Chapitre 4: le face à face

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Le père de Gabriel, réveillé par le choc contre le mur et les balbutiements de rage de son fils, se précipita afin de voir ce qu'il se passait. Il arrive en trombe dans la chambre et lui demanda de s'expliquer. Gabriel ne répondit pas, il fixait le sol, les yeux dégoulinant de larmes.

-Explique moi ! Ordonna le père d'une voix sèche.
Le silence. Il empoigna alors le jeune homme par le col et ordonna de nouveau. Cette fois-ci, il répondit.
-C'est ce message débile la ! regarde, le "moi j'y crois" avec ce smiley d'attardé. Je viens de le recevoir et il me fous la haine !
Le père scruta alors la conversation et rendit le téléphone de son fils en disant:
-Cesse de raconter n'importe quoi.
  Le père rendit le téléphone a son fils.  
-Hein? Mais tu vois pas le...

Gabriel s'arrêta, bouche bée. Le message qu'il croyait avoir vu avait mystérieusement disparu.
-Tu vois bien ! Il n'y a rien dans cette conversation, à part des messages datant de plus d'un mois. Arrête de me prendre pour un demeuré !
En effet, Chloé et Gabriel parlaient principalement par ordinateur et utilisaient rarement le téléphone, sauf quand l'ordinateur n'était pas disponible. Le père demanda alors d'une voix monotone:
-Tu as autre chose a me dire?
-Rien.
-Rien? demanda le père, d'un ton incrédule.
-Non, rien.
Le père frappa alors violemment son fils au visage avant de froidement ajouter
-Cesse de te plaindre si ce n'est rien, et ne me réveille pas pour des anneries !
Puis, il sortit finalement de la pièce en claquant la porte. Le jeune homme bouillonnait de rage et se retenait d'exploser. C'est alors qu'il entendit la fameuse voix diabolique:

"Pourquoi ne pas te laisser faire? Pourquoi ne pas aller au paradis?"

Gabriel se retourna lentement. Et la, il le vit. Tranquillement allongé sur son lit, le même humanoïde qui était sur le toit. Le visage était le même que sur le miroir de la demeure abandonnée, mais de couleur noire. Il était d'assez grande taille et de silhouette fine. Il fixait Gabriel avec un éclat pétillant dans les yeux et un sourire terrifiant. Une légère fumée violette émanait de son corps ténébreux. Avant que Gabriel ne puisse réagir, L'humanoïde s'exprima, mais cette fois-ci, sans écho.
-Je te conseille de ne pas hurler si tu ne veut pas que ton père t'en remette une.

Le démon avait un large sourire, il prenait plaisir a narguer sa victime. Et on sentait monter en lui, une intense et sinistre satisfaction.
Gabriel inspira profondément et ferma les yeux, en tentant de se calmer. Puis, il fixa son interlocuteur, les yeux emplis de rage.
-C'est toi qui  a voulu tuer Chloé hein ?! Avoue le !
-La tuer? Non. Je voulais simplement lui faire découvrir ce lieu magnifique ! Cet endroit magi...
Gabriel lui coupa froidement la parole.
-Tu te fous de moi en plus ?
Gabriel se jeta alors sur le monstre avec la ferme intention de le frapper. Cependant, son coup traversa sa cible comme du brouillard et heurta le mur. Il laissa s'échapper un juron de douleur.
Le démon s'étira et se leva tranquillement.

-hé bien, hé bien, tant d'agressivité, tout de suite ! dit-il en fixant vicieusement sa victime.
Voyant que les coups s'avéraient inefficaces face à son adversaire, l'adolescent lui répondit hargneusement.
-Tu t'attend vraiment a ce que je t'écoute ? après que tu ais tenté d'assassiner un de mes proches?

Le démon ferma les yeux, et soupira. Il les rouvrit ensuite, teintés d'une lueur sinistre et claqua des doigts en souriant de plus belle. La voix de Gabriel ne sortait plus. Il se tût. aucun son ne pût sortir de sa bouche, pas même un murmure.

-Bien, dit-il. Maintenant que tu me laisse aimablement m'exprimer, permet moi de me présenter et de t'expliquer ce qui va se passer.
Voyant qu'il ne pouvait ni frapper, ni insulter son agresseur, Gabriel s'assit où il se tenait, le regard plein de haine fixé sur son ennemi. Celui-ci continua son monologue.
-Je m'appelle Smiley, dit-il en insistant sur le S à la manière d'un serpent. Smiley, l'envoyé du paradis.
De faibles murmures commencèrent a présent a se faire entendre dans l'esprit de Gabriel, tandis que Smiley poursuivait son oeuvre malsaine.
-Et en tant qu'envoyé du paradis, je suis chargé de mener certains élus...
Sa voix devient rauque et ténébreuse, et son regard devint pervers et malsain. Les murmures ne se firent plus entendre pendant un instant.

"AU CŒUR DU PARADIS"


Il reprit son ancienne apparence, ainsi que son ancienne voix et continua son discours. Les chuchotements continuèrent également.
-Pour ce faire, j'ai besoin de leur coopération. Ton amie a accepté de son plein gré de venir visiter...
Il entama une danse étrange en ajoutant "ce lieu magnifique et cet endroit magique qu'est le paradis fantastique !" en riant nerveusement. Il reprit ensuite son calme et continua.
-De toutes façons...
Smiley colla son front a celui de Gabriel et lui annonça une terrible nouvelle.
-Elle est finalement arrivée ! Au. Pa. Ra. Dis. Fan. Tas. Tique.
Il décomposa lentement chaque syllabe afin de mieux savourer la souffrance psychologique qu'il infligeait a sa victime. Les murmures s'arrêtèrent.

Il claqua à nouveau des doigts, ce qui eut pour effet de rendre sa voix à l'étudiant torturé, en demandant innocemment:
-Des questions, très cher?
Gabriel débordait de rage. Il demanda alors d'une voix emplie de haine:
-Pourquoi tu fais ça?
Le monstre répondit, toujours armé d'une large rictus.
-Pour le plaisir ! Les gens qui franchissent le cap, qui passent la frontière, qui arrivent dans mon... Paradis, ne ressortent jamais ! C'est la preuve absolue qu'une fois que l'on y est, on s'y sens tellement bien que l'on ne souhaite plus en partir.
-Tu tues des gens ! des innocents ! grogna l'étudiant, se retenant tant bien que mal de hurler sa haine.
-Mais non ! Je les libère ! Mais, s'ils n'étaient pas innocents, ils n'iraient pas au paradis voyons.

Gabriel inspira profondément et ordonna sèchement au monstre d'aller brûler en enfer. Ce à quoi le démon répondit gaiement qu'il préférait son paradis.
Le monstre dansait autour de sa victime.  Après un énième rire sardonique, il regarda son poignet, qui n'avait pourtant pas de montre. 
-Hé bien, dis moi, c'est fou comme le temps passe quand on s'amuse ! Ce n'est pas que je m'ennuie, dit-il d'un ton guilleret, mais tu n'es pas le seul à pouvoir aller au paradis, j'ai d'autres gens à l'esprit. Je te tire ma révérence, cher ami.
-N'ose pas m'appeler ami, espèce d'assassin ! Je ferais tout pour t'empêcher d'emmener des gens dans ton soi-disant paradis.
Gabriel fit barrage de son corps devant la porte.
-C'est cela, gamin ! répondit l'entité d'un ton amer et sarcastique. Smiley traversa donc le corps de Gabriel ainsi que la porte de sa chambre comme un spectre en ricanant, le laissant seul avec ses pensées.

C'est alors qu'il entendit la voix du démon avec son maudit écho résonner à travers sa tête. Avec dans son esprit, l'image de son amie Chloé dans un tunnel distordu, avec une lumière blanche et éclatante au bout de celui-ci.

La voix disait:

"Rejoins la, elle est heureuse et elle t'attend."

"

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