Il marche au moins 50m devant moi. Je crois qu'il n'a pas très bien compris le principe. T'es censé m'accompagner, pas me semer mon coco !
J'accours difficilement derrière lui. Après la traversée d'un hall d'entrée, d'un long couloir ajouter à la montée de trois étages... l'infirmière n'était finalement pas disponible.
Il redescend à toute vitesse. J'allais étouffer sur place. Je le laisse avancer et je me pose sur les marches qui donne une vue sur le grand hall. Je mate un peu partout. J'observe les rares personnes passant par cet endroit mais au bout de quelques minutes quelqu'un vient me sortir de mes pensées.
Sabri : Tu fous quoi ?
Moi : J’attends
Sabri : T'attends quoi ?
Moi : Moi-même j'en sais rien
De longues minutes de silence s'en suivent. Puis, sa voix grave et chaleureuse vient rompre son mutisme.
Sabri : Kevin il est un peu trop sur tes côtes
[ Comprenez à travers cette phrase qu'il insinue que Kevin est intéresser par moi et plus si affinités.]
On pouvait percevoir dans ses petits yeux marrons une petite pointe de jalousie. J'étais à la fois satisfaite et sceptique.
Il faut vraiment se voiler la face pour ne pas voir que Kevin est intéresser par Aminata et pourquoi Sabri serait jaloux après tout ?
J'ai esquisser un léger sourire en guise de réponse. Il a fait de même avant de me laisser pour partir accoster une fille qui passait dans le hall. Elle devait être à peine moins âgées que nous et elle était belle, vraiment très belle.
J'étais choqué de son action. J'assistais à la scène, du haut des marches, impuissante. Elle gloussait à la moindre de ses paroles.
J'ai fini par me lever pour retourner en cours.
Sabri : Oh Nour reviens on va parler
Sa récente « conquête » mise de côté, il m'a prise avec lui et m'a fait asseoir sur les marches.
Beau parleur, tchatcher, bluffeur, Dom Juan, mytho... Trop attirer par la gente féminine pour prendre le temps de les respecter ou de les considérer ne serais-ce qu'une minute. C'est un aimant à bimbo, filles faciles, filles futiles, matérialistes... C'est le genre de filles qu'il aime et avec lesquelles il « passe du bon temps. » Oui, un gars comme lui ca ne se pose pas. Non, ca ne fait pas assez dur donc il est préférable de dire qu'il passe du bon temps, changeant aussi facilement de conquêtes qu'on change de saison.
On a parler de tout et de rien pendant une bonne vingtaine de minutes. Il commençait à s'ouvrir un peu plus à moi, il m'a parler de sa famille, de lui. Certains moment il baissait la tête par pudeur. J'aime cette retenue qu'il a quand il s'adresse à moi.
C'était un gars qui avait mal tourner par le passé. Entre drogue, bagarre et j'en passe, il à fait vivre un enfer à quiconque s’approchait de lui. La phrase qu'il me répétait sans cesse : « Heureusement qu'on ne c'est pas connu avant, t'aurais tout fait pour me fuir. »
Il m'a montrer une nouvelle facette de lui. Celle d'un gars sincère, qui évite de montrer ce qu'il ressent par fierté, pour jouer le coriace. Tout ce qu'il ne dit pas j'arrive à le lire en lui, dans tout les mots qu'il ne prononce pas, dans ses yeux vif, dans son regard intense. C'est un mec qui a peur de se poser, peur de l'avenir qui reste incertain, bien qu'il joue le caïd. Il aimerait trouver celle qui sera sienne. C'est le genre d'homme qui fera tout pour sa femme, pour la chérir, la combler.
Il avait deux faces tellement contraire en lui. Une qui me charmais au point de me troubler un peu plus chaque jours et une autre que je haïssais du plus profond de mon être.
On est à la fois si différent mais tellement compatible. Comment ca pouvait être possible ? Comment je pouvais être autant attacher à lui en le connaissant si peu ? Il me touche comme on ne m'a jamais toucher auparavant. Il me regarde, me parle, comme aucun autre homme ne l'a jamais fait.
A quoi bon chercher des explications. Et si c'était simplement notre mektoub...
On ne c'est plus tellement parler après ca. J'interceptais des petits regards quelques fois mais j'aimais jouer la fille « inabordable. »
Une journée avec Chloé on avait prévu d'aller faire les magasins. Je n'étais pas partit en cours.
Il est tout juste 9h quand je reçois un texto de Yasmina me disant que Kevin demande après moi et qu'il veut mon numéro pour me parler.
Ce que Sabri m'avait dit dans les escaliers résonnait dans ma tête : « Kevin il est un peu trop sur tes côtes. »
Je pensais que le rapprochement de Kevin n'était qu'un de ces énième plan drague à l'intention d'Aminata et que ce plan consistait à ce rapprocher de moi pour mieux atteindre sa véritable proie. Il me faisait des allusions que je ne voyais même pas tellement je croyais en lui et Aminata.
J'ai répondu à Yasmina de ne pas lui donner mon numéro, s'il veut me parler il le fera face to face.
Avec Seddik on faisais les 400 coups. C'est rare que je m'attache aussi rapidement. Pourquoi ? Je dirais simplement par pur égoïsme. S'attacher à quelqu'un c'est prendre le risque de souffrir s'il venait à partir un jour.
L'absence... Cette putain de sensation d'absence, de manque qui me fait si peur. A chaque fois que j'y pense l'amertume s'empare de moi. On connais tous les séquelles que peuvent avoir sur nous ce sentiment de privation de l'autre. Cet énorme vide qu'on a dans la poitrine et qu'on tente tant bien que mal de combler. Je n'arrive pas à combler le mien, ce trou qui me ronge de l'intérieur. Je n'y arrive pas, je n'y arrive plus depuis que j'ai perdu le seul homme que j'ai jamais aimer. Le seul capable de me faire sourire, celui grâce à qui je suis en vie. Chaque jours mes plus profondes pensées sont pour lui et lui seul. Mon père, cet homme dévoué, ce mari exemplaire. Malgré tout je ne désespère pas du jour ou je me lèverais et que son absence ne résonnera plus comme une éternel souffrance mais seulement comme un lointain et doux souvenir.
« Que celui qui veut atteindre le miel doit savoir supporter la piqûre des abeilles. »
Avec Sabri on se parlais de temps en temps, sans plus. Je n'attendais rien de lui même si j'avoue avoir envisager une seconde la possibilité qu'il puisse y avoir un « nous » mais son attitude me laissait penser le contraire.
Jusqu'au jour où...
Il c'est poser derrière moi et il a commencer à me caresser les cheveux. Puis, il c'est mit à passer tout doucement sa main dans mon cou. Mon corps entier c'est mit à frémir. Sentir sa main descendre tout le long à fait bouillir tout mon corps. J'avais chaud, un sentiment de plénitude m'a envahit d'un coup. Mais ce sentiment à vite été remplacer par de la méfiance. Pourquoi était-il en train de faire ca ? C'est vraiment pas le genre de gars à avoir des gestes tendres ou affectueux envers qui que ce soit.
C'est le genre de gars qui évite de montrer ce qu'il ressent parce que « ca ne se fait pas », faut constamment jouer le bonhomme, le dur pour être pris au sérieux, pour être respectés. Oui, c'est ce genre de gars pour qui, selon lui, montrer ses sentiments équivaut à dire qu'il est faible.
Aimer n'est pas un signe de faiblesse mais ca montre que t'es bien vivant. Tu ne peux pas vivre sans ne rien ressentir, comme si t'étais mort de l'intérieur. Alors ouvre toi à l'amour, autorise toi un peu de bonheur.
J'ai fini par me dégager de ses bras par automatisme. Après cette scène on ne c'est plus parler, encore une fois.
Je ne comprenais pas trop quel type de relation on entretenais. On avais dépasser le stade de la simple connaissance, trop d'attirance pour être amie, pas assez de sentiments pour parler d'amour ou simplement trop de fierté pour se l'avouer ?
« Celui qui patiente vaut mieux que celui qui désire. Celui qui désire vaut mieux que celui qui désespère. »
[ En attendant la suite... ]
C'est l'essence même de chaque être humain, toujours chercher les alternatives les plus complexes au lieu d'aller au plus simple.
C'est à partir de ce moment que j'ai compris. Chaque sourire, chaque regard, chaque geste, chaque attention...
Chacun de nos contacts me rendaient folle. Mon cœur battait la chamade. Tout mon système nerveux s’emballait au point de se paralysé. Tu me serrais fort contre ton torse. La puissance avec laquelle tu m'enlaçais me laissait sentir chaque parcelle de ton corps, aussi infime soit elle. Tu m'appelais « ma femme ». Je ne pouvais pas me faire à l'idée que ce ne soit qu'un simple passe temps pour toi. Toutes ces choses que tu m'as dites, toutes ces fois où tu m'a relever et que t'as pris ma main pour qu'on continue d'avancer ensemble, tout ca n'était qu'une distraction pour toi finalement ?
Tu te souviens de toutes ces autres fois où par orgueil on allait jusqu'à ne pas s'adresser la parole. On se regardais et instinctivement un sourire venait se glisser sur mes lèvres. Tu me fixais d'un regard tendre. Tes petits yeux brillant te trahissaient, on pouvais y lire l'affection et la considération que t'avais pour moi.
Ca fais combien de temps que tu n'as pas eu de l'affection pour quelqu'un ? Combien de temps que tu ne t'es pas sentit bien dans les bras de quelqu'un ? Combien de temps que tu n'as pas parler aussi sincèrement avec quelqu'un ? Combien de temps que tu n'as pas eu autant envie d'être avec quelqu'un ?
Pourquoi t'es indécis ? Tu ne sais pas ce que tu veux. Je crois qu'en faite tu veux tout mais à trop être avare et cupide tu n'auras rien. Tu vas tout perdre. Tu seras seul mais même à ce moment là, même quand tout le monde te tournera le dos, même si tu redeviens ce connard que t'étais, moi je ne te laisserais pas, je ne pourrais pas.
J'en suis arriver à un point ou je me dis qu'une vie merdique avec toi vaut mieux qu'une vie sans toi.
Quelle effet ca te fais ? Ca te fais peur ? Je croyais que t'étais un homme, un dur. Tu fuis constamment le bonheur, ne t'étonne pas qu'il te tourne le dos.
En parlant de nous, j'ai tout ces sentiments enfouie qui remonte à la surface, qui parcours tout mon être, qui font accélérer mon cœur et figent toutes mes autres pensées. En parlant de nous, j'ai ces mêmes larmes qui viennent humecter mes joues. En parlant de nous, je mesure tout simplement la grandeur de notre amour...
« En matière de sentiment, le manque de logique est la meilleure preuve de sincérité. »