Chapter VII

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Heureusement pour Brad, les portes de l'ascenseur se sont ouvertes. Je rejoins alors les autres stewards et nous embarquons pour Shanghai. Enfin, quand je dis embarquer, je veux dire par là courir partout dans l'aéroport et finir par préparer l'avion avant l'arrivée des passagers.

D'ailleurs, j'ai oublié de le préciser mais avec mes cinq années d'ancienneté et mon comportement quasi irréprochable, j'ai été assignée il y a un an à un rang supérieur: celui de steward pour vols privés. Qui dit vols privés dit forcément passagers d'exception. Durant ces vols privés, j'ai fait la rencontre de plusieurs stars: des mannequins, des stars du ballon rond, des chanteurs et même des hommes politiques. Je décerne d'ailleurs la palme d'or du passager le plus sympa à Justin Trudeau, notre premier ministre.

Assez parlé, nous voilà dans l'avion. Aujourd'hui ce n'est pas à moi de mimer les consignes de sécurité devant les passagers mais à Lena, la personne avec qui je m'entends le mieux dans l'équipe. J'en profite pour m'assoir sur un siège rétractable. Quelques minutes plus tard, je me retrouve à lutter contre le sommeil.

— Et bah alors Kiki? On n'a pas dormi cette nuit? lance Lena qui est la seule à m'appeler par mon surnom ici.

— Nan, j'étais à une soirée, j'ai pas beaucoup dormi. Je suis exténuée.

— Une soirée? Même pas tu me préviens?

— C'était une soirée privée, répondis-je tout en frimant.

— Mhh, madame va à des soirées privées maintenant! dit-elle en haussant les sourcils. C'était chez qui?

— Drake.

— Derek? Le nouveau steward?

— Quoi? Non, Drake.

— Drake, Drake? ajoute-t-elle en fronçant les sourcils.

— Ouais, Aubrey Drake Graham même si tu veux!

— Tu mens! C'est pas possible!

— Si je te dis que c'est vrai! C'était une soirée caritative pour l'Université Ryerson.

— Putain, truc de ouf... Alors, raconte! Spill the tea girl! lance-t-elle, des étoiles dans les yeux.

— Bah j'ai fait le tour du rez-de-chaussée: il était tellement grand que ça m'a pris vingt minutes. Après j'ai fait la rencontre de ses deux chi-

— Winter et Diamond? ajoute-t-elle.

Je vois que Lena est aussi calée sur le sujet que Jayla.

— Yep, c'est ça. Ils étaient adorables... disais-je, nostalgique de ma chienne Vairon.

— Bon tout le monde! Il est temps de distribuer les menus, vous savez comment procéder, lance Rick, le boss, tout en tapant dans ses mains.

Je me dirige, avec Lena, vers les cuisines et nous enfournons les plats dans un espèce de four à vapeur géant qui a pour but de réchauffer des plats déjà précuits. Aujourd'hui c'est salade de mâche accompagnée de crevettes et de noix sous un coulis de mangue en entrée, côte de veau sur son lit de purée de patates douces accompagné d'haricots verts au beurre en plat et pana cotta de fruits rouges sous une pluie de meringues concassées en dessert. Ouais, ça sonne très restaurant gastronomique mais en même temps, ces plats ont été faits par un grand chef canadien, Riccardo Bertolino.

Assez parlé bouffe, il est temps d'aller la distribuer aux passagers. Je prend mon chariot et commence à apporter leurs plateaux repas aux passagers. Comme d'habitude, j'arbore mon plus beau sourire. Je croise d'ailleurs Ryan Reynolds pour la troisième fois de ma vie dans un avion.

— Bonjour Monsieur Reynolds, lançais-je.

— Oh, appelez-moi Ryan. Kiara, c'est bien ça? dit-il pendant que je pose sur sa table ses plats.

Il se souvient de mon nom, ça fait plaisir venant d'une star comme lui. À chaque fois que je le vois, je ne peux pas m'empêcher de l'imaginer déguisé comme dans Deadpool, ce qui me fait rire.

— C'est bien ça Monsieur Reynolds, répondais-je, quelque peu intimidée par cette star du grand écran. Avec ceci? Du vin peut-être? ajoutais-je.

— Volontiers! Du rosé.

Je m'abaisse et attrape une bouteille de rosé de 2006 signée Charles Heidsieck. Je me met à rire discrètement en pensant à Deadpool alors que je suis abaissée au sol.

— Et bah Kiara? On a un fou rire on dirait? lance Ryan Reynolds.

— Hmm, oui... Vous allez sûrement trouver ça bête mais, je ne peux pas m'empêcher de vous imaginer dans Deadpool. Ça vous change tellement de ce que vous êtes dans la vraie vie! dis-je en me relevant

— Ah oui? dit-il avant de se mettre à rire. Vous avez aimé?

— Oui, c'était très drôle, ajoutais-je avant de lui sourire.

— Ravi de l'entendre!

Je verse un peu de rosé dans un verre à vin et dépose la bouteille à côté.

— Merci, dit-il avant que je m'en aille.

Je lui répond d'un simple sourire.

Je fini de servir les autres passagers et je rejoins Lena et les autres.

Je vous passe cette journée exténuante car il n'y a pas d'autres termes pour la définir. Je fais le retour Shanghai-Toronto, je rentre, je mange devant la télé et je dors.

Kiki, do you love me ? - DRAKEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant