chapitre 10

40 5 3
                                    

          

   Le calme. Le silence. Aucun bruit dans la chambre aux couleurs sombres.
   TIC. TAC. TIC. TAC.  
   Seul ce bruit incessant osait briser le malaise, comme pour tenter de refermer -sans grand succès- le gouffre qui s'était créé entre « ma famille » et moi.
   TIC. TAC. TIC. TAC.  
   Trois paires d'yeux, rivés sur ma personne.

   TIC. TAC. TIC. TAC.  

   Trois paires d'yeux me brûlant la peau, la transperçant, jusqu'à arriver à mon âme assombrie.
  TIC. TAC. TIC. TAC.  
  Une bourrasque de vent, les arbres dansent gracieusement à travers la fenêtre, me narguant de leurs libertés, de leurs épanouissements. 
  TIC. TAC. TIC. TAC.  
  Mon regard coula sur la grosse montre dorée au cadran trop nombreux fixée sur le poignet du médecin.  
  TIC. TAC. TIC. TAC. 
  Je souffle, passe une main molle, moite sur mon visage encore marqué des draps. 
  TIC. TAC. TIC. TAC.  
  -Bon. 
  Mon père et mon frère dévient leurs regards vers l'homme en blouse blanche, pendus à ses lèvres.  
  -Son pronostic vital n'est pas engagé, ce n'était qu'une simple crise. En revanche, la dose de calmant est trop forte pour vous. Vous resterez, sans doute, quelques heures dans le gaz, expliqua l'homme. 
  Je passai à nouveau ma main sur mon visage. Moite, molle, désagréable.  
  -Depuis combien de temps ?  
  Le regard de mon père devenait de plus en plus chaud contre ma peau, presque terrifiant. Je déglutis difficilement, la bouche pâteuse.  
  -Depuis combien de temps ! répéta-t-il, la voix plus menaçante que jamais.  
  Je relevai mon visage vers le sien. Rouge, tendu. J'attrapais ma chaîne et la fourrai en bouche dans un geste nerveux. J'étais dans la merde, jusqu'au cou. Ma bouche s'ouvrit d'elle-même, comme contrôlée par une force supérieure.  
  -Depuis quelques années, couinais-je d'une voix enrouée.

   Je pestai intérieurement contre moi. Pathétique, faible. C'étaient les premiers mots qui me venaient à l'esprit. Lorsque le liquide de tous mes malheurs coulait dans mes veines, je n'étais plus capable. Plus capables de relever la tête, de balayer tous les remords qui tentaient de me faire sombrer chaque jour. Il n'y avait plus que moi, la petite fille apeurée dévorée par ses démons.

   -D'habitude, elles sont moins violentes, tentais-je en baissant la tête.

   -C'est normal, certains facteurs comme le stress ou les chocs émotionnels comme la mort de vôtre...

   -La ferme.

   Trop tôt, trop frais. Il n'a aucun droit de parler d'elle. Il ne le sait rien. Ils ne savent rien. Mon père me lança un regard désapprobateur auquel je ne répondis pas.

   -Comment cela se déclenche-t-il ?

Je tournai mon visage vers les yeux azur de mon frère. Il ne m'avait pas lâché des yeux, mais son regard était vide de toutes émotions. Ma gorge se noua et je déglutis. Les raisons ? Je les connaissais, et elles étaient sombres, très sombres. Des raisons qui prouvaient ma classe sociale, lui crachaient dessus. L'homme en blouse blanche me jeta en regard en biais, hésitant, plein de pitié. Il avait peut-être peur de ma réaction face à la vérité. À cette vérité que je me tuais chaque jour à enfuir au plus profond de mon cœur, me répétant sans cesse que c'est juste mon retour de flamme. Que c'était ma faute, et rien d'autre.

  -L'exposition à la violence à un âge précoce ou à des comportements explosifs dans le milieu familial, est susceptible de favoriser l'émergence d'un trouble explosif intermittent. Les accès des colères émanant des parents et le fait d'être soumis à des peines sévères dans l'environnement familial, peuvent amener l'enfant à reproduire le comportement de leurs parents et à afficher des réponses agressives.

  Je baissai les yeux, n'osant pas affronter leurs regards. Je me laissai retomber sur le grand lit et rabattis la couverture sur mon visage.

   Comprenant sans doute le message, je les entendis s'éloigner avant que la porte claque. Ce n'est qu'à ce moment-là, dans la chaleur étouffante de la pièce, dans la pénombre des draps, que je me laissai aller à de gros sanglots, étouffés dans les oreillers. Et je pleurai comme ça, de longes minutes, peut-être même des heures, avant de m'endormir.





*twerk en string rouge sur l'autoroute* je suis de retour! (pour vous jouer de mauvais tours ptdrrrrr). Comment allez vous?! Bien ou bien? ( oui, vous n'avez pas le droit d'aller mal, puisque vous m'adorez et que vous êtes contents du nouveau chapitre de votre livre préférer! *tousse très fort* Si vous avez kiffer (bien évidemment vu que je suis la meilleur auteur du siècle) cliquer sur la pitite étoile et mettez un pitit com'!

Moi? Narcissique? Jamais. (Oui, j'adore le sarcasme, problem?)

Désoler du temps qu'il m'a fallut, mais j'ai du faire pleins de recherches pour ne pas dire des conneriesssssssssssssssss.

Comme si t'en disais jamais.

Ta gueule toi!

Attention, je tiens à préciser que c'est une vrai maladie, il ne faut pas la prendre à la légère.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, à plus!

La sombre vie de BrookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant