partie 11

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Il me saisit par la taille et me sert de toute ses forces. Ses bras musclés autour de mon corps me font me sentir en sécurité.

Moi : T'es sûre que c'est c'que tu veux Sabri ?

Sabri : Pour toi j'boycott tout

Pour lui « J'boycott tout » revenais à dire « J'laisse mes kehbettes sur le té-co. »

J'sentais cette peine sur mon cœur s'estomper un peu plus à chaque fois que j'étais dans ses bras. Que j'veuille le reconnaître ou non j'avais besoin d'lui. C'que j'avais un peu plus de mal à comprendre c'était la raison de cette douleur.

On a fini par monter en voiture pour aller manger un morceau.

Il était là, tout prêt d'moi. Un sourire béa sur son visage.

J'pouvais pas m'empêcher d'le regarder. C'est ca le bonheur ? Quand celui avec qui vous voulez être partage les mêmes sentiments, les mêmes envies. 

Ce colosse de Sabri, jamais je n'y aurais cru. Pour moi c'était un peu un rêve utopique qu'il puisse y avoir une quelconque relation entre nous.

Lui, ce grand bonhomme assez baraqué, au visage dur. Le teint basané, encore marquer par ces déboires et ces conneries de gosse. 

J'ai tendance à le définir comme un nerveux calme. Il arrive à prendre sur lui. Il m'a toujours dit que c'était grâce à la boxe, que ca lui avais enseigner l'esprit sportif qu'il appliquait dans la vie d'tout les jours.

Il m'répétait à longueur de journée « Les arbias vous êtes nerveuse pour rien et en plus t'es Algérienne donc si j'suis pas calme ca va pas l'faire. » 

Il arrive à faire ressortir c'qu'il y a de meilleur en moi. J'ai beau être à bout d'nerfs, en un sourire il me calme, il m'apaise.

Malgré tout je n'étais pas totalement combler. Cette part d'inquiétude était toujours présente, malgré moi.

Moi : Sah Sabri t'es vraiment vraiment sûre ? C'est vraiment c'que tu veux ?

Sabri : Tu casses les couilles. J't'ai voulu, j't'ai eu c'est tout

Moi : Bsahtek la déclaration. Ca m'rend encore plus méfiante

Sabri : Que j'te vois parler à un gars et …

J'le stoppa net avant qu'il ne puisse formuler complètement sa menace.

Moi : T'inquiète

Tu n'sais pas parler avec douceur. J'marche ni à la menace, ni au chantage Sabri. Trop habituer à la faire à l'envers à des go, t'en a oublier qu'on ne possède pas tous ton vice. J'suis avec toi Sabri, c'est bon. Ouais, j'ai succomber. Moi même je n'y crois pas. J'serais droite et j'crois que j't'ai assez prouver que j'étais digne de confiance.

Sabri : Bah ouais j'm'inquiète. On dirait qu't'es pas prête

Moi : Comment ca ?

Sabri : J'fais les choses bien Nour maintenant à toi d'savoir. Me fais pas galérer bêtement

J'm'approche de lui, l'embrasse et lui chuchote tendrement : Prépare toi à m'avoir sur tes côtes 

On a passer encore un p'tit moment ensemble. C'était tellement simple avec lui. On parlait de tout avec tellement de facilité.

C'est d'ailleurs lui qui m'a appris que Seddik c'était envoler pour le Maroc la veille au soir. J'avais fini par comprendre pourquoi mes messages restaient sans réponse et qu'c'était pour cette raison qu'il voulait me voir, pour me dire au revoir.

J'avais les larmes aux yeux. Pourquoi j'supporte pas de laisser les gens partir et faire leur bout d'chemin ? 

Encore une personne à laquelle j'avais ouvert mon cœur, accepter d'me lier, d'me confier, de construire des liens et qui a fini par partir. Faut croire que tout change, tout le monde part un jour. 

Pour respecter Sabri j'avais supprimer tout les numéros de gars que j'pouvais avoir. Il fait des concessions pour moi, j'en fais pour lui. Ca marche dans les deux sens après tout. 

Le seul que j'avais garder c'était Menil qui avait fini par devenir Manel dans mon répertoire.

Vous vous dites « Elle nous sort le paragraphe sur la confiance et elle commence déjà avec ses vieilles fintes ? »

Menil c'était pas pareil, c'était pas un gars avec lequel j'pouvais finir. 

C'est un frère du quartier. Il représente pour moi c'que peux représenter mon frère Malek.

L'amour sa va, sa vient. Alors j'ai envie d'croire aux amitiés sincères. Celle ou tu t'lève a 3h du mat' quand l'autre a simplement l'envie ou le besoin d'parler. Celle où il n'y a ni jugement, ni coup bas. 

Au delà des liens d'amitié qu'on peut créer, certains deviennent de vrais frères et sœurs. Encore plus fort que les liens du sang, les liens du cœur nous unisse.

Ce soir j'taff. L'oseille, toujours l'oseille.

Sur le chemin j'écoute en boucle Oxmo Puccino « J'te connaissais pas » en pensant a Sabri.

J'préviens également Menil pour lui dire de venir me récupérer à la fin d'mon service, à 22h.

Y a un gars sous tise qui zonait toujours vers Carrefour et j'avais un peu peur. Il m'faisait tout un tas de gestes obscènes.

Avec Menil j'me sentirais déjà un peu plus rassurer.

Le taff habituel, l'automatisme d'une caissière. Rien de bien excitant.

Menil me préviens qu'il m'attend à l'entrée. 

J'vois qu'il n'est pas venu seul mais de l'endroit ou j'suis je n'arrive pas vraiment à voir qui est cette personne. Je discerne juste une silhouette, celle d'un homme assez grand.

Plus je m'approche et plus mes jambes me lâchent. Ca n'peut pas être lui. Ca fais une éternité. Il n'est pas censé être la, il n'est même pas censé connaître Menil. 

L'illustre lumière jaunâtre du lampadaire vient éclairer son visage. Plus aucun doute, c'est bien lui. C'est bien Wassim qui m'regarde avec insistance m'approcher. 

Jamais je n'aurais penser me retrouver confronter une nouvelle fois à lui. 

J'suis devant eux. J'évite son regard. 

Wassim : T'as changer Ma Sha Allah

Je ne répond pas et continue de détourner l'regard.

Menil : Tu l'as connais ?

Avant qu'il n'ai le temps d'répondre, je m'exclama : C'est seulement une vieille connaissance !

J'sentais le regard de Wassim devenir de plus en plus insistant. Menil, lui, c'était contenter de cette brève réponse sans poser davantage de questions.

Si seulement il était au courant de l'histoire qui me liera éternellement à Wassim.

« Le temps d'une cassette j'aimerai faire reculer le temps, récapituler chérie j'me laisserai pas capturer vivant. »

[ Pour éviter toute incompréhension Wassim est un personnage d'mon passé dont je n'ai encore jamais parler dans la chronique. Les parties à suivre seront sous forme de flash back le concernant. ]



[ En attendant la suite... ]



Wassim : T'es encore plus belle qu'la dernière fois que j't'ai vue mais il t'es arriver quoi à la joue ?

Moi : Sah tu veux quoi ? T'attends quoi ? Tu t'pointe comme ca et t'as cru qu'on allait faire comme si de rien était ?

Wassim : Calme j'veux juste te parler

Moi : Ca fait longtemps qu'on a plus rien à s'dire toi et moi

Wassim : J'sais qu'tu zapperas jamais c'que j't'ai fais comme ca mais on peut s'parler au moins

Moi : Assume tes actes et soit un homme pour une fois. A part ca j'ai rien d'autre à t'dire. Aller Salam

Je m'apprête à monter chez moi quand il m'attrape violemment le bras.

Wassim : T'as pas changer, toujours sur les nerfs. Reste juste cinq minutes ou j'monte avec toi. J'parie que Fadia elle sera contente d'me revoir vue la promesse qu'j'ai faite à sa fille

J'pleure de rage, de colère, j'ai les nerfs.

(Fadia c'est ma mère pour celle qui n'aurais pas compris.)

Chronique de Nour & Sabri ♥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant