Chapitre 9

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Mes poings se fermèrent d'eux-mêmes alors que je sentais l'adrénaline monter en flèche dans mon corps. Je contractai la mâchoire tellement fort que je crus entendre mes dents craquer. Je dois avancer, sinon je vais faire une bêtise.

Je rouvris rapidement les yeux, oubliant tout pour me concentrer sur ma mission : trouver mes piqûres. Le couloir aux couleurs chaleureuses me semblait d'un seul coup beaucoup moins accueillant. À grandes enjambées, je suivais le brouhaha. En passant la grande porte en bois blanc, je reconnais le vieil homme qui avait pris mes affaires en arrivant.

-Où sont mes affaires ? m'écriais-je d'une voix tremblante.

-Je les aie mont...

-BROOK ! hurla derrière moi une voix que j'espérais étouffer avec sa langue.

La douleur à ma poitrine revint avec force, tandis que ma tête me semblait si lourde. Je fermai à nouveau les yeux en sentant la sueur perler mon front. Ma respiration s'accélérait et je fourrai mes mains dans mes poches pour les empêcher de voir mes mains trembler.

  -Laisse. Moi, affirmais-je en détachant chaque mot.

-Je veux une explication et maintenant !

Un grognement ragué sortit de mes tripes, un grognement qui me fit ouvrir les yeux et me retourner. Mon corps tremblait de rage et chaque parcelle de mon corps me brûlait. Elle brûlait d'une soif de vengeance.

C'était trop tard, j'étais en pleine crise.

Mon père me regardait, les sourcils froncés. Jalen, lui, avait les yeux comme des soucoupes. Il savait que quelque chose clochait, il le sentait, j'en étais sûre.

Après tout, c'est ton jumeau, me souffla miss conscience.

Ta gueule, toi !

-Tu veux une explication .! Une explication ?!

Un rire nerveux résonna dans la grande pièce, le mien. J'étais dans une rage monstrueuse, prête à tout détruire sur mon passage, telle une tornade.

-La voilà : je ne peux pas te voir ! Tu croyais quoi ? Après 17 putains d'années, je te sauterais dans les bras en chantant ? Eh bien non ! Nous sommes des inconnus, et cela restera comme ça !

Je lançai mon poing dans le mur, seule la rage me dictait ma conduite. Je lançai mon deuxième poing à côté du trou causé par le premier. Je grognais et hurlais de rage. J'attrapai un vase qui se trouvait sur un petit comptoir à ma droite et l'envoya valser à l'autre bout de la pièce. Je trouvai aussi une énorme statue de verre sur le même petit comptoir et la brisai en deux avants de la laisser tomber au sol et de l'écraser avec un pied. Lassée de devoir prendre un par un les objets, j'attrapai directement le comptoir et le soulevais au-dessus de ma tête, l'adrénaline me donnant des ailes, et l'éclata contre le mur.
-Brook !
J'ignorai complètement mon père, mon état de transe prenant le dessus. Je hurlai à nouveau et mis un coup de pied dans la petite table en verre devant moi. Elle éclata au sol et je grognai lorsque des bouts de verre vinrent s'enfoncer dans ma peau. Tout ce qui me passait sous la main finissait en morceaux. Le pire, c'est que ma rage était toujours aussi importante. J'avais envie de tout exploser, de crier, pleurer et de laisser tomber. Après tout, à quoi cela rimait ? Rien n'avait de sens. Ma mère était morte, j'avais un père, et même un frère jumeau ! Le ciel me tombait sur la tête.

J'entendais que tout s'agitait autour de moi, mais je ne voyais que ce que je devais détruire, comme une supplication de mon subconscient. Il voulait que je le laisse sortir et le seul moyen de faire ça étaient ma colère, ma rage.

La sombre vie de BrookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant