'azur où ils s'écharpent de silence ; mais il ne le sait pas. Tous gémissent, et lui se tait. Ses doigts graciles effleurent l'ourlet de ses cheveux.
Dans un coin de la cour, la cambrure de Mathilde capte ses prunelles. Il avance jusqu'à elle avec la poitrine en vagues.
— Bonjour, Mathilde.
Aramis, j'ai senti à tes pas tes effluves d'Égypte.
— Comment tu vas ?
Rien ne va plus intensément que quand tu me cristallises.
— Je voulais m'excuser de nous avoir perdus hier soir.
Et l'été se gèle comme entre tes cils.
— J'ai fendu nos frontières.
Peu importe maintenant.
— Peu importe.
Elle s'éloigne comme une porte qu'on rabat doucement et laisse un courant d'air.
Mathilde, ta constance m'échappe. Effleure ta peau au bout des doigts, j'ai manqué de ne rien dire.
Mais il a fait tomber les murs. Et l'air manque encore...
VOUS LISEZ
Aramis
PoetryAramis L'existence sombre D'une aura qui suffit À l'ailleurs Je ne sais pas du tout où ça va. C'est un roman il me semble ? Mais je l'ai mis dans la catégorie poésie car c'est ce qui le définit mieux.