"une réalité érronnée."

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《Lundi 4 Décembre, 15h06.
Endroit inconnu.》

Voilà deux jours où mes nuits et mes journées se passent à l'extérieur dans ce froid silencieux et dans cet univers qui m'est grostesque. Tout ceci n'est qu'une réalité erronée de ma vie. La vraie réalité se trouve juste devant moi, je la vis en ce moment-même.

Je la connais désormais.

Ainsi elle aurait occupé la place en la majorité des personnes vivantes dans cet univers ? En moi ? Ne l'ai-je jamais remarqué ou ai-je, justement, fais attention à l'oublier? Je parle bien sûr de la solitude, celle qu'on brandit avec des mots pour l'éviter et celle qui nous accompagne au fil des années. Car la solitude malgré sa définition nous accompagne plus que n'importe quel personne, ce qui, effectivement, nous rend plus seul, plus triste.

Je ne sais pas où je suis, ni comment faire pour revenir chez moi mais je sens ma tête se remplir de mots et mes émotions qui me quittent. Les mots viennent de ce démon qui répètent indéfiniment la même chose : "Je suis désolée", "Reviens", "appelle moi, je t'en pris..", "j'ai besoin de toi..."
Je me lasse d'entendre ceci, je me lasse de l'amour et préfèrerai sans doutes rester en compagnie de la solitude qui est bien moins douloureuse mentalement même si physiquement, je me sens partir. Mes poumons me lâchent, mon coeur est serré, mon ventre creux. Tellement que j'ai arrêté de marcher depuis une bonne heure et que mon visage se frigorifie de plus en plus sous les flocons blancs, humidifiant celui-ci quand ils fondent.

Est-ce la fin ?

Mon corps est paralysé, aucunes émotions ne sont présentes. L'amour avait réussi à réchauffer mon coeur pendant un court et intense moment qui m'avait fait comprendre et apprécier ce qu'est Aimer. Maintenant il me fait comprendre qu'il n'est agréable pour personne et peut tuer. Je suis en train de mourir. La mort a-t'elle toujours eu ce goût de délivrance ? La liberté de pouvoir enfin goûter à quelque chose sans subir les impactes négatifs de la vie. Mais la mort laisse cette vie inachevé qu'il faut terminer en une chose merveilleuse. Ou, parfois, la laisser nous quitter car nous avons été trop gourmands à vouloir attendre mieux et plus.

Je ne veux pas mourir malgré les bonnes choses que la mort peut apporter. J'ai envie d'essayer de voir les choses autrement et de ne pas me faire envahir par l'amour car celui-ci me nuit petit à petit. Mais à chaque fois où j'ouvre les yeux pour observer les nuages blanchâtres je vois cette créature aux yeux d'un rouge rubis flamboyant qui embrase brutalement mon coeur. Je n'ai jamais aimé et Daymon arrive dans ma vie, brisant toutes mes contraintes par rapport à l'amour, brisant cette barrière de protection que j'avais créé pour m'épargner une quelconque souffrance. Une barrière qui avait causé en moi ce vide. Un vide de toutes émotions, un vide qui ne laissait paraître aucuns sentiments. Mais cet équilibre a été chamboulé par cette vraie réalité que je refusais d'accompagner. Je ne la déteste pas, elle m'a fait découvrir ce qu'on appelle des sentiments et des émotions. Elle m'a crée des souvenirs plus amoureux les uns que les autres.

J'ai besoin de lui aussi.

Mes forces me quittent elles aussi. Je n'arrive plus à bouger ni à me relever. Un souffle de soulagement se dégage d'entre mes lèvres mais se brise en un mot, un prénom :

-Daymon.

Et je ferme les yeux. Peut être pour toujours.

《Mardi 5 Décembre, 4h24.
De retour au chalet.》

Je sens l'odeur du bois en feu et les crépitements qui me berçaient autrefois. J'éprouve une certaine sérénité avec cette chaleur qui me rappelle l'enfance et cette autre chaleur qui me fait penser qu'une personne ou plus précisément, un démon se trouve sur moi. Alors je décide de ne plus garder mes paupières closes et regarder ma rose.

-Je suis désolée.

-....

-Me pardonneras-tu un jour ?

-Et toi ? Me pardonnes-tu de t'avoir abandonné de nombreuses fois ?

-Je te pardonnerais toujours ma rose.

-Alors je ne vois pas pourquoi je n'oublierai pas ce que tu as fais. Et arrête de m'appeler comme ça !

Mes doigts glissent sur ses sombres cheveux puis sur sa joue et terminent leur course au niveau de sa nuque. Cette course sensuelle pris au dépourvu Daymon qui m'observe de ce drôle de regard qui dit : "Arrête c'est étrange mais continu parce que je t'aime." Un regard qui dit je t'aime. C'est bête, ce que j'imagine est bête, il ne m'aime pas. Il lève sa tête vers mon visage, s'approchant de celui-ci par la suite. Je murmure quelque chose qui le fais sourire, ce sourire si angélique, si doux et beau alors que c'est un démon :

-Je t'aime.

Mon coeur est tombé pour un démon? Mon murmure s'est brisé en un baiser. Un baiser qui me laissa surpris mais à la fois attendris. Ses lèvres sont d'une douceur extrême tout comme sa peau brûlante sous le passage de mes doigts. Chaque seconde de ce baiser ne sont qu'agréables et intenses. Nous nous retirons, ma main toujours à son cou remontant vers sa joue.

-Qu'est ce que c'était ?

-De l'amour.

My Rose. [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant