Mes grands yeux d'un brun foncé sont encore fermés. Une larme glisse lentement sur ma joue noire. De la sueur coule de mon front. J'ai froid. Sous ma couverture je tremble. J'ai encore fait ce même cauchemar, ou plutôt ce même souvenir qui se répète sans cesse. Une histoire que j'ai vécue quand j'avais 10 ans, la première fois que je suis venue ici, en Amérique, à New-York avec toute ma famille, mes cinq sœurs, mes deux frères, ma mère et mon père... Mais maintenant je suis seule. Et j'ai peur, peur du regard des autres et de leurs paroles.
Je regarde l'heure sur mon réveil. Il est à peine 3 heures du matin. Comme je n'arrive pas à me rendormir, je me lève. J'allume la lumière de mon petit appartement. L'ampoule clignote plusieurs fois avant de se stabiliser, ce qui me fait énormément mal aux yeux. Je regarde une fois autour de moi avant d'aller dans la partie cuisine de mon studio.
Mon appartement ne comporte que deux pièces. L'une renferme la salle d'eau avec une douche, un lavabo et un toilette ; l'autre pièce plus grande, mon lit, une petite table, une cuisinière, un évier et un congélateur. L'humidité est présente dans les deux pièces, le papier peint blanc a jauni et je partage cette petite partie du 8ème étage de cet immeuble avec les cafards et autres insectes répugnants. Mais ce n'est rien comparé à l'état du bateau qui m'a transporté jusqu'ici, il y a 12 ans...
Je jette un œil dans mon frigo, il est totalement vide. C'est vrai que je n'ai pas fait les couses depuis un moment... J'attends mon salaire du mois. Je travaille dans une boutique de prêt à porter dans le centre-ville. Je ne gagne pas beaucoup d'argent mais au moins j'ai un travail, ce qui n'était pas gagné au début. J'ai mis longtemps à trouver un salaire fixe, personne ne voulait m'accepter, non seulement parce que je suis une femme mais aussi parce que ma peau est noire.
Les heures défilent lentement, et après avoir enfilé ma tenue de travail qui se résume à un chemisier noir, une jupe courte et moulante de couleur violette et un petit gilet de la même couleur auquel est accroché une étiquette indiquant mon nom et mon prénom: Honore Tassia. Je prends en vitesse mon sac et sors de mon studio. Dans le couloir vide, je tourne deux fois la clé dans la serrure avant de descendre les marches de l'escalier en fer de l'immeuble. L'ascenseur étant mystérieusement en panne, je n'ai pas d'autre choix.
Dans la rue, je prends le bus pour me rendre au métro et j'arrive sur mon lieu de travail. Je pousse la porte de derrière qui est déjà ouverte. Mon collègue, qui est aussi le responsable de la boutique, est déjà arrivé.
- Salut Tassia, me lance-t-il.
- Bonjour, M. Barnes...
Je me mets tout de suite au travail et installe les derniers arrivages de la veille en rayon. Ce qui m'amuse le plus, c'est d'habiller les mannequins en plastique dans les vitrines. J'aime bien leur trouver l'ensemble parfait, avec les accessoires, etc.
Puis les clients arrivent petit à petit. Pour ma pause déjeuner, je bois un simple café près de la boutique. Quand je reviens, un vieil homme qui regarde un peu partout autour de lui me dévisage longuement avant de m'interpeller.
- Je peux vous aider ? je lui demande gentiment.
- Oui, tu peux dégager de ma vue ? me répond-il.
Je suis tout d'abord choquée par ses paroles, puis par politesse, je ne réponds rien de méchant, ce que j'aurais sans doute fait en dehors de mon travail. Je prends sur moi et ne montre aucun signe de colère, enfin j'essaye...
- Je vous demande pardon !?
- Hors de ma vue, le singe !
C'en est trop! Comment peut-t-il dire cela ? Ma colère prend le dessus, je ne peux pas me laisser faire.
- T'es qui pour me dire ça, le vieux ?
M. Barnes arrive à cet instant et me pousse vers l'arrière-boutique.
Les bras croisés sur la poitrine, le regard noir, je suis tout sauf calme.
- Toutes mes excuses monsieur pour ce malentendu. Veuillez aussi accepter les excuses de ma collègue.
- Je n'ai pas à m'excuser, je rétorque, comment peut-on s'excuser de ses origines ! Je suis tout aussi humaine que vous !
M. Barnes me prend le bras et m'emmène à l'arrière de la boutique. Sa main me serre de plus en plus fort jusqu'à me faire mal.
- Lâche-moi !
- Tassia, je veux bien être gentil mais tu dois faire des efforts de ton côté également !
- Il n'avait pas à me dire ça !
- Souviens toi "le client est roi" et...
- Et quoi ? C'est pas une raison !
- J'en ai assez ! Je fais tout pour t'aider et toi, tu fais ton enfant !
Je baisse instinctivement la tête, je n'en peux plus de toutes ses remarques à mon égard...
- Tassia, je suis désolé, mais ne reviens plus... j'ai déjà trouvé quelqu'un pour te remplacer...
- Comment ça ?
- Tu es virée...
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Salut tout le monde !!!! Première fois que j'écris à la première personne et au présent !!!! J'espère que ça vous a plu et que vous avez envie de lire la suite !!!!
En tout cas, merci de lire XD
J'essayerai de poster régulièrement. Si ce n'est pas le cas, je compte sur vous pour me le rappeler !!!!!
Si il i a dé phote d'aurtograffe est otre, nezité pa ah cynialé
Merci encore !!!!
Giulk C.
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Jusqu'à quand ? [en cours d'écriture]
Fiksi RemajaTassia Honore a la peau noire et a quitté ses terres natales quand elle avait dix ans. Depuis, elle essaie de vivre une vie normale dans la grande métropole de New-York. Howard Price est journaliste professionnel dans une entreprise privée. Son quot...