Run

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Attention ⚠ Âmes sensibles s'abstenir !!


Un soir, il était environ dans les 18 heures, quand je rentrais dans l'allée de ma résidence. Je venais de finir les cours, j'étais épuisée. Faire une journée 8 heures- 17 heures 30, il n'y a rien de plus épuisant. Heureusement, nous étions vendredi, et que c'était le week-end ! Mais, le problème, c'était que je ne voulais pas rentrer chez moi : je venais de recevoir les retours du conseil de classe, et ceux-ci n'étaient pas très positifs. Et si mes souvenirs étaient bons, mes parents m'avaient menacé de m'envoyer en pension, si je recevais de mauvaises critiques. Alors, durant tout le trajet, je ne faisais que penser à comment j'allais leur annoncer. Ce n'était pas très grave, mais je ne voulais juste pas partir. J'avais mes amies au lycée : je ne pouvais pas les abandonner comme ça !

Pendant que je ne faisais que penser à cela, en passant devant ma résidence, un bruit attira mon attention. En m'y rapprochant, je compris que ce n'était pas un bruit, mais une conversation. Mes préoccupations s'enlevèrent alors, et je me concentrais alors pour savoir d'où venaient les paroles.

Je levais la tête, et vis au dernier étage de mon immeuble, un couple sur leur balcon, se disputant. Les deux personnes devaient avoir la cinquantaine. Ils ne faisaient que s'insulter, et répéter que c'était de la faute de l'autre. Intriguée par la vie des adultes, je tentais de tendre encore plus l'oreille afin de comprendre la discussion. J'arrivais donc à cela :

« Comment tu as pu ? Cela fait presque vingt-cinq ans que nous sommes mariés !

- Et alors ? On ne fait plus rien Marie ! s'exclama lhomme.

- C'est une raison pour me tromper avec la voisine du troisième ? cria la femme.

- Ferme-la ! Je fais ce que je veux !

Wow, quel caractère ! Même à cinquante piges, ça a toujours du répondant. En même temps, c'est pas si vieux, surtout si c'est pour tromper sa femme.

- Tes qu'un salaud ! Un enfoiré !

- Oui, c'est ça.

- Va crever, va crever, va…

Plus rien. La femme s'arrêta net de parler. Je pus alors distinguer sa silhouette immobile en haut du balcon. En plissant les yeux, je pouvais voir que celle-ci avait les yeux grands ouverte, tout comme la bouche. On aurait dit quelle avait vu un monstre, ou un fantôme.

Au bout dune minute, j' haussais les épaules, en me disant que la fête était finie, et fis deux pas en regardant la route, avant d'entre juste derrière moi, un grand SPLASH.
Je me tournais lentement, toute tremblante en me demandant qu'est-ce qui était tombée, et là, je vis l'horreur. C'était la femme trompée, dont le corps s'était craché au sol, et d'où un couteau dépassait de son dos. Elle avait été poignardée, puis jeté depuis le balcon. Je ne pus me retenir : je poussais un hurlement. C'était la pire chose que jai pu voir de ma vie.

Puis, jai relevé la tête, et jai croisé le regard noir de lhomme. Mon corps se mit à trembler tout entier. Rien qu'en voyant son sourire narquois se dessiner petit à petit, j'avais compris que c'était lui qui avait tué sa femme, et que je risquais de subir le même sort. J'avais deux choix : courir et m'enfermer chez moi, ou courir loin très loin. Jai rapidement décidé de prendre mes jambes à mon cou, loin d'ici, car si je partais dans ma maison, il risquait de sen prendre à ma famille et malgré le fait que parfois ils font chier, je les aime.

Je me suis alors vite mise à courir. Je ne savais pas si lhomme me poursuivait, mais je ne voulais pas prendre le risque de me retourner. Je courus, et je courus comme je ne lavais jamais autant fait avant. Mais lorsque j'arrivais vers la sortie de l'allée, un bruit sourd retentit. Mon corps s'arrêta net et je fixai l'endroit où sortait le son. Quelques secondes plus tard, une forme noire arriva dans mon champ de vision : une moto ! C'était le cinquantenaire qui la conduisait ! Je repartis alors, en hurlant à laide, en jurant de ne plus jamais me retourner.

J'avais tellement mal à force de courir, que des larmes coulaient sur mes joues. C'était peut-être aussi dû au fait que je ne cessais de me dire que j'allais mourir : j'aurais dû me taire. Soudain, crac ! Ma cheville céda et je tombais la tête la première, sur le trottoir. Il n'y avait personne aux alentours, j'avais donc beau crier à laide rien. Avec mon bras, je réussis à prendre mon téléphone pour composer le 17. Malheureusement, c'était trop tard.

Un impact m'envoya à l'autre bout de la route. Je n'avais même pas eu le temps d'entendre le vrombissement de l'engin. J'étais, contre toute attente, encore en vie, toujours le téléphone à la main. Mais au moment où j'allais demander à laide, un pneu roula sauvagement sur mon poignet, ce qui me fit m'éclater la voix, et lâcher le téléphone, que lhomme écrasa par la suite.

C'était la fin. Le conducteur prit alors un malin plaisir à passer ses roues sur mon ventre, pour me faire vomir du sang à plusieurs reprises. J'entendais mon cœur battre de moins en moins vite. Mais après le coup de grâce, qui était de passer la moto sur ma trachée, lhomme fit un mauvais dérapage, et alors, j'entendis un klaxon de camion et un bruit de percussion.

Lhomme s'était fait tué par le camion. Le karma m'avait vengé. C'était la première et dernière fois que celui-ci avait été gentil. Mais il ne m'avait pas sauvé. Au moins, les policiers arriveront peut être à comprendre l'histoire, car je ne serais pas là pour la leur expliquer. Finalement, dans tous les cas, j'abandonne mes amies, ma famille, ma vie. Et jen suis navrée…

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