Chapitre 21

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Je passe le week-end à bosser comme une dingue. Le nombre de professeurs qui arrivent pour donner des cours particuliers à Elena puis à moi se multiplie. Désormais j'en ai quatre et bientôt j'aurai un pour chaque matière. Ma mère a perdu la tête, c'est aussi simple que ça. C'est à peine si j'arrive à trouver le temps pour décompresser. Mon père, lui, n'y comprend rien. Je vois bien qu'il critique intérieurement le rythme que ma mère m'impose mais il n'a pas vraiment son mot à dire. Il sait que ses méthodes drastiques marchent très bien. De quoi me faire oublier toute notion de sortie avec Vladimir pour un certain temps. 

Les yeux gris de Duncan apparaissent à plusieurs reprises devant moi. À chaque fois, mon cœur se serre et je me retrouve avec une grande angoisse. 

J'essaye de l'oublier. J'essaye de le supprimer de mon esprit mais je n'y arrive pas. Ça fait déjà  deux semaines qu'il m'a sortie son fameux "Tu n'étais qu'une distraction" associé à la liasse de billets. Lorsque j'y pense, mon cœur manque un battement et je me surprends à vouloir pleurer. Néanmoins, je refuse de flancher. Je refuse de m'avouer battue. Je ne pleurerai plus jamais pour ce mec. Il ne le mérite pas. 

Cependant, à chaque fois que le visage de Duncan se dessine devant moi, un phénomène étrange se déroule. Le visage de Vladimir accoure rapidement derrière lui et je  passe de l'angoisse au sourire. Vladimir, bien qu'il soit assez tordu dans son genre, m'apporte du bon temps. Ça compense au moins ma malchance. Bien que, au fond de moi, je sais pertinemment que ma fin avec un mec comme Azarov ne peut qu'être destructrice. Il fait ressortir un côté assez frivole de ma part. Un côté, dont si ne fait pas attention, risquerait de me diriger vers ma perte. 

Oui. Vladimir Azarov, même en étant un allié, n'est pas quelqu'un de fréquentable. C'est aussi simple que ça.  

Après avoir fait la connaissance avec deux de mes nouveaux professeurs le dimanche matin, toute la famille s'est décidée à aller déjeuner dehors. Avant de sortir, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre Elena à part pour lui demander ce qui s'était passé le vendredi soir. Mon ego ne veut plus rien savoir de Duncan mais mon cœur, lui, n'en fait qu'à sa tête.

Apparemment, il avait pété un câble. Il avait balancé son portable contre le mur du parking de notre immeuble, sous les yeux effrayés de ma sœur, dès que j'étais partie avec le russe. Ils s'étaient ensuite dirigés tous les deux vers l'entrepôt et lorsque l'accès leur fut refusé, sous les instructions de Vladimir, ce fut le coup de grâce. Azarov venait de l'humilier. Elle m'a alors fait savoir que Duncan avait cherché à me joindre pour au final retourner chez moi et tout répéter à ma mère. Il savait que j'aurais été obligée de répondre aux appels de mes parents. Il n'avait pas calculé le fait que je ne le ferai pas. Il était ensuite rentré chez lui dans une rage folle et un détail piqua l'intérêt de ma sœur : il n'avait pas une seule fois arrêté de menacer de me détruire.

Seulement, j'avais balayé les mots d'Ely et lui avait intimé le silence en refusant d'en écouter davantage. Il pouvait me menacer à chaque fois qu'il le voulait, il ne pouvait pas me faire plus de mal que ce qu'il m'avait déjà fait.

J'avais parlé trop vite. Je n'aurais jamais cru que mon premier scandale sortirait de sa bouche à lui. De la bouche du mec dont j'ai eu beaucoup de plaisir à tomber amoureuse. Au final, ma première impression était la bonne. Au début, j'avais trouvé Duncan comme étant un ados sournois, égocentrique et surtout beaucoup trop gâté. Aujourd'hui, je constate qu'aucun de ces traits de caractère n'a changé. Au contraire...tout s'est renforcé. Et on sait tous que gâterie rime avec folie.

 C'est un cauchemar. 

Tout a commencé lorsque j'ai mis un pied dans le lycée, le lundi matin. À mesure que j'avançais, tous les regards se braquaient sur moi. Les garçons m'envoyaient des clins d'œil et des sourires séducteurs. Les filles me regardaient soit avec insistance, soit avec moquerie. Je m'étais immobilisée au beau milieu du couloir et avais, bien sûr, regardé derrière moi pour voir s'il s'agissait bien de moi ou s'il y avait quelque chose d'intéressant juste derrière moi. 

Bad Entourage / Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant