Après elle

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Il ne reviendra plus. Ses pas sont traînants et l'asphalte supporte sa faiblesse. La seconde où il l'a quittée a déroulé sa chute.
La douleur gravée par Mathilde était peut-être plus belle que la sienne en cet instant lourd, étiré, lacéré de l'après. Les oiseaux sont morts et les silhouettes vides. Bientôt, il ira chanter dans le lointain l'évanouissement de sa chair.
À chaque pas sa fêlure, les miroirs sont amers et l'éphémère baigne l'ivoire de sang.
Jules, Jules, Jules, une dernière fois, près de ta joue, près de tes mains.
Il sonne. Jules ouvre, il a peur.
— Aramis, mon frère. Mon ange d'avant.
— Cela ne veut plus rien dire.
— Cela veut tout dire.
— Je t'en prie. Laisse-moi m'effondrer.
— J'ai peur.
— Je t'en supplie.
— J'aimerais te murmurer que je suis là pour te sauver toujours et que ce murmure s'embrase.
— Peu importe. J'envoie valser la romance. Serre-moi.
Jules le serre près de lui, son pouce creuse un jet de frissons sur le dos d'Aramis. Ils pleurent.
— Tu me condamnes.
— Je condamne qui m'aime.
— Pas moi.
— Tu m'as condamné. Mathilde m'a condamné. Je me condamne.
— Tu es grand.
— Plus que toi.
— Je sais. Pardon.
— Et je suis plus difforme que toi. Je suis plus émerveillé que toi, plus laid, plus beau, plus fracassé, plus conflictuel que toi.
— Tu es plus.
— Toi, si petit et faible sous tes beaux airs.
— Me pardonneras-tu un jour ?
— Je pardonne qui s'en veut.
— Je ne sais pas si je m'en veux. J'ai peur même de m'en vouloir.
— Alors je t'en voudrai pour deux.
— Mais tu es dans mes bras.
— Je t'aime.
— C'est trop.
— Je sais que tu m'as déjà laissé tomber.
— Je ne t'ai jamais soutenu vraiment, Aramis.
— Je n'ai pas rencontré cette personne encore.
— Mais je t'aime.
— Pas assez.
— Mais si. C'est pour ça que je te fuis.
— Personne n'aime jamais assez. J'aime trop et nul ne comprend.
— Arrête. Tu n'as jamais été seul.
— J'ai toujours été seul. Je serai toujours seul.
— Tiens et moi, je suis vide.
— Non. Tu es faible, c'est tout.
— Tais-toi.
Laissent planer le silence.
— Tu n'es pas seul.
— Je suis seul, Jules.
— Tu n'es pas seul à être seul.












euh
c'est pas fou fou
ce que je vous dis
c'est que j'ai commencé une pièce avec les mêmes personnages et la même histoire mais plus large
je ne sais pas où elle va
je pense juste que j'arrêterai un jour où l'autre d'écrire Aramis pour écrire cette pièce
je ne sais pas trop si je peux mener Aramis bien loin étant donné que j'ai écrit le premier chapitre sans savoir de qui je parlais et pourquoi il allait mal.
Maintenant je vois un peu plus clair mais je n'ai rien de grand à dire et un poème ne peut pas s'éterniser.
Je crois que la beauté d'un poème est aussi dans la capture de l'éphémère
Je ne peux pas rallonger l'éphémère pour en faire un roman.
Et même si c'est une accumulation d'éphémères
Je ne peux rien réellement bâtir
Sauf en théâtre justement (je crois)
b r e f

AramisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant