PDV Oscar
Si ça ne s'appelle pas du foutage de gueule, je n'ai aucune idée de quoi il s'agit. En tout cas me voilà, à devoir aller chercher du chinois pour monsieur le beau blond sexy fils de put-, de riche pardon.
Bien sûr, je suis son esclave attitré selon lui.
Peu importe, je réclamerai 10 000 en plus dans le salaire de ce mois-ci, et pas un euros de moins. D'ailleurs, je vais bouffer la moitié de son chinois sur le chemin. Je mangerai surtout les meilleurs choses, histoire de bien le faire rager...
Cependant arrivant dans un coin de rue, j'hésite. Je pourrai juste prendre un taxi et rentrer chez moi, retrouver la petite Spooky, mon manoir, et vivre une ville beaucoup plus calme et douillette. Plus personne ne me séquestrerait alors, comm l'autre idiote le fait.
....
Et puis de toutes façons, moi aussi je voulais manger du chinois ce soir.
[...]
Je finis paresseusement de payer la serveuse, pressé de rentrer et de retourner végéter dans le canapé. Toutefois, une vision me fige sur place : un homme me fixe de l'autre côté, recouvert de sang. Je me déplace légèrement sur le côté, mal à l'aise, mais son regard me suit, et personne à part moi ne semble remarquer sa présence.
Il me faut quelques minutes avant de réaliser que je suis devant un esprit, le fantôme d'un défunt. Quelques souvenirs se rattache à cette situation, et je me rappelle alors que ce n'est pas la première fois que ce genre de chose arrive. Cependant, jamais ça n'avait été aussi effrayant.
Nerveux, désireux de rentrer au plus vite -quitte a en oublier de manger dans la commande d'Alexandre-, je reprends rapidement mon chemin. Je passe cette fois par la ligne de métro. Je sais déjà ce qui m'attend : me retrouve serré, coincé, étouffé, entre des individus pressés, ou à moitié éméchés. Ce genre de chose me dérange énormément , mais je m'y ferai ce soir, prêt à tout pour ne pas revoir ce mort qui ne m'inspire en aucun cas confiance. Je suis pourtant habitué et préparé à cette situation, mais comme si mon instinct annonçait un danger imminent, celle-là m'a immédiatement terrorisé.
- Salut poupée...
Je me fige sur place, un peu blême. Je ne peux m'empêcher d'esquisser une grimace de dégoût à la sensation d'une main sur ma cuisse. Je profite du prochain arrêt pour sortir précipitamment du wagon.
Écœurant.
J'accélère activement le pas. La maison n'est plus bien loin, à peine à cinq minutes de marche. J'essaie de calmer peu à peu mon rythme cardiaque, de reprendre une respiration normale, de ne pas me souvenir qu'un gros con me touchait dans le métro. Je suis en sécurité, parfaitement en sécurité. Je ne risque rien du t-
Un petit cri m'échappe tandis que je laisse tomber, par inadvertance, la nourriture au sol.
Il est là, juste devant moi. Je n'arrive simplement pas à croire qu'il m'a suivi juste ici. D'ailleurs, il semble que la vue ne suffit plus, puisque l'odeur écoeurante du sang enivre l'air.
- Qui es-tu ?! je demande vivement.
Pas de réponse.
- Je t'ai posé une quest-
- Tu fois quoi à crier comme un con, là ? Ça fait une heure que je t'attend...L'esprit a disparu, l'odeur aussi. Par contre, Alexandre est juste devant moi.
- En plus tu as lâché le repas par terre.
- Je rentre chez moi.
- Comment ?PDV Alexandre
- Je dois aller voir Spooky.
Je grogne d'agacement. Il n'a pas été foutu de me ramener à manger, et maintenant il parle de partir.
- Si tu pars, je ne ferai plus jamais appel à tes services et tu ne recevras rien de ma part.
- D'accord.Oscar tourne les talons sans rien ajouter, il s'éloigne et disparait dans un coin de rue... avant de réapparaître quelques minutes plus tard, mort de trouille.
Je fronce un sourcil, son attitude est vachement étrange.
- Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?
Pour toute réponse, il vient me réclamer un câlin, suppliant.
Je soupire. Au stade où on en est, de toutes façons...
Je le prends dans mes bras.
Finiiiiiii. Je ne sais pas pourquoi, mais pour une fois je suis assez fière de moi ><
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Journal d'un gamer 2 : Parce que la vie est un long fleuve tranquille
RomanceDes messages troublants, pas mal romance et un peu de surnaturel... Clément n'a jamais mené une vie aussi tranquille !