Aramis marche jusqu'à Jules, des pensées sombres en bandoulière. Il pourrait être nu, ligné de mots ensanglantés, Jules aurait entendu la même chose de son souffle.
Aramis, réchauffe-toi, mon ange.
— Jules.
Il fait exprès de ne pas comprendre.
— Jules. Je m'enfonce. Tout est dense. Je suffoque. Prends-moi quelque part dans l'azur de tes mots.
Jules se rapproche de lui, le ramène contre son épaule, pendant l'éphémère troublant d'une tendresse volatile.
— Si je respirais Mathilde, je saurais mieux vivre.
Si tu expirais ta colère, tu saurais mieux vivre.
— Pourquoi ne parles-tu pas, Jules ? Je ris de soubresauts fuyants et tristes. Je dis le quotidien mais je voudrais me déchirer en rêves. Ne fais plus semblant d'avoir oublié comment j'ai mal chaque jour.
Parle-moi.
— Pourquoi n'as-tu pas les mots, Jules ? Quel est l'amour sans étreintes, quel est l'amour sans sourires ? Quelle est ta joie sans mon rire ?
J'ai peur de ta déception.
— Il ne reste qu'un paraître pour nous perdre.Et si je sombrais avec toi ?
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Aramis
PoetryAramis L'existence sombre D'une aura qui suffit À l'ailleurs Je ne sais pas du tout où ça va. C'est un roman il me semble ? Mais je l'ai mis dans la catégorie poésie car c'est ce qui le définit mieux.