Chapitre 9: Une convocation de dernière instance

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  Les 5 compagnons de chambre étaient maintenant tous prêts à aller manger.
  Il était 8h45, ils étaient déjà habillés et leur chambre était aussi vide et rangée qu'à leur arrivée en septième année à Poudlard.
  Alexandre avait été le dernier à finir sa valise, il s'était débrouillé pour cacher le manche de la baguette de sureau le plus longtemps possible sous sa couette.
  Mais maintenant que ses camarades étaient montés à la salle commune pour l'y attendre et que Tomias était parti aux toilettes, il pouvait sortir ce précieux objets sans craindre d'être repéré.
  Il contempla la chose une dernière fois sous tous ses angles avant de l'enfoncer au plus profond de sa valise, étonnamment plus grande de l'intérieur que de l'extérieur, et mit le plus de vêtements possibles au-dessus pour que personne d'autre que lui ne puisse tomber dessus.
  Après un certain temps il sortit du dortoir sans attendre Tomias pour rejoindre l'escalier qui montait jusqu'à la salle commune.
  En haut des escaliers, il s'attendait à tomber sur ses camarades prêts à l'attendre pour aller prendre le petit déjeuner qui avait commencé dans la grande salle... Seulement après la dernière marche il remarqua qu'ils n'étaient pas les seuls à l'attendre.
  Andrea Smith, la préfète des Serdaigles, l'attendait de pied ferme à coté d'une grande femme, une femme à la peau ridée et aux cheveux bruns grisâtres, une femme qui avait un regard si perçant qu'il en brisait presque les verres de ses petites lunettes rectangulaires.
  D'abord, Alex crut à une hallucination, puis après qu'un frisson ait parcouru ses épaules, son coeur sursauta.
  C'était la directrice, la professeure McGonagall, qui était assise sur le sofa à coté d'Andrea.
  Alexandre apparut alors en se demandant pourquoi la directrice était ici, il était également déstabilisé par le regard sévère de sa préfète avec qui il s'entendait parfaitement d'ordinaire, seulement en cet instant elle semblait avoir perdu toute forme de sympathie pour lui.
  Le silence arriva dans la pièce à l'instant même où il franchissait la dernière marche et tout le monde le fixa.
   -Ah! vous voilà enfin Mr Allen, très bien, nous commencerons par vous.
  C'était la directrice qui venait de lui parler, elle se leva raide comme un piquet en soulevant le bas de sa longue cape trainante, et poursuivit:
   -Suivez-moi!
  Elle avait un ton si sévère qu'Alexandre comprit qu'il allait passer un salle quart d'heure.
  À peine avait-il eut le temps de songer à demander ce qu'il avait fait, que la professeure était déjà à l'entrée de la salle commune.
  Alexandre se mit alors en route, d'un pas hésitant, le regard tourné vers ses amis l'air de leur dire "je ne comprend rien à ce qui se passe".
  Lorsqu'il ferma la porte de la salle commune, on entendit les conversations reprendre de l'extérieur.
  Alexandre était totalement dérouté, il n'avait aucune idée de ce que lui voulait la directrice, et son silence au cours du trajet ne fit qu'attiser sa curiosité.
  Que pouvait-elle bien avoir à lui dire?
  Soudain Alexandre imagina toute sorte de scénario.
  Allait-elle lui proposer un futur travail en tant que professeur?
  Vu le ton qu'elle avait adopté, ce n'était certainement pas le cas.
  Peut-être ce ton sévère était en vérité un ton solennel pour lui annoncer la mort d'un proche, ce qui aurait expliqué tous les regards qui étaient fixés sur lui à son arrivée dans la salle commune.
  À cette idée, Alexandre fut épris d'un sentiment de peur qu'il chercha à chasser à tout prix en trouvant une autre explication à toute cette mascarade, mais ils étaient déjà arriver devant la statue du griffon qui menait au bureau de McGonagall.
   -Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore! Dit-elle alors à haute voix en faisant gesticuler ses mains.
  Le griffon se mit alors à tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, laissant place à un escalier circulaire en pierre.
  Alexandre avait-il bien entendu?
  Le mot de passe était-il bien le nom d'un des anciens possesseurs de la baguette de sureau?
  C'était évident, Alexandre se rappelait maintenant que ce Albus Dumbledore avait lui aussi été directeur de Poudlard.
   -Il est inutile de retenir le mot de passe Mr Allen, il sera changé avant même votre départ.
   -Pourquoi voudrais-je retenir le mot de passe de votre bureau? Demanda-t-il.
   -Je ne sais ce dont vous êtes capables de faire Allen, nous en parlerons là-haut, répondit-elle sèchement.
  Alex fut envahit d'une vague de stress.
  Ils se placèrent tous deux sur l'une des marches de l'escalier en attendant que celles-ci les mènent au bureau de McGonagall.
  En haut de l'escalier une porte s'ouvrit sur le passage de la directrice, et ils entrèrent dans le bureau de celle-ci.
  C'était la première fois en sept ans qu'Alex avait franchit le seuil de cette porte, il n'avait même encore jamais monté l'escalier de pierre qui y menait.
  Il fut alors agréablement surpris par la salle qui se présentait à lui: des vitrines renfermant toutes sortes d'objets fascinants dont Alex n'avait même pas connaissance entouraient la pièce, et l'on pouvait voir en levant un peu les yeux d'innombrables portraits d'hommes et de femmes importantes du mondes des sorciers du Moyen Âge jusqu'à nos jours.
  Mais l'heure n'était pas à l'admiration, Alexandre devait faire preuve de sang froid face aux remontrances qui l'attendaient.
  Peut-être avait-elle remarqué leur descente sous le pont de la nuit précédente, ce qui expliquerait tout.
  Mais dans ce cas pourquoi n'avait-elle pas emmené Tomias avec lui?
  Après un escalier de trois ou quatre marches, ils arrivèrent à son bureau.
   -Asseyez-vous, je vous prie, dit la Professeure McGonagall.
  Alexandre s'assit alors et la directrice fit de même après avoir fait le tour du bureau.
  Il y eu alors un silence qui mit Alexandre très mal à l'aise, puis elle reprit:
   -J'imagine que vous savez pourquoi je vous ai amené ici Mr Allen.
   -À vrai dire, je n'en suis pas sur...
   -Hier soir vous aviez l'autorisation de sortir et de rentrer à l'heure que vous le souhaitiez. Nous vous avions cependant donné la condition d'être responsables.
  C'était donc bien leur fête du jour précédent qui avait causé la convocation tardive d'Alexandre, il se tut alors ne sachant quoi répondre et la directrice continua:
   -Notre concierge et moi sommes peut-être vieux, nous ne sommes pas idiots pour autant. Hier soir nous avons entendu du bruit jusqu'aux environs de 3h30, or à ce moment là d'après votre préfète tout le monde était rentré sauf vous et votre ami Tomias. Niez-vous ce que je suis en train de vous dire?
  Il avait beau avoir peur des répercutions de sa réponse, Alexandre préférait dire la vérité étant donné que la directrice avait sûrement de quoi prouver ses dires.
   -Non professeure...
   -Et étiez-vous accompagnés d'autres personnes?
  La directrice n'avait visiblement pas l'air au courant de toute la soirée.
  Alex répondit alors:
   -J'étais avec Tomias, c'est tout, Mme la Directrice.
   -En êtes-vous certains? Mme Rosmerta nous a rapporté ce matin que lorsque vous êtes allé à son auberge hier soir vous étiez également accompagné de Elisa Riley et de Marius Foster.
  Alexandre improvisa:
   -Elisa ne se sentait pas bien, Marius l'a raccompagné et nous sommes restés seuls avec Tomias.
   -Après tout rien ne pourra confirmer le contraire, leurs préfets se sont endormis tôt...
   -Excusez-moi Mme, mais qu'avons nous fait de mal? Demanda Alex à la directrice pensant qu'elle n'était au courant de presque rien.
   -Voyez-vous Mr Allen, les braises du feu que votre ami et vous avez fait sous le viaduc hier soir étaient encore incandescentes ce matin, des élèves de septième année ont remarqué la lueur des flammes hier soir et sont venu avertir Rusard qui est allé voir ce qui se passait après que vous soyez remontés.
   -Et qu'est-ce qui vous fait dire que le feu venait de nous? Demanda-t-il très imprudemment.
   -Nous ne sommes pas dupes Mr Allen, que vous le croyez ou non. Si vous pensiez avoir tout bien fait hier soir c'est que vous n'êtes pas plus intelligent qu'un vulgaire chaudron.
  Cette remarque fit taire Alexandre qui baissa son regard vers la table devant lui, c'était sûrement la première fois de sa scolarité qu'il se faisait sermonner par un professeur, qui plus est par sa directrice.
   -Rusard à retrouvé ceci, ne serais-ce pas le votre? Demanda McGonagall en sortant de sous le bureau un magnifique bracelet de cuir noir...
  C'était le bracelet que lui avait offert Elisa la veille, Alex l'avait ôté de son poignet pour ne pas l'abîmer dans l'eau du lac.
  Même s'il aurai voulu mentir pour nier qu'ils étaient les responsables, il ne pouvait pas se permettre de perdre ce cadeau symbolique que leur avait offert Elisa:
   -Oui Mme.
   -Bien. Nous avons aussi retrouvé le sac de votre ami, Tomias, qui était malheureusement occupé tout à l'heure, j'irais donc le chercher après cet entrevu pour discuter des faits avec lui et de votre punition.
   -Une punition? Demanda Alexandre affolé par ce que venait de dire la directrice.
   -Vous pensiez sérieusement partir d'ici sans répondre de vos actes Mr Allen? Je comprends que quand on est jeunes on veuille s'amuser et je le revendique, mais il y a des limites à l'amusement et vous vous êtes tous les deux mis en danger la nuit dernière en descendant dans le ravin.
  Si elle avait su comment Tomias était descendu, la directrice aurait sûrement perdu connaissance, pensa Alex.
   -Vu la gravité de vos actes, vous et Tomias aurez sûrement à choisir entre un blâme dans votre dossier scolaire ou rester trois jours supplémentaires ici à copier des lignes.
  Il y eu un éclair de génie dans l'esprit d'Alexandre qui vit à ce moment précis l'occasion d'aller chercher la deuxième moitié de la baguettes de sureau au fond du ravin, en supposant qu'elle y soit.
  Mais comment faire si il restait seul avec Tomias?
  Sans compter que Tomias ne compterait pas avoir sur son dossier scolaire un blâme qui mettrait en péril son parcours dans l'étude des baguettes.
  Il voulait rester seul sans personne, mais son ami ne pouvait pas se permettre de risquer la perte de son stage chez Ollivander qui ne commençait que dans un demi-mois, ce qui voulait dire que Tomias allait très sûrement choisir de rester accompagner Alexandre.
  Il fallait que Tomias s'en aille de Poudlard, Alexandre ne se sentait toujours pas prêt à lui parler de sa découverte au risque qu'il la diffuse.
  Alex eu une idée risquée tout en faisant mine d'être choqué par la punition qui l'attendait pendant que McGonagall examinait des dossiers.
  L'idée d'Alexandre était l'idée la plus folle qu'il avait eu de ces deux derniers jours, une idée si risquée que même y penser était dangereux.
  Il avait pensé à oublietter la directrice, lui faire oublier que Tomias avait participé à cette affaire.
  Était-ce possible? Bien-sûr.
  Mais était-ce pour autant une bonne idée? Après tout elle était occupée à chercher des documents et il était trop tard pour qu'il soit renvoyé comme il avait fini sa scolarité.
  Le seul risque était que la préfète reparle à la professeure de l'incident avant leur départ et que la directrice comprenne qu'elle s'était faite oublietter.
  Dans ce cas il devrait aussi oublietter sa préfète à son retour à la salle commune.
   -D'après les décrets de cette école c'est effectivement ce que mériterait votre insouciance d'hier soir. Que préférez-vous donc, le blâme ou un allongement de trois jours de votre séjour ici?
   -Je préfère rester ici professeure, répondit Alexandre.
   -Très bien Mr Allen, un hibou sera envoyé à vos parents dans quelques heures. Espérons pour vous que Mr Trad choisisse la même punition, sinon la votre n'en sera que plus amère. Bien, lorsque j'aurais rangé ces dossiers nous irons chercher votre ami Tomias.
  La directrice se mit à ranger des feuilles dans des petites pochettes cartonnées, et les pochettes dans l'un des tiroirs du bureau.
  Alex tenait sa baguette depuis déjà un moment, sans que la directrice n'y prête attention car de son coté elle ne voyait que la table sur laquelle étaient éparpillés ses documents.
  Il se trouvait dans un état de confusion inconfortable, son coeur battait de plus en plus vite à l'idée de faire perdre sa mémoire à la directrice.
  Mais c'était maintenant ou jamais, il n'avait plus le temps de réfléchir.
  Soit il agissait maintenant, soit il devrait faire avec Tomias...
  La professeure McGonagall était baissée vers son tiroir, rangeant sûrement ses dossiers parmi d'autres.
  L'esprit d'Alexandre était en pleine contradiction, des mots et des bouts de phrases s'entrechoquaient dans sa tête: Dangereux... Puissante sorcière... Risqué... Faire avec Tomias?.. Impossible... Quand... Dois-je réfléchir?.. Plus le temps, MAINTENANT!
  Alex brandit sa baguette, la pointa sur la directrice à son insu, et prit son courage à deux main.
   -OUBLIETTE!

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Un grand merci à toi qui me suis et qui est resté jusqu'ici, c'est pour le moment le chapitre le plus long que j'ai écrit et l'histoire commence à se concrétiser de plus en plus!
J'espère que ce chapitre t'a plu, si c'est le cas dis le moi en commentaire ici et n'hésite pas à me dire ce que tu penses qu'il va se passer aussi, j'aime voir ce que vous pensez et ça me permet d'imaginer d'autres alternatives à l'histoire, et n'oublie pas de relire la fin de ce chapitre avant le prochain pour te remettre dans le bain 😉
Encore merci, à bientôt!

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 25, 2020 ⏰

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