LA SALLE DES DISPARUS

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Le lendemain matin, Harry se réveilla de bonne humeur, sentant l'odeur des toasts préparés dans la cuisine. Il était huit heures et quart. Harry descendit de la chambre qui lui avait été attribuée, salua ses hôtes et dégusta le succulent petit déjeuner qui lui était offert. Drago ne tarda à descendre lui aussi, parfaitement frais dispos.
Neville se trouvait penché sur l'un des nombreux plants de Bubobulbe qui encombraient le salon, et sifflotait toutes sortes d'air, allant d' Un chaudron plein de passion à Odo le héros.

Peu de temps plus tard, ils transplanaient tous les deux et se retrouvèrent dans le bureau de Harry au Ministère de la magie.
Par chance, le Département de la Justice Magique et celui des Mystères étaient voisins. Le cœur de Harry se serra dans sa poitrine. Cet endroit lui faisait trop souvent penser à la mort de son parrain, Sirius Black.
Drago le premier trouva la porte sur laquelle une petite pancarte indiquait Salle des Disparus. Malheureusement, la porte était verrouillée par un sortilège puissant et ne semblait pas vouloir s'ouvrir d'un coup de baguette magique. Harry visa la poignée d'or et lança dessus tous les sortilèges et maléfices susceptibles de l'ouvrir.

- Alohomora !
Rien.

- Stupéfix !
Rien.

- Lashlabask !
Rien.

- Bombarda !
Rien.

- Expulso !
Rien. Pas le moindre mouvement.

A bout de nerfs, Harry donna un violent coup de poing dans sa cible. L'effet fut immédiat. Il s'immobilisa, incapable de bouger, de parler et même de déglutir, sa main droite tenant sa baguette magique, en suspens dans l'air. C'était comme si la porte avait lancé un puissant sortilège de stupéfixion.
Drago l'appela, le secoua, tenta même de le pousser, rien n'y fit. Les yeux verts de Harry, immobiles, étaient vides, regardant dans le vague, si bien que Malefoy se demanda s'il n'était pas mort. Cette idée le fit paniquer. Lui, seul, au fin fond du ministère avec un cadavre, qui plus est celui de Harry Potter, il était bon pour filer droit à Azkaban, surtout sans celui qui l'avait défendu... Il soupira et s'appuya sur le mur. Grave erreur. Au moment où sa main était entrée en contact avec la porte, il s'était figé, comme une statue de glace. Harry, au contraire, se remit aussitôt  en mouvement. Éberlué, il fixa Drago, immobile à côté de lui.
Reprenant ses esprits, il se souvint de la voix qui raisonnait dans sa tête, durant les cinq minutes qui venaient de s'écouler. « Cette porte ne peut être passée sans que le prix tu aies payé » disait-elle. Cela faisait penser aux histoires mythologiques qu'on lui racontait à l'école primaire moldue. Les morts étaient enterrés avec de l'argent pour payer le passeur des enfers. Ils devaient donc payer pour accéder à la Salle des Disparus où le Ministère conservait les corps des victimes non-identifiées de la Bataille Finale. Mais quel était ce prix ?
Peut-être le fait que l'un des deux devait rester figé à l'entrée ?

Soudain, son attention dévia sur une petite voix, tellement aigüe qu'elle était presque inaudible, qui s'exprimait dans une langue inconnue.
Sans comprendre d'où elle provenait, Harry pensa d'abord à la voix fluette des elfes de maison, qui pour tant parlaient anglais, puis au Gobelbabil, la langue des Gobelins, qui pourtant n'avaient pas de voix aussi aiguës et faibles.
Ni l'un ni l'autre. cependant il se rendit compte que quelque chose remuait dans la poche de sa robe. Il y plongea la main et manqua d'étrangler une petite créature. Le Botruc de Luna reposait dans sa main.
– Holy ! C'est exclama Harry en le découvrant. Selon Hagrid, les Botrucs, des animaux magiques semblable à des branchettes vertes, gardaient les arbres qu'on utiliser pour les baguettes magiques mais ils avaient aussi le pouvoir de remplacer n'importe quelle clé.
–Tu pourrais ouvrir cette fichue porte ? S'il-te-plaît ?

Holy pencha à la tête vers la gauche. Harry avança sa main pour qu'il se faufile dans la serrure. Il attendit pas plus de deux minutes, fasciné par la capacité extraordinaire d'un si petit être. Il y eut un cliquetis et la porte s'ouvrit. Aussitôt, le sort je suis levé et Drago s'étira.

Drago Malefoy Et Le Coeur De SalazarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant