DIALOGUE À DEUX HEURES

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Était-ce vraiment King's Cross ? "Aller plus loin"... Pourquoi toujours toutes ces énigmes ? Et puis, il ne pouvait aller nulle part si tout ça était dans sa tête ! Aucun sens...

- Monsieur ?
- Harry .
- Vous ne sembliez pas croire que nous soyons à King's Cross. D'après vous, où sommes nous ?
- Je te l'ai dit Harry, dans ta tête.
- OÙ, DANS MA TÊTE ?

Albus Dumbledore ou ce qu'il en restait ne parut pas le moins du monde surpris de la réaction de son interlocuteur. Il haussa les épaules et finalement se retourna pour lui faire face.

- Entre la vie et la mort

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- Entre la vie et la mort...
- Mais... Vous êtes mort monsieur ? La Baguette de Sureau a changé d'allégeance l'année dernière, on vous a enterré, on a lu votre testament. Vous-même, vous venez de me le confirmer. VOUS ÊTES MORT, cria Harry. MORT !

La nuit, pour Harry Potter s'arrêta là. Il se réveilla en sursaut et comme à chacun de ses cauchemars, il passa un quart d'heure assis en tailleur sur le lit à essayer de se calmer.
Ron voulait qu'il en parle davantage et Hermione lui avait conseillé de méditer à partir d'une montagne de livres. Ginny, elle dormait quand les souvenirs et visions de son mari surgissaient et puis franchement, bien qu'il soit professeur de botaniques, Neville n'était pas guérisseur. Ce n'était certainement pas le cas non plus de Luna, qui lui aurait suggéré à tous les coups une inhalation d'huile de Ravegourdes ou une infusion aux racines de Snargalouff !
Rien qu' à cette idée, le directeur du Département de la Justice Magique éprouva le besoin d'aller se rafraîchir d'un verre d'eau. La cuisine était à l'opposé la chambre parentale. Il s'y rendit sans bruit pour éviter l'éveil de la smala qui roupillait à droite et à gauche du couloir.

Le parcours terminé, Harry déboucha sur la pièce de séjour. Il s'assit dans son fauteuil favori et se prit la tête entre les mains.

- Deux heures du matin, se dit-il.  À qui pourrais-je parler ?

Il fut interrompu par une voix dans son dos.
- Un problème ?
C'était une voix tranquille que Harry ne connaissait que trop bien. Il fit volte-face et s'adressa au mur.

- Professeur ! Oui, un rêve... Vous y étiez d'ailleurs !
Le portrait légendé Le professeur Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore en pyjama et chaussettes de laine tricotées tout spécialement pour lui et à l'occasion des fêtes de Noël par Dobby l'elfe libre lui sourit et répondit :
- Raconte-moi ça, Harry. Mon professeur de divination de l'époque me trouvait doué dans l'interprétation des rêves. Mais Poudlard a bien changé depuis...

Harry s'exécuta et dix minutes plus tard, le portrait qui avait bien failli se rendormir à deux reprises, émergea avec sa voix imperturbablement tranquille :
- Tu dis que selon le Harry Potter de ton rêve, ma baguette à changé d'allégeance mais que je ne suis pas mort et que ce cas de figure est impossible ?
Harry hocha la tête sans comprendre où le mènerait cette question.
- Tu as fait une erreur, Harry. La même que Lord Voldemort il y a une dizaine d'années.
Cette fois, Harry grimaça. Il n'aimait pas être comparé ou associé au Seigneur des Ténèbres. Dumbledore s'en aperçu et poursuivit son monologue.
- Tu as oublié que Drago Malefoy m'avait désarmé avant l'arrivée des Mangemorts et de Severus dans la tour d'astronomie. Je sais ce que tu ressens Harry mais rappelle-toi que se sont vos différences qui sont importantes. Pas vos points communs. Mais j'y pense, parles-tu toujours le Fourchelang ?

Harry Potter n'avait jamais réessayé de parler la langue des serpents depuis l'anéantissement de l'Horcruxe du médaillon de Salazar Serpentard et Ron n'était pas là pour l'entendre parler dans son sommeil —sans préciser que Ginny n'avait pas pour habitude d'avoir des insomnies. Elle laissait volontiers cela à son mari.

- D'ailleurs je ferais mieux de retourner me coucher, moi, pensa Harry, c'est pas comme si le dossier Hudson était clos...

Il commença donc son retour dans le couloir quand Dumbledore insista, ce qui fit sursauter Harry.
- Comment ? Ah, le Fourchelang... Vous savez, professeur, la dernière fois que j'ai essayé remonte à des années mais je ne pense pas que ça puisse être encore possible, je n'ai plus d'âme de Voldemort en moi, c'était ça qui parlait, n'est-ce pas ?  Pourquoi cette question ?
- Harry James Potter, depuis la mort de Lord Voldemort, combien de fois as-tu eu mal à ta cicatrice ?
Harry se frotta le front. Sa cicatrice. Il finissait par l'oublier quand il ne voyait pas son propre reflet quelque part. Il finissait par oublier qui il avait été.
- Sans doute avez-vous raison, professeur... Je n'ai plus ressenti quoique ce soit à cause d'elle.
Le sorcier au cheveux couleur de jais alla chercher sa baguette, ferma la porte du couloir, s'assura que personne ne l'interromprai avec un Assurdiato et dessina un vivarium avec sa baguette.
- Serpensortia !

Harry se concentra sur le reptile en plissant les yeux.
- Assshasreysss
Le cobra, qui jusqu'alors s'interraissait peu à la vie extérieure se tourna vers son interlocuteur.

- Sss... Qu'est-ccce que ssssouhaite l'humain ?

Terrassé, Harry ne répondit rien.
Il lança un regard inquiet au portrait qui profitait du contre-jour pour faire semblant de rester éveillé.
- Professeur ? Qu'en dites-vous ?
Dumbledore sursauta. Il ne demeura par pour autant frustré de ce réveil, au contraire il semblait amusé. Lorsque son regard se posa sur le cobra tourné vers Harry, il comprit ce qui s'était passé.

- Je crains de ne pas pouvoir t'aider. Souhaites-tu conserver cette faculté ? Il me semble que ta fille a horreur des reptiles.

- Elle n'est pas la seule, souffla Harry. Enfin, le Fourchelang n'est pas grand-chose. Ce que j'aimerais, c'est de ne plus avoir ces rêves.

Il disait cela mais pensait connaître la solution. En effet, et bien qu'il ne subisse plus les humeurs de Voldemort, l'occlumancie semblait demeurer la meilleure option pour que tout cesse. Harry demanda au portrait de Dumbledore s'il pouvait lui indiquer un Occlumens à Sainte Mangouste.

- Cela fait trop longtemps que je n'y suis pas allé, mon garçon, je n'ai pas de portrait là-bas. Si j'en crois Madame Pomfresh, un psychomage serait plus adapté. Tu dois accepter cette connivence avec Tom Jedusor, car il semble, après cet examen, que c'est bien toi qui parle aux serpents.

- Vous le pensez, vraiment ? Harry le regardait, interloqué.

Dumbledore hocha la tête.
- Tu dois en parler à quelqu'un qui saura te répondre. Allons, va te coucher. Tu te renseigneras demain.

Harry obéit calmement. Il balaya une dernière fois la pièce du regard. Sur la table basse, reposait une pile de papiers. L'un d'eux se souleva, voleta et arriva devant le nez du sorcier.
Il lu malgré lui :

THÉRAPIES PSYCHOMAGIQUES POUR SORCIERS DÉTRAQUÉS

- C'est ça que je suis, soupira Harry, un sorcier détraqué ?
Il poursuivit sa lecture.

Prenez rendez-vous avec un de nos magicothérapeuthe, et soulagez votre cœur !

Avec ou sans rendez-vous, suivi complet remboursé par le Département de la Santé des mages et sorciers.

- Ça pourrait être une idée, pensa-t-il.

Au dos du papier, bien sûr, pas de numéro de téléphone mais des adresses pour hiboux.

77, Chemin de Traverse, Londres. 

5, Mathew Street, Liverpool.

12, Northumberland Street, Newcastle.

Harry retourna se coucher. Il était tard. Le couloir désert était tout ce qu'on peut avoir de plus calme. Il annula son Assurdiato et effaça le vivarium, le serpent avec.

Le Survivant s'endormit en se promettant d'aller voir dès le lendemain à l'adresse indiquée.

Drago Malefoy Et Le Coeur De SalazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant