Une dernière volonté ? (Assassination Classroom)

6

Leçon par Karma Akabane

Je m'ennuie. C'est samedi aujourd'hui et je n'ai strictement rien à faire. Je décide de sortir de chez moi pour espérer trouver une occupation. Il pleut des cordes et il n'y a pas un chat dans la rue. Je sors quand même.

Le calme de ma rue si souvent animée me fait beaucoup de bien. Je suis trempée jusqu'aux os mais je m'en fiche. Le martellement des gouttes de pluie sur mon crâne m'apaise. Je m'assois sur le bord d'un trottoir. Je repense au dernier jour que j'ai vécu.

Premier choc. J'ai vu Yumiha aux informations et je l'ai tout de suite reconnue. Cela faisait des années que je ne l'avais pas vu et j'avoue que j'aurais aimé que ce soit dans un autre cadre. Deuxième choc. Elle est arrivé dans notre classe et a tout de suite touché Monsieur Koro. Troisième choc. Elle a changé. Elle n'est plus la petite fille joyeuse et imaginative que j'ai connue quand j'étais enfant. Dernier choc. Je sais mais je ne sais pas.

Je me lève et marche complètement au hasard. Je commence à avoir un peu froid. Je songe à rentrer chez moi quand j'aperçois une silhouette au coin de la rue où je me trouve. J'ai l'impression de la connaitre alors je décide de la suivre. 

La silhouette bifurque dans une sombre ruelle, je continue de marcher dans ses pas mais je n'arrive pas à distinguer son visage. Elle me tourne le dos et une capuche surplombe son crâne. Nous arrivons dans un quartier qui m'est totalement inconnu. De grands immeubles uniformes entourent un rond point décoré par un majestueux saule. Malgré la pluie battante, ses fines feuilles ne son pas alourdis et retombent vers le sol avec élégance. Je crois que l'encapuchonné m'a vu, cependant il s'assoit en tailleur dans l'herbe mouillée, faisant face au grand arbre. La mystérieuse personne enlève sa capuche et, grâce à la couleur de ses cheveux, je reconnais ma camarade de classe. Je m'assois à ses côtés. 

Je la sens distraite, nostalgique. Alors je lui demande ce qui ne va pas.

- Rien...me répond Kayano visiblement sceptique de sa propre réponse.

Elle me regarde dans les yeux et je l'encourage à se confier d'un sourire.

- C'est juste que...commence-t-elle, la nouvelle, elle m'effraie un petit peu.

- Yumiha ?

Je suis en peu surpris. Je ne m'attendais pas à une telle réponse. Kayano est toujours maîtresse de ses émotions et elle nous l'a bien montré lorsque l'on s'est aperçu qu'elle cachait ses tentacules sous un masque d'impassibilité vis à vis de la douleur. Cela m'étonne que Yumiha lui procure de la peur.

Elle a senti ma surprise et répond sur un ton plus élevé.

- Oui ! Tu as vu comment elle à touché Monsieur Koro son premier jour. Elle n'était même pas encore rentrée dans la classe qu'elle lui a déjà fait sauter un tentacule !

Elle se ratatine sur elle même, honteuse d'avoir élevé la voix. 

- C'est  vrai que vu comme ça, elle me fait peur à moi aussi...

- Ah bon ?

- Elle était dans mon école primaire. Elle n'était pas aussi froide que maintenant. Son sourire était chaleureux, apaisant et ses yeux étaient vifs à l'affut du moindre mouvement. Yumiha avait des résultats scolaires hors du commun et une culture générale à couper le souffle. Elle disait qu'elle voyageait beaucoup et que c'était pour ça qu'elle connaissait autant de choses. Elle me fascinait. Elle a toujours eu l'âme d'une artiste. En classe elle passait son temps à dessiner et quand on avait des travaux d'écriture elle avait toujours la meilleure note. Et puis un jour elle est partie. Personne ne savait pourquoi. Je me suis dit qu'elle était repartie en voyage. Mais ne plus la voir tout les jours m'a fait très mal. Alors maintenant que je la revois, j'aimerai qu'elle redevienne la petite fille que j'ai connu, et, par dessus tout, j'aimerai revoir son vrai sourire.

J'ai déballé mon histoire sans réfléchir. Il fallait que ça sorte. J'en ai les larmes au yeux.

Kayano à l'air troublé. Elle ne s'attendait sûrement pas à ça. 

Il ne pleut plus. Dans le ciel les nuages s'écartent et laissent place à un soleil éclatant.

Kayano pose sa main sur mon épaule, je tourne ma tête vers elle. Elle sourie. Je ne détache pas mes yeux de ses lèvres, jusqu'à ce qu'elle se lève.

- Tu le verra décorer son visage, ce sourire que tu convoites tant. Je te le promet ! dit elle en me tendant la main pour m'aider à me relever.