you forever |Yoonkook|

h o p e

J'ouvrai et refermai sans cesse la petite boîte qui renfermait le bague de fiançaille pour laquelle Yoongi avait dû s'arracher la peau du cul. Je pinçai les lèvres en rêvant à sa demande en mariage.

Il se serait agenouiller devant moi et aurait prononcé le discours que j'avais trouvé dans sa poche. Je ne faisais que rêver de ce moment depuis que j'avais pris la bague dans sa veste hier.

J'avais finalement réussi à payer mon loyer à temps, ça me faisait un poid en moins sur les épaules avant le mois prochain en tout cas.

Je continuais d'aller en cours et Taehyung me prenait souvent en train de rêver. Et me donnait un coup de coude pour me faire tomber de mon petit nuage. Yoongi aurait fait pareil, et je sais même ce qu'il aurait dit : "concentre toi un peu Jungkook, tu prépares ton avenir !".

Il me manquait affreusement. J'avais comme un trou béant dans ma poitrine depuis qu'il était à l'hôpital inanimé comme un pantin sans marionnettiste. Dans le fond moi aussi j'étais un pantin sans marionnettiste. J'avais beau sortir de chez moi, aller en cours et au travail, j'étais aussi émotif qu'un roc, une espèce de coquille vide sans âme ni réelle but dans la vie.

Mes buts ils s'étaient envollés avec Yoongi, s'était lui qui les gardait enfermé tout comme son esprit était enfermé dans son corps.

Plus les jours passaient plus j'avais peur que l'hôpital ou Seokjin m'appelle pour me dire que Yoongi avait finalement succombé à ses blessures.

Seokjin d'ailleurs... Il me fliquait comme si j'étais son fils et il venait souvent frapper à ma porte pour voir si j'allais bien, si je mangeais correctement et si l'appartement était propre et rangé. Je ne lui avait pas parler de mes problèmes financiers. Je n'en avais pas l'envie, ni la force. Je trouvais ça trop difficile et j'étais trop égoïste et fier pour recevoir une quelconque aide extérieur.

Les jours s'écoulaient lentement, tous les soirs j'allais voir Yoongi et je rentrais chez moi dormir dans mon lit froid et vide avant de revenir dans la chambre froide et vide de l'hôpital le lendemain et le jour suivant.

Les jours s'écoulaient lentement mais un mois et demie fut bientôt passer depuis que Yoongi avait commencé son sommeil imperturbable. J'avais commencé à penser sérieusement à cette histoire de poursuite judiciaire contre le camionneur qui l'avait percuté mais après de longues heures de discussion muette avec Yoongi j'avais fini par abandonner l'idée. D'une part car je n'avais pas suffisamment d'argent pour payer un avocat mais également parce qu'il m'était difficile de poursuivre un camion d'une entreprise que je ne connaissais pas. Je n'avais pas non plus demandé à ce qu'une enquête policière soit ouverte, j'avais déjà bien trop à gérer entre mon travail à la cantine et à la fac.

En plus j'étais de nouveau en retard dans mon loyer, ça n'est pas tout juste si il fallait que je me trouve un autre travail.

Aujourd'hui nous étions Dimanche et je ne faisais rien. Ah si. Je regardai une émission de télé sans vraiment y prêter attention, enrouler dans un des pull de Yoongi dont l'odeur commençait lentement à s'effacer comme si Yoongi n'était plus qu'un vague souvenir floue, une période révolu de ma vie.

Penser à ça me mettait toujours en rogne parce que je refusais de tirer un trait sur ma vie de couple avec lui. Je l'aimais à en mourir et même plus.

Soupirant pour la énième fois depuis que le progamme télé avait commencé, je saisis mon téléphone et allais directement dans ma galerie passant mon doigts sur toutes les photos que Yoongi et moi avions pris ensemble il y avait quelques vidéos aussi que je m'empressais de visionné ainsi que des photos de lui seul que j'avais pour la plus part prise à son insu lorsqu'il dormait ou rêvassait.

Je vivais dans le souvenir de mon petit ami et ça me faisait d'autant plus mal car j'avais l'impression que Yoongi m'avait quitté ou était parti définitivement. Ce qui n'était pas le cas. Yoongi était dans un fossé entre le monde des morts et celui des vivants, un pied dans l'un, un pied dans l'autre.

Je ne voulais pas que Yoongi soit un souvenir, il était bel et bien vivant.

Je finis par poser mon téléphone et me levai lentement toujours la démarche trainante et mes pieds glissant bruyamment sur le parquet. Je me dirigeais vers la cuisine et me fit un plat de nouille instantanées.

Elles étaient fades. De toute façon tout était fade en ce moment, rien n'était beau et tout était noir. Mais si je ne mangeais pas Jin allait encore me faire un caca nerveux.

Je ne savais pas comment lui il faisait pour rester droit, la tête haute alors que moi j'avais juste l'air d'une carcasse. Il devait vraiment bien cacher son jeu... Je savais bien à quel point lui et Yoongi étaient proches, ils se connaissaient depuis longtemps et au début de notre relation, la complicité qu'ils avaient tous les deux me faisait voir rouge et je faisais souvent des crises de jalousie à Yoongi qui ne pouvait pas s'empêcher de rire sous prétexte que j'étais sois disant mignon.

Oui, vraiment, je ne sais pas comment il a fait pour tenir. Moi je m'écroulais comme un château de carte à chaque fois que je me rendais à l'hôpital pour voir Yoongi et lui, c'était comme si il enfermait ses émotions dans une boîte quand il était avec moi. Mais je suis quasiment sûr et certain que, dès qu'il était seul, il pleurait comme un enfant.

Seulement entre lui et moi cela ne fonctionnait que dans un sens. Seokjin n'avait jamais aimé avoir un soutien quelconque, la seule personne à qui il se confiait était Yoongi lui même.

La sonnerie de mon téléphone me tira de ma rêverie. Je posai mes baguettes près de mon assiette et soupirai en decouvrant qu'il s'agissait du numéro de Seokjin. Il allait encore me demandait si j'avais mangé. Mon doigts pressa le téléphone vert alors que je portais le téléphone à mon oreille :

_ Allô ?

_ Jungkook ?

Les tremblements de la voix de Seokjin trahissait ses sanglots se qui suffit à mon coeur pour battre plus vite :

_ C-c'est à propos de Yoongi...