you forever |Yoonkook|

c o m p u t e r

Je me tenais debout comme un abruti devant la porte à analyser les trois numéro noires écrit dessus.

Jin avait dit :

_ Tu veux allé le voir seul ?

Et moi comme un abruti j'avais hoché la tête. Me voilà donc devant la chambre d'hôpital de mon petit ami. Seul.

J'avais pincé mes lèvres et fermé les yeux avant de poser ma main sur la poignée mais elle semblait si difficile à baisser. Ou alors peut-être que c'était ma main qui coinçait dessus. Va savoir.

Je poussais un autre soupir. J'avais très envie de fuir, lâche que j'étais mais Jin, tel Cerbère, gardait la porte de l'hôpital alors impossible de s'en aller.

Seokjin m'avait rapidement expliqué l'état de Yoongi, sans pour autant trop rentrer dans les détails, de peur de m'effrayer sûrement. Il m'avait juste dit qu'il était dans le coma et qu'il avait déjà fait deux arrêts cardiaque.

Dans un élan de courage je poussai enfin la porte et me retrouvai face au lit de Yoongi.

Je dus prendre la poignée de la porte à deux mains pour ne pas tomber. Il était bien là. Il était méconnaissable.

La seule particularité qui me prouvait bien qu'il s'agissait de mon petit ami était les quelques mèches blondes qui s'échappaient de son bandage blanc.

Je me suis approché les jambes flageolantes et ai attrapé une chaise pour la trainer jusqu'au bord du lit et me laisse tomber dessus.

Il était plus blanc que d'ordinaire et semblait dur comme de la pierre, comme si il était mort, le seul truc qui me prouvait encore qu'il était envie était cette machine qui bippait à chaque battement de son coeur. D'un côté j'avais envie de la butter mais de l'autre j'avais trop peur qu'elle cesse de fonctionner d'un seul coup.

Yoongi était plus branché qu'un ordinateur, il était entouré de toure sorte de machines étranges qui affichaient des trucs et des machins auxquels je ne comprenait rien. Son nez et sa bouche étaient englobé dans un masque à oxygène alors que son crâne était bandé, les pansements couvraient même ses yeux et j'avais peur de savoir pourquoi.

Timidement je passais ma main dans la sienne, froide et blanche. Je la pris doucement et la portait vers ma joue pour la poser dessus maîtrisant mes larmes comme je le pouvais.

_ Je suis désolé, murmurai-je. Je suis désolé d'avoir mis si longtemps à venir ici... J'avais tellement peur de te voir comme ça. Je suis désolé hyung, je n'étais qu'un égoïste.

Je pris ses doigts entre les miens et les embrassait doucement avant de reposer délicatement sa main sur le matelas.

Un lourd soupir passa mes lèvres quand soudain la porte s'ouvrit sur un homme en blouse blanche qui devait avoir une bonne trentaine d'années.

_ Bonjour jeune homme, déclara-t-il.

Je ne lui fit qu'un bref signe de tête, ne sachant que dire.

_ Vous êtes ? Demanda-t-il.

_ Jeon Jungkook. Son petit ami, soufflai-je.

_ Je suis désolé, murmura-t-il sincèrement. Je suis Jung Hoseok, je suis le médecin de Yoongi. Je vous promet que je vais faire mon possible.

J'avais eu envie de lui répliquer que "son possible" c'était pas assez. Que si Yoongi y passait, il aurait sa mort sur la conscience et la mienne aussi. Mais je gardai mes réflexions désinvoltes et irréfléchies pour moi et demandai à la place :

_ Qu'est ce qu'il a exactement ?

Le Dr. Jung s'approcha d'une des machines et releva quelques trucs et machins auxquels je ne comprenais rien avant de se tourner une nouvelle fois vers moi.

_ Il est dans le coma et son pronostic vital et malheureusement toujours engagé. Mais son état est tout de même plus... stable que la nuit dernière. En gros il va un peu mieux.

J'hochais la tête, posant mon regard sur le corps inanimé de l'homme qui partageait ma vie avant de le relever vers le docteur qui continuait de bidouiller sur les machines pour ajuster le traitement.

_ Que c'est-il passé ?

Il haussa les sourcils, surpris et demanda :

_ Vous ne savez pas ?

_ On ne m'a pas dit grand chose, avouai-je.

_ Un accident de voiture. Un camion a grillé un feu rouge et la voiture à fait quelques tonneau avant de se retrouver dans un fossé. C'est tout ce que je sais. Pour les blessures... Il a deux côtes félées, une jambe et un bras cassé et il a perdu pas mal de sang aussi.

_ Et sa tête ?

_ Juste une plaie, on a fait un scanne et il n'a pas de traumatismes crâniens.

_ Mais les yeux ?

Le docteur blémit, il soupira discrètement et reprit :

_ Le parebrise a éclaté et il a reçu des éclats de verres dans les yeux. Je ne suis pas encore en mesure de savoir jusqu'où vont les dégâts ni si il aura encore le sens de la vue quand il se réveillera.

_ Vous voulez dire qu'il deviendra aveugle ?

_ Je suis désolé, déclara le docteur comme seule réponse.

J'hochais une nouvelle fois la tête, décidément je ne savais faire que ça aujourd'hui.

Il me fit un signe et déclara qu'il nous laissait. Je reposais mon regard sur le corps inanimé de Yoongi et posais ma tête sur le matelas, soulevant sa main pour la mettre dans mes cheveux.

_ Tu as dû tellement souffrir mon amour, murmurai-je, j'espère tellement que tu te réveilleras vite. Ou même que tu te réveilleras tout court.

Même si Yoongi devait être aveugle pour toujours je resterai prêt de lui. Je ne supporterais pas de m'éloigner de lui.

Le voir dans cette état me rendais nerveux, triste et en colère. J'avais envie qu'il se reveille brutalement et qu'il me prenne dans ses bras pour me rassurer et me bercer.

Quand j'allais mal c'était toujours lui qui prenait soin de moi. Lui qui me faisait des câlin, il avait toujours su trouver les mots justes pour me rassurer. J'avais tellement peur qu'il me laisse.

Les larmes gagnèrent bien vite mes yeux et il y en eut rapidement trop pour qu'elles puissent être contenus alors elle tombèrent sur le matelas, formant de petit cercles sombre sur le draps blanc près de la main de Yoongi. Je posais ma tête sur le matelas passant mes deux mains sur la sienne alors que mes sanglots commençaient à s'évader de ma gorge.

L'idée de perdre Yoongi m'était insupportable. Que deviendrais-je sans lui ? Serais-je au moins capable de tourner la page ?

_ Me quitte pas mon amour je t'en supplies, reste parmis nous.

C'est en murmurant ces phrases que je finis par m'endormir, la tête posée contre le matelas, mes mains s'accrochant désespérément à la sienne.