La colère d'Aramis. La lave affleure et échauffe ses veines. Sa gorge s'obstrue, des bouffées qui creusent le vice, partout des jeysers jaillissants de fureur. Un tendre ravage, ses organes gémissent et réfrènent sa vie. Et réfrènent partout et sa peau et ses larmes.
Il n'y a que le silence. Élance sa perte et vide le gouffre, le précipite dans un inconnu où l'air lui échappe, le convulse docilement mais tout n'est que lisière, tout est si près d'imploser sans jamais éclater de bulles qui auraient pu dire un monde entier de rancœur.
Mais ne le disent pas.
Car il ne parle pas. Se meut en rond et fait bouillir les mots dans son crâne. Ne les prononce pas, ne les prononcera pas. Les laissera s'expirer par le temps et gonflera ailleurs. Pour le lacérer de couteaux rouges.Maman. Tu m'as arraché à toi de ta pudeur. Et partout j'ai ton nom sur ma peau et ma grâce. Partout je t'ai mais ne te porte pas. Ou t'ai oubliée. Vers un espace où n'existe que le soupçon de ta douleur, et pourtant a deviné sans le vouloir, et pourtant t'a aimée sans y croire.
Maman, tes mots griffent encore ma peau, ta rage triste qui vient nourrir des larmes invisibles. Contre toi, je les enfouis. Ici s'échappent mes galeries de peintures déchirées. Ici se hurlent des océans de stupeur apeurée, rancœurs qui battent, j'en ai des mots qui se heurtent à ma poitrine, des fêlures où ta beauté s'affaisse, Maman, Maman, des heures transcendées des poignards que je t'ai jetés en silence.
Comprends tout ce que je gaspille. Mon ombre n'est pas tissée de ton idéal. Mes cils se collent à l'incompris, à l'étranger par lequel je respire. Et je me manque.
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Aramis
PoetryAramis L'existence sombre D'une aura qui suffit À l'ailleurs Je ne sais pas du tout où ça va. C'est un roman il me semble ? Mais je l'ai mis dans la catégorie poésie car c'est ce qui le définit mieux.