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Une odeur de renfermé, d'humidité, de poussière et d'eau de Cologne : Aucun doute, ils étaient bien de retour dans le Mystery Shack.

Mabel posa Dandinou au sol qui se rua dans le salon de la maison afin de prendre place sur le vieux fauteuil. Dipper, lui, regardait les escaliers, déjà fatigué de devoir porter toutes les valises en haut. Avant même qu'il n'ait eu le temps d'attraper la poignée de celle-ci, il sentit une main se poser sur son épaule.

Il se tourna qu'à moitié, regardant Stan qui tenait déjà une valise dans la main.

- J'vais t'aider. dit-il simplement.

- Ah.. Merci Oncle Stan. Mais fais attention à ton dos. le prévint-il.

En réponse, Stanley lui claqua l'épaule de mécontentement.

- Eh, j'suis pas aussi vieux que ça !

Dipper avait lâché un léger couinement en sentant la main de son oncle taper fermement son omoplate. Oncle Stan avait toujours une sacré poigne, heureusement que Mason avait prit un peu plus de muscle depuis ses treize ans, sinon son épaule se serait certainement déboîtée.

- Pardon, pardon.. s'excusa le châtain en souriant.

Il prit deux valises, tandis que Stan attrapait de sa main libre la dernière. Tout deux montèrent les escaliers en direction du grenier, alors que Ford s'approchait de Mabel qui restait dans l'entrée, regardant tout autour d'elle.

- Quelque chose te chiffonne, Mabel ? demanda-t-il gentiment.

Le regard vitreux de sa nièce se posa sur lui, avant qu'elle n'hausse ses sourcils en semblant sortir de ses pensées après quelques secondes.

- Quoi ? Non non ! J'étais juste un peu.. nosta.. nostaaa-.. 

Mabel fronça les sourcils, faisant une moue énervée adorable alors qu'elle cherchait vainement le mot qui semblait lui échapper. Ford l'observa, avant de rire un peu.

- Nostalgique. la corrigea-t-il.

- Oui voilà !

L'homme regarda à son tour autour de lui, avant qu'il ne reporte de nouveau son attention sur sa nièce. Il soupira distraitement, faisant signe à Mabel de le suivre, ce qu'elle fit. Ils entrèrent tout deux dans la cuisine, et la châtain observa son oncle sortir un verre d'un des placards pour le remplir de jus multifruit.

- Tiens. fit-il en le lui tendant. On a acheté ça avec Stanley, j'espère que vous aimez le jus multifruit..

- Qui n'aime pas le jus multifruit ? ria Mabel en prenant le verre entre ses fins doigts.

- Ouf, tant mieux.. soupira Ford. Nous nous sommes vraiment démenés pour préparer au mieux votre arrivée. On a même changé les vieux matelas du grenier.

La jumelle haussa les sourcils, avant de boire une gorgée de son verre en se mettant à rire par la suite.

- J'espère que dormir à nouveau ensemble ne vous dérange pas. demanda Ford.

- Non, commença Mabel en secouant la tête, On dormait ensemble quand on était dans les familles d'accueil un peu bizarre.. Je savais pas qu'une seule femme pouvait accueillir autant d'enfants et adolescents !

- C'est légal ? s'étonna l'Oncle en haussant les sourcils.

Mabel haussa les épaules. Elle-même ne savait pas si cette femme était une véritable famille d'accueil, ou plutôt un dépotoir pour enfant. Dans tous les cas, le souvenir qu'elle avait d'elle, était celui d'une femme complètement épuisée par tout ces enfants qui ne parlaient même pas la même langue.

- Mais je suis soulagée d'être là.. se confia-t-elle finalement.

Ford sourit, ravi de l'apprendre, alors que sa nièce terminait son verre de multifruit. Lorsqu'elle le posa sur la table, le scientifique haussa subitement les sourcils.

- Au faite, pour le reste de vos affaires, un déménageur viendra les apporter demain matin.

- Tant mieux ! J'ai hâte de retrouver ma machine à coudre.

Elle sourit, avant que son regard ne se pose tristement sur la fenêtre de la cuisine. Cette dernière montrait tout simplement la forêt, et un sentiment de vide s'installa dans le creux de la poitrine de la jeune fille.

Le remarquant, Stanford soupira. Il attrapa le verre vide et le déposa dans l'évier en silence, avant de se tourner vers Mabel en pivotant à l'aide de ses talons.

- Je ne connaissais pas tes parents. Mais, de ce que m'a dit Stanley et de ce que tu as pu me raconter, ils étaient des personnes respectables et sympathiques, qui n'auraient sûrement pas aimé que leur fille se refuse d'être heureuse pour eux.

La châtain regarda son oncle avec surprise, alors que ses yeux s'humidifiaient peu à peu.

- Tu as le droit d'être triste, Mabel, mais ne le cache pas, d'accord ? Nous sommes une famille, et nous sommes tous là pour vous soutenir, ton frère et toi.

Elle attrapa le bas de son pull, tirant sur celui-ci nerveusement, pendant que sa vision se brouillait de larme. Elle se taisait depuis trop longtemps. Depuis 7 mois, pour être précis. Passant de famille d'accueil en famille d'accueil et voyant les remarquables efforts de son jumeau, elle avait tenté de jouer la comédie du mieux qu'elle le pouvait. Mais voir son frère se détruire pour elle peu à peu la faisant se sentir encore plus coupable.

Elle se sentait comme un boulet qu'on se devait de porter, dont on ne pouvait tout simplement pas se débarrasser en le jetant dans un puit sans fond, comme pour les journaux de Stanford.

Alors, ne tenant plus, elle vint se réfugier dans les bras de son deuxième tuteur légal tel un enfant apeuré, car c'est ce qu'elle était. Elle avait peur. Non, elle était terrifiée. Terrifiée du sort que lui réservait l'avenir.

Elle avait peur qu'en plus de ses parents, on lui prenne Dipper.

Qu'en plus de ses parents, on lui prenne ses deux oncles.

Qu'en plus de ses parents, on lui prenne sa vie.

Dans ces moments-là, elle enviait son frère d'être aussi fort. Elle se sentait faible, à pleurer ainsi sur son sort, pendant que lui, s'occupait d'elle en ayant bien comprit que leur vie ne serait plus jamais pareil.

Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'en extériorisant son mal-être, elle rejetait ses démons intérieurs en les empêchant de dévorer son cœur et son esprit. Chose que Dipper avait du mal à faire et qui, par ce fait, se retrouvait souvent convoqué dans le bureau de la Conseillère pour bagarre et mauvaise conduite.

Stanford berçait du mieux qu'il le pouvait sa nièce, n'ayant jamais été très doué pour ce qui concernait les relations et les contacts physiques. Dès que la nouvelle leur avait été parvenu par le biais de la télévision, puis du notaire, les deux Stan s'étaient rués sur leur bateau pour rentrer le plus vite possible à Gravity Falls.

Tant pis les aventures en mer.

Tant pis les nouvelles recherches.

Et au diable les monstres paranormaux et autres bizarreries.

Leur famille avait horriblement besoin d'eux, et ils ne feront pas les mêmes erreurs qu'est de penser à soi avant tout les autres.

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Je t'haimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant