/!\ Chapitre court, je tiens à m'excuser... /!\
PDV STILES
Mon père va vraiment m’en vouloir quand je vais rentrer, mais je n’en pouvais plus des autres. Il dit que je ne dois pas les écouter, mais je pense qu’ils ont raison, je suis bien un monstre. Et je n’ai rien à faire parmi eux.
Ca fait trois jours que je suis parti de la maison. Et c’est la première fois que je m’en éloigne. On m’a toujours dit qu’il y avait beaucoup d’humains, ces choses si mauvaises, mais je n’ai croisé que trois bateaux jusque là, et aucun ne m’a repéré. Alors je nage tranquillement, bien au fond pour ne courir aucun risque. Un autre bateau passe au dessus de moi, je n’y fais pas attention. J’aurais sans doute dû.
Je me réveille je ne sais combien de temps plus tard, car je suis secoué dans tous les sens. J’ouvre difficilement les yeux, encore endormi et l’esprit totalement embrumé. Je suis dans une grand caisse en métal, avec peut être cinq centimètres d’eau, juste assez pour que je reste en vie. J’essaye de rassembler mes souvenirs difficilement, mais impossible de me rappeler comment j’ai atterri ici.
C’est uniquement des heures plus tard, des heures de pure panique, quand la caisse s’ouvre par le haut, que je comprends : les humains m’ont attrapé. Je ne verrai plus jamais mon père. C’est un cauchemar, je dois être entrain de dormir, ce n’est pas possible autrement ! Des humains habillés de bleu et blanc me saisissent violemment par les bras, me tirant dehors alors que je me débats, essayant par tous les moyens de m’échapper. Mais ils tiennent bon, malgré que j’en éjecte quelques uns avec ma queue de sirène.
Pourquoi est ce que ça tombe sur moi ? Je n’ai pas assez souffert peut être ? La vie s’acharne sur moi depuis ma naissance... Ca aurait été mieux pour tout le monde si je n’avais jamais existé, en réalité.
Ils me laissent finalement tomber dans un grand bassin, avec d’autres sirènes. Uniquement des filles. Je suis vraiment dans la merde.
Elles s’approchent ensemble de moi, charmeuses. Je leur fait comprendre par de grands gestes que je ne suis pas intéressé, mais elles persistent. On dirait qu’elles sont droguées, c’est totalement fou. Je m’enfuis à vive allure, mais finis par être coincé dans un coin du bassin. Elles s’approchent de moi lentement, ne comprenant rien aux cris que je leur lance. Elles me font vraiment peur. Dans un élan de survie, je sors de l’eau en m’aidant de mes bras. Une fois sur le bord, je roule sur moi-même pour m’éloigner un maximum d’elles. Je vois qu’elles n’essayent même pas de monter, elles restent dans le bassin en m’observant simplement. Donc quelque chose les effraie sur le rivage.
Rivage qui est fait d’une matière bizarre, blanche et dure. Je n’ai jamais vu ça, même sur les épaves de bateaux au fond de l’océan. En fait, je n’ai jamais vu tout ce qui se trouve autour de moi. Pas le temps d’admirer, je cherche plutôt à m’enfuir. Mais bon, je n’ai pas vraiment de chance de le faire si je rampe. J’essaye quand même. Mais les mêmes hommes que tout à l’heure me rattrapent et me portent à nouveau. Cette fois ci, je ne me débats pas : j’ai bien compris que je n’ai aucune chance.
Il se passe exactement la même chose, dans trois autres bassins où ils tentent de m’intégrer. Mais nous ne sommes pas du même sang, par conséquent nous ne pouvons pas nous entendre. Finalement, ils me placent dans un dernier bassin, plutôt grand et inoccupé. Au moins, personne ne m’attaque.
Quelques heures plus tard, ils me servent à manger : une dizaine de petits poissons que j’adore normalement, quand je suis à la maison. J’en goûte une bouchée et recrache immédiatement : c’est absolument immangeable, il y a un arrière goût horrible. Ca n’a rien du poisson que j’attrape dans l’océan. Je les pose tous sur le bord, puis plonge le plus profond possible, m’endormant au fond du bassin.
Me voilà donc coincé ici. Mais au moins, c’est grand. Il y a une centaine de mètres de longueur, une soixantaine de largeur, et huit bons mètres de profondeur. Mais à force de tourner en rond là dedans, je vais devenir totalement fou comme tous les autres que j’ai vus. Et ça, ça me fait peur. Leurs réactions n’étaient pas normales, légitimes mais trop violentes.
Plusieurs autres repas me sont apportés. A chaque fois j’essaye, mais ce n’est pas mangeable. C’est dégoûtant. Et je me sens dépérir petit à petit, dérivant vers la mort. Et sans doute qu’au fond, c’est ce que je veux.
Une sirène peut survivre sept jours sans nourriture, juste en puisant ses ressources dans l’eau autour d’elle. L’eau d’ici étant directement tirée de la mer, je peux sans doute tenir autant. Mais la mort me fait peur. Alors je pense à autre chose, mon esprit rendu totalement embrumé par le manque de nourriture, je dérive dans le bassin, sans but, sans espoir.
C’est au bout du cinquième jour que quelque chose me tire de l’eau, m’allonge sur le bord en laissant uniquement une partie de ma queue dans l’eau. Cette même chose me redresse en position assise avec douceur, et me fait manger ce qui semble être le même genre de poisson, mais avec un goût salé, plus comme les poissons de la maison. Je mange sans vraiment réfléchir, appréciant juste la nourriture. C’est uniquement quand la chose ne me donne plus rien à manger que j’ouvre les yeux. C’est un humain. Brun, apparemment très fort, plutôt grand pour un humain, il me regarde avec des yeux émerveillés. Soudainement effrayés, je me propulse dans l’eau avec mes bras, comme une protection, lui donnant un coup au passage qui, à cause des écailles, le coupe sur toute la joue. En remontant à la surface pour l’observer encore, je peux voir qu’il est déçu. On dirait qu’il approche un animal. Peut être d’ailleurs qu’il me considère ainsi, qui sait ?
Il est beau. Alors qu’on m’a toujours décrit les humains comme hideux, celui-là se révèle magnifique. Je ne le quitte pas des yeux lorsqu’il se relève avec un sourire en coin. Il sort quelque chose de sa poche et le jette dans l’eau. Je m’en approche, curieux. C’est une sorte de casse-tête en métal. Quand je relève la tête vers l’humain, il a disparu.
Alors qu’il vient de me sauver la vie.
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My pretty mermaid (boyxboy)
FanfictionLa science peut expliquer beaucoup de choses. Mais l'amour, sûrement pas.