Chapitre 11

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  Les paupières closes et un casque sur les oreilles, j'étais coupé du monde. Seule l'odeur de l'eau en mouvement et la froideur du métal sous mes fesses me gardaient un temps sois peu connecté au monde extérieur. Mes pieds se balançaient lentement au-dessus du vide, libres. Plus libre que mes pensées, en tout cas. Elles, elles tourbillonnaient, s'outillaient et me donnaient un horrible mal de crâne. Ou peux-être que mon mal-être était causé par les arrêts incessants de ma musique par ma sonnerie de téléphone. Tous des appels d'un numéro inconnu. Sûrement mon père. Il n'a pas peut-être pas bien pris mon voyage improvisé dans cette ville. Ou simplement que je ne l'ai pas prévenu. J'avais besoin d'être seule, un petit moment. Je n'avais pas eu de crises depuis quelques années. Ce revirement de situation me faisait revivre de vieux souvenirs que j'aurais voulu oublier. 

   Je soupirai et me résignai à ouvrir les yeux. Sans surprise, j'étais toujours sur ce pont. Les ombres de tous les arbres aux alentours étaient sur l'eau brunâtre. Le pont sur lequel j'étais était en métal rouillé et les barrières de sécurité sur lesquelles j'étais assise semblaient aussi vieilles que moi. Et peut-être même aussi instables que moi. Mon téléphone sonna à nouveau et je grognai. Je retirai mon casque et finis par éteindre mon téléphone. 

-En faisant ça, vous allez encore plus l'inquiété. 

Je me retournai, les sourcils froncés. Un homme se tenait au milieu de la route. Son uniforme bleu, sa ceinture noire avec une arme et son étoile sur son pectoral gauche indiquait clairement son appartenance aux forces de l'ordre. Ses cheveux châtains étaient parfaitement bien coiffés. De petits yeux bleus m'examinaient, cherchant un changement de comportement de ma part. Ses petites lèvres étaient tirées en un sourire craquant et sa peau pâle lui donnait un air sexy. Il était clairement beau.

Je levai un sourcil. Pour une fois que j'étais innocente, j'allais me faire arrêter. 

-Vous savez que je ne peux pas vous laisser faire ça ? demanda-t-il de sa voix chaude. 

-De quoi est-ce que vous parlez ? 

Il perdit son sourire et s'approcha d'une démarche lente. 

-Si tu fais ça, je vais être témoin, et j'aurais plein de papiers à remplir... 

-Donc on ne se vous voie plus. Ce n'est pas un peu rapide ? 

-Je suis sûr que beaucoup de personnes t'aiment et... 

-Wow, wow, wow. Vous croyez que je... Que je vais sauter ?

   Devant son visage plein d'incompréhension, je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire. Je me levai et vins me placer face à lui. 

-Écoute, Matthias. Tu peux retourner à tes occupations, je ne suis pas suicidaire, juste songeuse. 

Il fronça un peu les sourcils et je montrai sa plaque nominative d'un coup de menton. Ce fut à son tour de lâcher un petit rire nerveux et de se masser la nuque. 

-Excusez-moi, je croyais que... 

-Donc tu ne me tutoies déjà plus ?

-Enfin, je veux dire que... 

Je lâchai un rire franc avant de lui faire une tape sur l'épaule et de lâcher : 

-Je devrais y aller avant qu'on croie que je me suis vraiment suicidé.

   Sans ajouter un mot, je tournai les talons et partie sans un mot de plus, un sourire collé aux lèvres.

Coucou 👋

Comment allez-vous ? Moi je vais bien! Je vous offre ce chapitre pour mon anniversaire ! Oui, c'est normalement l'inverse mais j'aime offrir! Même si c'était jeudi, hein!

Comme d'habitude si ça vous a plu, vous pouvez mettre une pitite étoile et un com' !

À plus!

La sombre vie de BrookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant