Chapitre 4

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(En médiat, les tatouages de Brook)

La pluie se mêle à mes larmes et aux gouttes des sueurs. Mes pieds fendent l'air à grande vitesse pour éclabousser l'eau qui recouvre le bitume, la faisant valser autour de moi. Mes pas, mes sanglots et mes hurlements de rage sont les seuls à briser le silence de la petite rue déserte. Mes cheveux bruns dégoulinent d'eau et mouillent, encore plus qu'il ne l'est déjà, mon sweat. Quelques lampadaires éclairent mon chemin, m'indiquant le chemin de ma course. Les verres de mes lunettes brouillés d'eau me font trébucher quelques fois, mais jamais m'arrêter. Un nouveau hurlement sort de ma gorge, un hurlement de rage, de peur et de dégoût. Un hurlement venant des tripes. Mes émotions tourbillonnent dans mon esprit, l'embrouillant plus encore. Mes lèvres, bleutées à cause de la basse température, tremblent de rage. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes tellement profondément que des gouttes du sang coulent le long de mes mains. Je trébuche une nouvelle fois et tombe lamentablement sur le sol froid. 

Trempée jusqu'au os, je ne me relève pas et me contente de me mettre à genoux. Je reste là de longues minutes jusqu'à ce que mes sanglots se stoppent. Je ne doit pas montrer d'émotions, je doit être forte. D'un geste rageux, je fis disparaitre les quelques perles salés encores présentes. Je suis forte. Courage Brook.

 La pluie redouble d'intensité et me fait grincer des dents. Je me relève avec difficulté et manque de tomber à cause de mes jambes tremblantes. Je marche en frictionnant mes bras, regrettant d'être sortie malgré la pluie. 

J'aperçois un petit banc et mais assois dans un grognement. Je rabats mes jambes contre ma poitrine et les serrent de mes bras tremblants. Je fouille ma poche droite et en sorti un paquet de cigarettes qui, par chance, a été épargné. J'en fourre une dans ma bouche et l'allume. La fume s'infiltre dans ma bouche, m'apaisant. Je ne fume pas très souvent, mais lorsque j'en ai envie, je ne me prive pas.

-Aie !

  Je me retourne et voie une petite fille, assise en pleures sur le sol. Je me lève et cours jusqu'à elle. J'ai beau être égoïste, je ne peux pas laisser un enfant seul. Je ne veux pas qu'il subisse ce que j'ai moi même subit.

 Une épaisse chevelure blonde m'empêche de voir son visage, mais je peux déduire par son imperméable, ses bottines et sa petite taille qu'elle ne doit pas avoir plus de 8 ans. Je m'accroupis devant elle et elle relève son visage vers moi. Ses grands yeux bleus, légèrement rougis me fixent avec curiosité. Ses bonnes joues et ses fins sourcils m'arrachèrent un sourire, attendri. 

-Qui tu es toi ? Me demanda-t-elle. 

-Je m'appelle Brook. Et toi, c'est quoi ton petit nom ?questionnais-je à mon tour. 

-Anna, me répondit -elle en reniflant. 

-Tu as mal quelque part, Anna ? 

-Oui, z'ai mal le pied. Z'ai courru puis ze suit tomber. 

Elle me tendit la jambe et je fis tourner sa cheville avec une douceur dont je ne me croyais pas capable. Elle s'est tordu la cheville. Merde. J'examinai les alentour à la recherche d'un de ses parents, mais rien. 

- Tu es toute seule ? 

-Z'étais avec mon grand frère, mais il est parti chercher le pain alors z'ai voulu lui faire une blague en me cachant mes ze me suis perdue.

Elle se remit à pleurer et je la pris dans mes bras. Ce n'est qu'à ce moment-là que je remarquai qu'elle tremblait. Je retirai mon sweat pour lui enfiler, me laissant avec pour seul habit mon débardeur. Elle regarda mes bras et toucha mes tatouages du bout des doigts, me faisant légèrement sourire. Elle se mit ensuite à examiner ma cigarette que se trouvait toujours dans ma main. Je la jetai au sol et l'écrasai. Je ne veux pas qu'elle commence à fumer par ce qu'elle a vue une inconnue le faire. 

-Tu connais ton adresse, Anna ? 

-Oui, c'est... 

Je sortis mon téléphone et y entrai l'adresse. TROIS KILOMÈTRES?! Youpi. Je la soulevai et une rafale de vent me fit frissonner. Elle enfouit son visage dans mon cou et je lui caressai doucement le dos en disant :  

-Ne t'inquiètes pas, Anna. Je vais te ramener chez toi.

- Merci...

Elle me rappelle moi, étant petite. Seule, perdue et pleine de chagrin. Mais, la différence entre nous, c'est que personne n'est venu m'aider. C'est sur ces pensées que je commençai ma longue marche. 

Une heure sous une pluie torrentielle plus tard, j'arrivai enfin devant un énorme manoir. J'y toquai et une femme m'ouvrit. Ses cheveux roux étaient attachés en un chignon strict et son front gardait quelques marques du temps, lui donnant un air naturellement jovial. De grands yeux pers étaient ornés d'épais sourcils qui étaient, en ce moment même, froncés. Elle remarqua la petite dans mes bras et s'écria : 

-Bon sang ! Anna ! 

Elle voulut la prendre, mais la petite s'accrocha un peu plus à moi, enfonçant ses ongles dans mon cou. La femme releva ses grands yeux vers moi et dit : 

-Ho mon Dieu ! Vous devez être morte de froid ! Entrez. 

-C'est gentil, mais... 

-S'il te plaît, Brook... Insista Anna. 

-Non, je ne peux pas. On m'attend et si je rentre pas maintenant, je vais me faire trapper sur les doigts. 

Faux, mais il me faut bien une excuse. 

-Je vais appeler vos parents alors ! Et ce n'est pas négociable. 


Même si je n'ai absolument pas envie de rentrer, je suis épuisée et frigorifiée. Je ne suis pas en position de force. C'est donc à contre coeur que je rentrai dans l'immense maison.

Bonjour 👋
COMMENT ALLEZ-VOUS ?
(Je sais pas pourquoi je crie 😂)
Moi ça va SU-PER
Qu'avez vous pensez de ce chapitre? La réaction de Brook?
Moi je vous fait plein de gros bisous à la vanille et je vous dit à demain !❤️

La sombre vie de BrookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant