Chapter V

381 26 1
                                    

Nous arrivons donc devant la fameuse villa: une sublime maison sur trois étages. J'avance vers la porte d'entrée où se trouve un homme baraqué en costar avec une liste dans les mains.

— Bonsoir, invitations?

— Invitations? questionnais-je le vigile du regard.

— Mais oui! L'invitation! s'exclame Jayla. On l'a oublié dans le taxi!

Elle a un don pour mentir c'est fou.

— Dans ce cas, là j'ai deux mots pour vous: bye bye, lance le vigile, un sourire aux lèvres.

On décide faire rapidement demi tour avec Jayla. Soudain, le bruit d'une porte qui claque retient notre attention. C'est Drake.

— Hey, les filles! Pourquoi vous n'entrez pas? lance-t-il en notre direction, un verre de whisky à la main.

— Il nous faut une invitation apparement, répond Jayla.

Il se met à rire avant de nous faire signe d'entrer.

Nous nous approchons donc de la porte mais juste avant d'entrer, je ne peux pas m'empêcher d'adresser deux mots au vigile:

— Bye bye!

Nous entrons donc et comme vous vous en doutez, c'est absolument magnifique. Sol en marbre, plafonds tellement hauts qu'ils vous donneront des torticolis...

— Il a du goût le petit! lançais-je en direction de Jayla.

— Le petit? ajoute Drake, sorti de nulle part.

— Euh, non c'est pas ce qu-...

Il se met à rire, comme toujours. Si il y a bien une chose qu'on ne peut pas lui enlever, c'est son sourire. J'essaye de me décontracter et ris avec lui. Il nous tend deux verres de champagne que nous saisissons volontiers.

— J'dois vous laisser mais faites comme chez vous ok?

Je hausse la tête en souriant et Jayla fait de même. Il nous quitte et rejoint une femme blonde, petite et assez âgée.

— Oh c'est pas sa mère ça? Sandi? La fameuse championne de Scrabble? lance Jayla.

— Mais tu connais vraiment toute sa vie ma parole!

— Bah ouais, c'est pas mon rappeur préféré pour rien.

Elle se rend pas compte que ça en devient flippant. J'suis sûre qu'elle sait quel parfum, quelles chaussettes et quel caleçon il porte actuellement.

— J'peux te laisser là deux p'tites minutes? J'viens d'apercevoir Dennis, faut AB-SO-LU-MENT que j'aille le voir!

Dennis? C'est qui ce mec? Jamais entendu parlé de lui mais pas question de demander à Jayla où elle me sortira une biographie du gars.

— Oui, vas-y, fonce! lui répondis-je, plantée au milieu de l'allée, mon verre de champagne plein dans les mains.

Je me mis alors à faire le tour du rez-de-chaussée. Comment vous dire que ça m'a pris vingt minutes tellement c'est grand. J'attrape en route deux ou trois amuse-gueules sur le plateau d'un serveur.

Je me retrouve finalement assise sur un sofa proche d'une porte-fenêtre, mon verre de champagne à la main. Je me décide enfin à le goûter. D'habitude je suis plus whisky mais je dois avouer que ce champagne est excellent, pas étonnant venant de « Champagne Papi ». 

Je venais de terminer mon verre quand des aboiements attirèrent mon attention. J'ouvre la porte-fenêtre et trouve deux chiens dans le balcon. Je m'agenouille à leur niveau malgré mes talons.

— Coucou vous! dis-je en les caressant. Tu sais que t'es trop mignon toi?

Un des chiens est blanc comme neige tandis que l'autre est blanc avec seulement la tête et le cou noir. Le blanc est sûrement un pitbull et l'autre un akita. Je m'y connais en chien, j'avais un beau labrador noir quand je vivais avec mes parents. C'était moi qui m'en occupais le plus et à mon départ, mes parents s'en sont débarrassés. Parfois je songe à en adopter un autre mais mon travail ne me le permet pas. Je suis hôtesse de l'air pour Air Canada, autant dire que je ne suis pas trop chez moi.

— On dirait que tu viens de faire la connaissance de Winter et de Diamond.

Je tourne la tête vers cette voix familière et aperçoit Drake au coin de la porte-fenêtre, un verre de whisky à la main (mais il va boire toute la soirée ou bien?).

— Je suppose que Winter est le pitbull blanc et Diamond l'akita noir et blanc? dis-je en me levant du sol où j'étais assise en position caca dans la forêt depuis cinq bonnes minutes.

Il me regarde avec des gros yeux puis se met à acquiescer.

— Tu t'y connais dis donc. C'est exactement ça.

— Oui, j'avais un labrador étant petite. Je l'avais appelée Vairon parce qu'elle avait un oeil noir et un oeil vert.

— Pourquoi tu parles d'elle au passé? Elle est morte?

— Non, mes parents s'en sont juste débarrassés quand j'ai quitté la maison. J'espère qu'elle est heureuse où elle est.

— T'en fait pas, elle doit vivre sa meilleure vie là, dit-il en m'attrapant l'épaule.

Je souris bêtement.

— T'es toute gelée, attends.

Il me tend son verre que j'attrape et retire sa veste qu'il dépose sur mes épaules. Je me réchauffe de suite sous l'épaisseur de son bombardier en cuir.

— Merci.

— C'est rien, dit-il en reprenant son verre.

Nous nous installons sur le rebord du balcon et passons le reste de la soirée à discuter. Il m'avoue avoir fait cette soirée pour faire plaisir à sa mère qui est très investie dans le développement de la ville. Entre deux anecdotes, je reçois un texto de Jayla qui me dit de ne pas l'attendre pour rentrer.

— J'devrais y aller, je me lève tôt demain.

— Laisse moi te raccompagner.

— Oui mais avant, je dois dire au revoir à mes nouveaux amis.

— Tes nouveaux amis? me questionne-t-il, les sourcils froncés.

Je me baisse et attrape Winter dans mes bras tout en caressant Diamond.

— Ciao vous!

— J'les adore ces bêtes, lance Drake.

Je souris niaisement en pensant à Vairon.

Nous nous dirigeons ensuite vers l'entrée de la villa.

— Merci pour l'invitation, c'était vraiment sympa. Belle initiative. 

— Y'a pas de quoi, ça m'a fait plaisir de te revoir.

— Je te dis à la prochaine alors? Qui sait, peut-être à ton futur concert...

On se met à rire.

— Cette fois tu tâcheras d'être plus concentré sur moi que sur ton téléphone.

Ça a dû vraiment le blesser, j'me sens mal tout à coup mais son sourire me fait déculpabiliser.

— J'suis vraiment désolée pour mon comportement, c'est vrai que c'était pas très malin de ma part...-

— C'est oublié, me coupait-il. 

Nous sortons de la villa et je dégaine mon téléphone afin de commander un Uber quand Drake saisit mon bras.

— Quand j'ai dis que je te raccompagnais, je voulais dire jusqu'à chez toi, lance-t-il.

— La soirée n'est même pas terminée, il reste encore des invités...

— J'insiste.

Kiki, do you love me ? - DRAKEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant